Jour de jeûne – dispense de poisson
Saint Philippe, apôtre (I) ; Saint Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique (1357) ; Saint Justinien, empereur (565) et Sainte Théodora, impératrice (548) ; Saint Philippe d’Irap, près de Novgorod (1527) ; saint Vénérand, martyr à Troyes (275) ; saint Sidoine, abbé en Normandie (684) Saint Constantin d’Hydra, néo-martyr grec (1800) ; saints néo-martyrs de Russie : Dimitri (Benevolensky), Alexandre (Bykov), Victor (Ilyinsky), Alexis (Netchaïev), Michel (Belyoustine), Michel (Nekrassov), Théodore (Baklalinsky), Pierre (Titov), Alexis (Nikologorsky), Serge (Znamensky), Nicolas (Dounaïev), Basile (Likharev), Alexandre (Pokrovsky), Nicolas (Vinogradov), Dimitri (Lebedev), Porphyre (Kolovsky), Basile (Nikolsky), Georges (Izvekov), Basile (Rozanov), Serge (Spassky), Alexandre (Tchekalov), Serge (Roufitsky), prêtres, Nicolas (Bogorodsky), diacre, Aristarque (Zaglodine-Kokorev), moine, Gabriel (Bezfamilny), Dimitri (Roudakov), Anne (Zertsalov) (1937) ; Théodore (Groudakov), prêtre (1940) ; Serge (Konstantinov), prêtre (1941).
SAINT APÔTRE PHILIPPE
Saint Philippe était originaire de Béthsaïde en Galilée, patrie des saints Apôtres Pierre et André. Il était tellement attentif à méditer la Loi et les Prophètes qu’il en méprisait tous les soucis du monde, c’est pourquoi il demeura vierge toute sa vie. Peu après son baptême par Jean-Baptiste, notre Seigneur Jésus-Christ appela Pierre et André à le suivre, et le lendemain, alors qu’il se préparait à partir pour la Galilée, il rencontra Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » Philippe obéit aussitôt et alla trouver Nathanaël auquel il annonça : « Celui dont Moïse a écrit dans la Loi et les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, fils de Joseph, de Nazareth » (Jn 1, 45). Par la suite Philippe suivit et servit fidèlement Jésus pendant toute sa prédication. C’est lui qui, au cours du dernier entretien avec le Maître, interrogea : « Seigneur, montre nous le Père, et cela nous suffit. » Et le Christ lui répondit avec tristesse : « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). Après l’Ascension de notre Seigneur et la descente du Saint-Esprit, Philippe fut désigné par le sort pour évangéliser la province d’Asie (partie occidentale de l’Asie Mineure). Accompagné de l’Apôtre Barthélemy et de sa sœur selon la chair, Mariamne, il traversa la Lydie et la Mysie en proclamant l’Évangile au prix d’innombrables épreuves. Les saints disciples endurèrent coups, flagellations, emprisonnements et lapidations de la part des païens, sans que leur joie et leur espérance dans le Christ ne faiblissent, tant la force du Seigneur les habitait. Par l’invocation du Nom du Sauveur, les malades étaient guéris, les possédés délivrés et nombreux étaient ceux qui demandaient à être régénérés dans le bain de la Nouvelle Naissance. Philippe baptisait les hommes et sa sœur les femmes. Parvenus à Hiérapolis, les saints apôtres guérirent et amenèrent à la foi la femme du proconsul d’Asie. Cette conversion déclencha la fureur du magistrat qui fit bientôt appréhender Philippe et ses compagnons. Traîné à terre jusqu’à la place centrale et crucifié la tête en bas en compagnie de saint Barthélemy, le saint priait ardemment en ces termes :
« Mon Seigneur Jésus-Christ, Père des siècles, roi de la lumière, toi qui nous a rendus sages par ta sagesse, toi qui nous as donné la haute connaissance, toi qui nous as gratifiés du dessein de ta bonté ; c’est toi qui délivres de la maladie ceux qui se réfugient en toi… Viens, Seigneur, et accorde-moi la victoire et la couronne à la face des hommes. Que l’ennemi ne trouve pas le moyen de m’accuser devant toi qui es le vrai juge. Revêts-moi plutôt de ton étole lumineuse et donne-moi ton sceau glorieux. Fais que je te rencontre dans les nuées et transforme la forme de mon corps en le conformant à l’image de ta gloire. Et accorde-moi de reposer dans la gloire de ta béatitude, en me faisant entrer dans ce que tu as promis à tous les saints, aux siècles des siècles. Amen. »
À la prière du saint, qui était prêt à rendre l’âme, la terre s’ouvrit soudain et engloutit un grand nombre de païens, leurs prêtres et même le proconsul. Effrayés, les impies se précipitèrent vers Barthélemy et Mariamne, qui étaient encore vivants. Ils les descendirent de la croix et leur demandèrent d’être reçus dans la sainte Église du Christ. Après avoir enseveli dignement les restes de saint Philippe et avoir placé comme évêque de la ville Stachys, qui avait été guéri de sa cécité par l’Apôtre, saint Barthélemy et sainte Mariamne continuèrent leur prédication, l’un en Inde et l’autre en Lycaonie. Finalement Mariamne se dirigea vers le Jourdain, où elle remit son âme à Dieu, conformément à la prédiction de saint Philippe.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint apôtre, ton 3
L’univers est embelli, l’Éthiopie exulte, comme orné d’une couronne ; illuminée par toi, elle célèbre dans la joie ta mémoire, Philippe le héraut de Dieu, car tu as appris à tous à croire dans le Christ et ton cheminement fut digne de l’Évangile. Aussi, les mains des Éthiopiens s’élèvent avec confiance vers Dieu ; prie-Le de nous accorder la grande miséricorde.
Kondakion du saint apôtre, ton 8
Ton disciple et ton ami, l’imitateur de ta Passion, l’apôtre Philippe, T’a prêché au monde comme Dieu ; par ses prières garde Ton Église et chacune de Tes cités des ennemis iniques par l’intercession de la Mère de Dieu, Toi qui es très miséricordieux.
ÉPITRE DU JOUR
I Thess. 2, 1-8
Vous savez vous-mêmes que notre arrivée chez vous n’a pas été sans résultat. Après avoir souffert et reçu des outrages à Philippes, comme vous le savez, nous prîmes de l’assurance en notre Dieu, pour vous annoncer l’Évangile de Dieu, au milieu de bien des combats. Car notre prédication ne repose ni sur l’erreur, ni sur des motifs impurs, ni sur la fraude ; mais, selon que Dieu nous a jugés dignes de nous confier l’Évangile, ainsi nous parlons, non comme pour plaire à des hommes, mais pour plaire à Dieu, qui sonde nos cœurs. Jamais, en effet, nous n’avons usé de paroles flatteuses, comme vous le savez ; jamais nous n’avons eu la cupidité pour mobile, Dieu en est témoin. Nous n’avons point cherché la gloire qui vient des hommes, ni de vous ni des autres ; nous aurions pu nous produire avec autorité comme apôtres de Christ, mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. De même qu’une nourrice prend un tendre soin de ses enfants, nous aurions voulu, dans notre vive affection pour vous, non seulement vous donner l’Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers.
I Co IV, 9-16 (S. Apôtre Philippe)
Il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XV, 1-10
Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Jésus pour l’entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. Mais il leur dit cette parabole : Quel homme d’entre vous, s’il a cent brebis, et qu’il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Lorsqu’il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu’elle en perde une, n’allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin, jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Lorsqu’elle l’a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue. De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.
Jn I, 43-51 (S. Apôtre Philippe)
Le lendemain (du jour où Il avait nommé Simon Pierre), Jésus résolut de se rendre en Galilée. Il trouve Philippe et lui dit : « Suis-moi ! » Philippe était de Bethsaïda, la ville d’André et de Pierre. Il va trouver Nathanaël et lui dit : « Celui dont ont écrit Moïse, dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus, le fils de Joseph, celui de Nazareth ». Et Nathanaël lui dit : « De Nazareth peut-il venir quoi que ce soit de bon ? » Philippe lui dit : « Viens et vois ! » Jésus vit Nathanaël venir vers lui et dit à son sujet : « Voici un véritable Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » Nathanaël lui dit : « D’où me connais-Tu ? » et Jésus de répondre : « Avant même que Philippe ne t’appelât, quand tu étais sous le figuier, Je t’ai vu. » Nathanaël lui répondit : « Rabbi, Tu es en vérité le Fils de Dieu, Tu es le roi d’Israël ! » Jésus lui répondit : « Parce que Je t’ai dit que Je t’ai vu sous le figuier, tu as la Foi ? Tu verras bien plus que cela ! » Et Il lui dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’Homme!»