Carême des saints Apôtres
Sainte Agrippine, martyre à Rome (vers 260) ; saint Aristocle, prêtre, Dimitrien, diacre, et Athanase, lecteur, martyrs à Chypre (vers 302) ; saints Eustoche, Gaïus, Probus, Lollius, Urbain et leurs compagnons, martyrs à Ancyre (IVème s.) ; saint Martin des Ormeaux, évêque du Tricastin (VIIème s.) ; saint Jacques, évêque de Toul (769) ; saint Artème de Verkola (1545) ; saint Germain, archevêque de Kazan (1567) ; saints néomartyrs de Russie : Alexandre (Miropolsky), Alexis (Vvedensky), Pierre (Smorodintsev), prêtres (1918) ; Mitrophane, archevêque d’Astrakhan (1919).
Sainte Agrippine, martyre
La sainte et glorieuse martyre Agripinne naquit et fut élevée à Rome, au sein d’une famille noble. Dès sa jeunesse, elle se consacra à Dieu et, par la bonne odeur de ses vertus, elle procurait aux chrétiens un avant-goût des délices du Paradis et les incitait à renoncer aux passions pour emprunter à sa suite la voie de la pureté et de la virginité, de sorte qu’une grande quantité de jeunes filles et de femmes mûres demandaient à partager son mode de vie, afin d’hériter les grâces que Dieu lui avait accordées. Mais l’éclat de ses vertus provoqua la haine envieuse des païens qui la dénoncèrent aux autorités, au temps de la persécution de Valérien (257). Accusée de rébellion contre l’institution du mariage et d’avoir frauduleusement circonvenu des jeunes filles, la fiancée du Christ répondit que, loin de les détourner, elle les avait présentées à Dieu, et que la virginité qu’elle prônait n’était pas dissolution de la société mais union avec le Sauveur qui est venu dans le monde en naissant d’une Vierge. Elle se livra généreusement au martyre pour l’amour de son Époux céleste. Frappée sur la bouche, elle gardait le silence, rompant ainsi tous les ossements de l’impiété. Dénudée et flagellée de telle sorte que son sang inondait le sol, elle mit à nu les machinations perfides de l’Ennemi, et les membres serrés dans les entraves, elle délia toutes les illusions des païens. Finalement, après avoir été visitée par un ange qui la guérit de ses plaies, et s’être de nouveau présentée avec assurance devant le tribunal, elle remit son âme à Dieu au milieu des tourments, remportant au ciel la couronne de la victoire. Ses amies et sœurs spirituelles, Bassa, Paule et Agathonique, qui avaient suivi son jugement au péril de leur vie, purent ensuite enlever son corps qui avait été jeté en pâture aux chiens et, passant de lieu en lieu, guidées de nuit par une colonne de lumière, elles parvinrent en Sicile et le déposèrent en un endroit nommé Menès, où l’on érigea une église en l’honneur de la sainte martyre du Christ. Sa présence chassa aussitôt les démons, adorés comme des dieux par les habitants de l’île, et les délivra ainsi des ténèbres de l’erreur. Des pirates sarrasins ayant osé s’attaquer au sanctuaire, furent anéantis par l’apparition d’une colombe d’or armée d’une croix, et par la suite les lépreux et les malades de toutes sortes qui venaient vénérer le corps de sainte Agrippine se trouvaient délivrés de leurs maux. Bassa, Paule et Agathonique furent elles aussi jugées dignes de la couronne du martyre.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 4
Ta brebis, ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix: * C’est toi que j’aime, divin Époux, * c’est toi que je cherche en luttant; * avec toi crucifiée, * en ton baptême je suis ensevelie; * pour toi je souffre, afin de régner avec toi; * pour toi je meurs, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s’immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.
Kondakion, ton 4
Voici venu le jour lumineux * de tes exploits resplendissants, * où l’Église de Dieu, les célébrant, * nous invite tous à te chanter avec joie: * réjouis-toi, vierge et martyre, vénérable Agrippine.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. IX, 6-19
Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils. Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père ; car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et ils n’eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, il fut dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune ; selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ?
Rom. III, 28 – IV, 3 (anticipé)
Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des païens ? Oui, il l’est aussi des païens, puisqu’il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis. Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi. Que dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a obtenu selon la chair ? Si Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. Car que dit l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. X, 32-36, XI, 1
C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.
Matth. VII, 24 – VIII, 4 (anticipé)
C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes. Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, une grande foule le suivit. Et voici, un lépreux s’étant approché se prosterna devant lui, et dit : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Puis Jésus lui dit : Garde-toi d’en parler à personne ; mais va te montrer au sacrificateur, et présente l’offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage.