20ème dimanche après la Pentecôte
Saints Éraste, Olympas, Hérodion, Sosipater, Quartus et Tertius, apôtres des septante (Ier s.) ; saint Oreste, médecin, martyr en Cappadoce (304) ; saint Mélios, évêque de Perse, martyr avec deux disciples (341) ; saint Space, martyr (362) ; saints Thibéry, Modeste et Florence, martyrs (IVème s.) ; saint Georges du Puy, évêque du Velay (Vème s.) ; saint Théostiricte ; saint Gobrien, évêque de Vannes (535) ; saint martyr Cоnstantin, prince de Géorgie (842). Supplice du saint grand-martyr Georges (303), saint Arsène de Cappadoce (1924), saints néo-martyrs de Russie : Niphonte (Vyblov), moine et martyr Alexandre (Medem) (1931), Procope, archevêque de Chersonèse, Denis (Chtchegolev), Jean (Skadovsky) et Pierre (Pavlouchkov), prêtres (1937), saint Augustin, archevêque de Kalouga, et avec lui Jean (Speransky), prêtre, Joannice (Dmitriev) et Séraphim (Gouchine), moines, Alexis (Gorbatchev), Apollon (Babitchev), Michel (Arefiev) (1937), Boris (Semenov), diacre, Nicolas (Smirnov) et Anne (Ostroglazov) (1930), Olga (Maslennikov) (1941) et Théoctiste (Tchentsov) (1942).
SAINT ARSÈNE DE CAPPADOCE
Saint Arsène naquit vers 1840 dans la Cappadoce chrétienne, patrie des Pères de l’Église, qui, malgré l’oppression turque, gardait au début de ce siècle une surprenante vitalité chrétienne. Devenu moine à l’issue de ses études, il fut envoyé comme prêtre dans son village natal, Pharassa, pour y instruire les enfants abandonnés. Après son pèlerinage à pied en Terre Sainte, pèlerinage qu’il renouvelait tous les dix ans, il reçut le surnom de Hadjiéfendis (« maître-pèlerin »).
Humble prêtre de Dieu, il fut pendant toute sa vie le père et l’âme de la population. Non content de leur enseigner les rudiments de la culture hellénique, bannie par les autorités turques, il donnait aux Grecs opprimés un exemple vivant de la grandeur et de la dignité chrétienne. Plus que toute parole ou tout enseignement, il était lui-même présence de Dieu, source abondante de grâce et de guérisons miraculeuses, non seulement pour le peuple grec, mais aussi pour les Turcs. Ne se souciant jamais de connaître l’origine ou la religion des personnes qui se présentaient à lui avec confiance, il cherchait avant tout la prière qui était appropriée à chaque cas. S’il ne la trouvait pas dans l’Euchologe, il prenait un psaume, lisait un passage de l’Évangile ou se contentait même de poser sur la tête du malade l’Évangéliaire. Les miracles du Père Arsène étaient devenus si naturels qu’il n’y avait pas d’autre médecin à Pharassa. Il était pour tous le médecin des âmes et des corps. Ceux qui ne pouvaient se déplacer lui envoyaient des vêtements. Saint Arsène lisait alors la prière adéquate ou l’écrivait sur un morceau de tissu, et la guérison était assurée. Parfois la guérison ne venait que progressivement, pour le profit de ceux qui avaient besoin de s’humilier et de prendre peu à peu conscience du secours de Dieu.
Le Père Arsène refusait tous les cadeaux qu’on lui proposait en remerciement de ses bienfaits, en disant : « Notre foi ne se vend pas ! » Et il dissimulait habilement ses vertus, au moyen d’excentricités ou d’accès simulés de colère, afin d’éviter l’estime des hommes et de préserver ainsi sa tranquillité. Quand on admirait son pouvoir de thaumaturge, il répondait sévèrement : « Eh bien ! pensez-vous que je sois un saint ? Mais je ne suis qu’un pécheur pire que vous ! Ne voyez-vous pas que je me mets en colère ? C’est le Christ qui accomplit sous vos yeux les miracles. Moi je n’ai qu’à lever les mains et à Le prier. » De fait, quand il élevait les mains vers Dieu en geste d’intercession, c’était comme si son âme se brisait. On avait l’impression qu’il saisissait le Christ par les pieds et ne le laissait que lorsque sa demande avait été exaucée.
Saint Arsène vivait dans une étroite cellule au sol en terre battue, en jeûnant, veillant et priant continuellement. Deux jours par semaine, et souvent davantage, il fermait sa porte pour se livrer à la pure contemplation, revêtu d’un sac et prosterné sur la cendre. Et ces jours-là, ceux qui venaient demander son secours, trouvant la porte close, prenaient un peu de poussière sur le seuil et se trouvaient sûrement guéris. Sévère envers lui-même, le Père Arsène était tout amour et compassion envers ses ouailles, en particulier à l’égard de ceux qui venaient confesser leurs péchés. Plus que par des « pénitences » ou des réprimandes, il guérissait les pécheurs par la charité. Il allait souvent, pieds nus, célébrer des vigiles dans les chapelles isolées. Il n’utilisait pas de monture, pour imiter le Christ qui allait toujours à pied, et aussi par égard pour les animaux. À plusieurs reprises des saints apparurent pour l’assister pendant la Divine Liturgie, et des fidèles purent admirer son visage alors transfiguré par la lumière divine.
Doué du charisme de clairvoyance, le Père Arsène prédit bien à l’avance l’expulsion des Grecs d’Asie Mineure, et il organisa le départ des habitants de Pharassa. Lorsque l’ordre d’expulsion arriva, le 14 août 1924, le vieillard se mit à la tête de son troupeau, tel un autre Moïse, pour un exode de trois cents kilomètres à pied, au milieu des Turcs menaçants. Toujours uni à Dieu, il n’en cessait pas pour autant de répandre la miséricorde divine indistinctement sur les chrétiens et les musulmans. Conformément à ce qu’il avait annoncé à ses fidèles, il ne vécut que quarante jours après leur arrivée sur la terre grecque. Comme il était alité à l’hôpital, un de ses proches voulut écraser un pou qu’il avait décelé sur son corps. Mais le Père Arsène s’écria : « Non, ne le tue pas le pauvre ! Laisse-le manger lui aussi un peu de chair ! N’y en aurait-il donc seulement que pour les vers ? » Puis, se tournant vers ses visiteurs, il leur dit : « L’âme ! l’âme ! soignez-la davantage que la chair qui, elle, ira à la terre et sera mangée par les vers ! » Ce fut son dernier sermon et son testament. Deux jours plus tard, le 10 novembre 1924, il remit en paix son âme à Dieu, avec la confiance du fidèle serviteur. Il était âgé de quatre-vingt-trois ans.
Depuis 1970, saint Arsène n’a cessé de témoigner de la familiarité qu’il a acquise auprès de Dieu par quantité d’apparitions et de miracles advenus auprès de ses précieuses reliques, qui sont déposées au couvent de Sourôti, proche de Thessalonique. Son culte a été reconnu par le Patriarcat Œcuménique en 1986.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, ton 3
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande Miséricorde.
Tropaire des saints apôtres, ton 3
Saints Apôtres du Seigneur, intercédez auprès du Dieu de miséricorde, pour qu’à nos âmes il accorde le pardon de nos péchés.
Tropaire de saint Arsène de Cappadoce, ton 3
Ayant bien mené la vie selon Dieu, tu te révélas, Arsène le Théophore, un réceptacle précieux du Paraclet. Et ayant reçu la grâce des miracles, tu dispenses à tous prompt secours: Père bienheureux, prie le Christ notre Dieu d’accorder à nos âmes Sa grande miséricorde.
Kondakion des saints apôtres, ton 4
Des Apôtres en ce jour est apparue la sainte festivité qui procure notoirement la rémission de leurs péchés aux fidèles célébrant leur mémoire sacrée.
Kondakion de saint Arsène de Cappadoce, ton 4
Fleur nouvellement éclose en Cappadoce et réceptacle très précieux de vertus, que saint Arsène soit chanté par moi. Car il vécut dans la chair comme un ange et vit maintenant dans les demeures des saints, avec lesquels il prie sans cesse le Christ de nous accorder la rémission des péchés.
Kondakion du dimanche, ton 3
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !
ÉPITRE DU JOUR
Gal. I, 11-19
Je vous déclare que l’Évangile qui a été annoncé par moi n’est pas de l’homme ; car je ne l’ai ni reçu ni appris d’un homme, mais par une révélation de Jésus Christ. Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l’Église de Dieu, et comment j’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de mes pères. Mais, lorsqu’il plut à celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang, et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l’Arabie. Puis je revins encore à Damas. Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur.
II Cor. IX, 6-11 (S. Arsène de Cappadoce)
Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : « Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. » Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.
Lc VII, 11-16
Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici que l’on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas ! » Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : « Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple. »
Lc VI, 17-23 (S. Arsène de Cappadoce)
Jésus descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l’entendre, et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme! Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.