Déposition de la précieuse ceinture de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie en l’église de Chalkoprateia à Constantinople (395-408) ; saint Cyprien, évêque de Carthage, martyr (258) ; saint Gennade, patriarche de Constantinople (471) ; saint Optât, évêque d’Auxerre (532) ; saint Ay (593) ; saint Ebrégésile, évêque de Meaux (VIIème s.) ; saint Gildard (VIIIème s.) ; nouveaux martyrs de Russie : Alexandre Lioubimov, prêtre et Vladimir Dvinsky, diacre (1918) ; Michel Kosouchine et Miron Rjepik, prêtres (1937) ; Démètre Smirnov, prêtre (1938) ; synaxe des nouveaux martyrs de Jasenovac (1941-1944).
DÉPOSITION DE LA CEINTURE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU[1]
D’après une ancienne tradition ecclésiastique, au moment de quitter ce monde pour rejoindre son Fils et son Dieu, la Très Sainte Mère de Dieu légua ses deux robes à deux pauvres femmes juives qui l’avaient servie. Ces dernières gardèrent précieusement ces reliques, qui furent transmises de génération en génération jusqu’à ce que Galbios et Candide s’emparent de l’une d’elles, au moyen d’une pieuse ruse, sous le règne de Léon Ier, et la déposent dans l’église des Blachernes. La Ceinture de la Mère de Dieu, qui s’était retrouvée, on ne sait comment, dans l’évêché de Zèla, proche d’Amasée dans le Pont, fut transférée à Constantinople sous le règne de Justinien (vers 530), et déposée dans l’église des Chalkoprateia, qui était située non loin de Sainte-Sophie, à l’ouest, dans le quartier des chaudronniers. On y célébrait en ce jour la dédicace de l’église et les deux insignes reliques qu’elle contenait : la sainte Ceinture et les langes de notre Seigneur. De longues années après (vers 888), l’épouse de l’empereur Léon VI le Sage, Zoé, se trouvant gravement malade sous l’instigation d’un esprit malin, fut avertie au cours d’une révélation qu’elle obtiendrait sa guérison par l’imposition de la Ceinture de la Mère de Dieu. L’empereur fit aussitôt briser les scellés de la châsse (soros) qui contenait la relique, et il découvrit avec admiration la sainte Ceinture, aussi neuve et éclatante que si elle avait été tissée la veille. On trouva à côté un document indiquant exactement la date où elle avait été apportée à Constantinople, et comment l’empereur lui-même l’avait déposée dans la châsse qu’il avait scellée de ses propres mains. L’empereur Léon baisa la relique avec vénération et la remit au patriarche. Et dès que le prélat eut déployé la Ceinture sur la tête de l’impératrice, celle-ci fut délivrée de sa maladie. Tous rendirent gloire au Christ Sauveur et à sa Très-Sainte Mère, et la sainte relique fut replacée dans la châsse, après que l’impératrice reconnaissante l’eut rehaussée de fils d’or. On raconte que le tsar de Bulgarie Jean Asen (1187-1196), ayant vaincu l’empereur Isaac II Ange (1190), s’empara de la croix dans laquelle se trouvait un fragment de la sainte Ceinture, et qu’un prêtre avait jetée dans le fleuve pour qu’elle échappe à la profanation. Reprise par les Serbes, la sainte relique fut ensuite offerte par le saint prince Lazare († 1389) [15 juin] au monastère athonite de Vatopédi, où elle se trouve encore vénérée aujourd’hui, dégageant un suave parfum et accomplissant quantité de miracles. Cette Ceinture, qui a serré les chastes entrailles qui portaient le Créateur et qui a été humectée des gouttes du lait dont fut nourri Celui qui est la Vie du monde, demeure pour tous les croyants un gage de salut. Elle les incite à ceindre tous les mouvements de la chair et à imiter la chasteté d’âme et de corps de la Très-Sainte Vierge et Mère, afin d’être jugés dignes de porter, à leur tour en leur cœur, le Christ qui ne cesse de se faire pour nous « petit enfant ».
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRE ET KONDAKION DU JOUR
Tropaire de la déposition de la ceinture de la Très Sainte Mère de Dieu, ton 8
Mère de Dieu toujours-vierge, protection des mortels, à ta ville tu donnas comme une enceinte fortifiée la Robe et la Ceinture de ton corps immaculé échappant à la corruption en vertu de ton enfantement virginal, car en toi la nature et le temps sont renouvelés; c’est pourquoi nous te prions de pacifier notre vie et d’accorder à nos âmes la grande miséricorde.
Kondakion de la déposition de la ceinture de la Très Sainte Mère de Dieu, ton 8
La précieuse Ceinture qui jadis entoura ton sein porteur de notre Dieu pour tes fidèles est un invincible trophée, un trésor inépuisable de bienfaits, Mère de Dieu demeurée vierge en enfantant.
2 Cor. X, 7-18
Vous regardez à l’apparence ! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ. Et quand même je me glorifierais un peu trop de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte, afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres. Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents. Nous n’osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d’intelligence. Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure ; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu’à vous. Nous ne dépassons point nos limites, comme si nous n’étions pas venus jusqu’à vous ; car c’est bien jusqu’à vous que nous sommes arrivés avec l’Évangile de Christ. Ce n’est pas hors de toute mesure, ce n’est pas des travaux d’autrui, que nous nous glorifions ; mais c’est avec l’espérance, si votre foi augmente, de grandir encore d’avantage parmi vous, selon les limites qui nous sont assignées, et d’annoncer l’Évangile au delà de chez vous, sans nous glorifier de ce qui a été fait dans les limites assignées à d’autres. Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur. Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c’est celui que le Seigneur recommande.
Hébr. IX, 1-7 (Très sainte Mère de Dieu)
Frères, la première alliance avait ses ordonnances relatives au culte, et son sanctuaire terrestre. Il s’agissait d’une tente. Dans la partie antérieure, appelée le Saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, le rameau d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les prêtres qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ; et dans la seconde le grand prêtre seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc III, 28-35
Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu’ils auront proférés ; mais quiconque blasphémera contre le Saint Esprit n’obtiendra jamais de pardon: il est coupable d’un péché éternel. Jésus parla ainsi parce qu’ils disaient: Il est possédé d’un esprit impur. Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l’envoyèrent appeler. La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent. Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères? Puis, jetant Res regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, et ma mère.
Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28 (Très sainte Mère de Dieu)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!