10 novembre

Saints Éraste, Olympas, Hérodion, Sosipater, Quartus et Tertius, apôtres des septante (Ier s.) ; saint Oreste, médecin, martyr en Cappadoce (304) ; saint Mélios, évêque de Perse, martyr avec deux disciples (341) ; saint Space, martyr (362) ; saints Thibéry, Modeste et Florence, martyrs (IVème s.) ; saint Georges du Puy, évêque du Velay (Vème s.) ; saint Théostiricte ; saint Gobrien, évêque de Vannes (535) ; saint martyr Cоnstantin, prince de Géorgie (842). Supplice du saint grand-martyr Georges (303), saint Arsène de Cappadoce (1924), saints néo-martyrs de Russie : Niphonte (Vyblov), moine et martyr Alexandre (Medem) (1931), Procope, archevêque de Chersonèse, Denis (Chtchegolev), Jean (Skadovsky) et Pierre (Pavlouchkov), prêtres (1937), saint Augustin, archevêque de Kalouga, et avec lui Jean (Speransky), prêtre, Joannice (Dmitriev) et Séraphim (Gouchine), moines, Alexis (Gorbatchev), Apollon (Babitchev), Michel (Arefiev) (1937), Boris (Semenov), diacre, Nicolas (Smirnov) et Anne (Ostroglazov) (1930), Olga (Maslennikov) (1941) et Théoctiste (Tchentsov) (1942).

SAINT ARSÈNE DE CAPPADOCE

Saint Arsène naquit vers 1840 dans la Cappadoce chrétienne, patrie des Pères de l’Église, qui, malgré l’oppression turque, gardait au début de ce siècle une surprenante vitalité chrétienne. Devenu moine à l’issue de ses études, il fut envoyé comme prêtre dans son village natal, Pharassa, pour y instruire les enfants abandonnés. Après son pèlerinage à pied en Terre Sainte, pèlerinage qu’il renouvelait tous les dix ans, il reçut le surnom de Hadjiéfendis (« maître-pèlerin »).

Humble prêtre de Dieu, il fut pendant toute sa vie le père et l’âme de la population. Non content de leur enseigner les rudiments de la culture hellénique, bannie par les autorités turques, il donnait aux Grecs opprimés un exemple vivant de la grandeur et de la dignité chrétienne. Plus que toute parole ou tout enseignement, il était lui-même présence de Dieu, source abondante de grâce et de guérisons miraculeuses, non seulement pour le peuple grec, mais aussi pour les Turcs. Ne se souciant jamais de connaître l’origine ou la religion des personnes qui se présentaient à lui avec confiance, il cherchait avant tout la prière qui était appropriée à chaque cas. S’il ne la trouvait pas dans l’Euchologe, il prenait un psaume, lisait un passage de l’Évangile ou se contentait même de poser sur la tête du malade l’Évangéliaire. Les miracles du Père Arsène étaient devenus si naturels qu’il n’y avait pas d’autre médecin à Pharassa. Il était pour tous le médecin des âmes et des corps. Ceux qui ne pouvaient se déplacer lui envoyaient des vêtements. Saint Arsène lisait alors la prière adéquate ou l’écrivait sur un morceau de tissu, et la guérison était assurée. Parfois la guérison ne venait que progressivement, pour le profit de ceux qui avaient besoin de s’humilier et de prendre peu à peu conscience du secours de Dieu.
Le Père Arsène refusait tous les cadeaux qu’on lui proposait en remerciement de ses bienfaits, en disant : « Notre foi ne se vend pas ! » Et il dissimulait habilement ses vertus, au moyen d’excentricités ou d’accès simulés de colère, afin d’éviter l’estime des hommes et de préserver ainsi sa tranquillité. Quand on admirait son pouvoir de thaumaturge, il répondait sévèrement : « Eh bien ! pensez-vous que je sois un saint ? Mais je ne suis qu’un pécheur pire que vous ! Ne voyez-vous pas que je me mets en colère ? C’est le Christ qui accomplit sous vos yeux les miracles. Moi je n’ai qu’à lever les mains et à Le prier. » De fait, quand il élevait les mains vers Dieu en geste d’intercession, c’était comme si son âme se brisait. On avait l’impression qu’il saisissait le Christ par les pieds et ne le laissait que lorsque sa demande avait été exaucée.

Saint Arsène vivait dans une étroite cellule au sol en terre battue, en jeûnant, veillant et priant continuellement. Deux jours par semaine, et souvent davantage, il fermait sa porte pour se livrer à la pure contemplation, revêtu d’un sac et prosterné sur la cendre. Et ces jours-là, ceux qui venaient demander son secours, trouvant la porte close, prenaient un peu de poussière sur le seuil et se trouvaient sûrement guéris. Sévère envers lui-même, le Père Arsène était tout amour et compassion envers ses ouailles, en particulier à l’égard de ceux qui venaient confesser leurs péchés. Plus que par des « pénitences » ou des réprimandes, il guérissait les pécheurs par la charité. Il allait souvent, pieds nus, célébrer des vigiles dans les chapelles isolées. Il n’utilisait pas de monture, pour imiter le Christ qui allait toujours à pied, et aussi par égard pour les animaux. À plusieurs reprises des saints apparurent pour l’assister pendant la Divine Liturgie, et des fidèles purent admirer son visage alors transfiguré par la lumière divine.

Doué du charisme de clairvoyance, le Père Arsène prédit bien à l’avance l’expulsion des Grecs d’Asie Mineure, et il organisa le départ des habitants de Pharassa. Lorsque l’ordre d’expulsion arriva, le 14 août 1924, le vieillard se mit à la tête de son troupeau, tel un autre Moïse, pour un exode de trois cents kilomètres à pied, au milieu des Turcs menaçants. Toujours uni à Dieu, il n’en cessait pas pour autant de répandre la miséricorde divine indistinctement sur les chrétiens et les musulmans. Conformément à ce qu’il avait annoncé à ses fidèles, il ne vécut que quarante jours après leur arrivée sur la terre grecque. Comme il était alité à l’hôpital, un de ses proches voulut écraser un pou qu’il avait décelé sur son corps. Mais le Père Arsène s’écria : « Non, ne le tue pas le pauvre ! Laisse-le manger lui aussi un peu de chair ! N’y en aurait-il donc seulement que pour les vers ? » Puis, se tournant vers ses visiteurs, il leur dit : « L’âme ! l’âme ! soignez-la davantage que la chair qui, elle, ira à la terre et sera mangée par les vers ! » Ce fut son dernier sermon et son testament. Deux jours plus tard, le 10 novembre 1924, il remit en paix son âme à Dieu, avec la confiance du fidèle serviteur. Il était âgé de quatre-vingt-trois ans.
Depuis 1970, saint Arsène n’a cessé de témoigner de la familiarité qu’il a acquise auprès de Dieu par quantité d’apparitions et de miracles advenus auprès de ses précieuses reliques, qui sont déposées au couvent de Sourôti, proche de Thessalonique. Son culte a été reconnu par le Patriarcat Œcuménique en 1986.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire des saints apôtres, ton 3

Saints Apôtres du Seigneur, intercédez auprès du Dieu de miséricorde, pour qu’à nos âmes il accorde le pardon de nos péchés.

Tropaire de saint Arsène de Cappadoce, ton 3

Ayant bien mené la vie selon Dieu, tu te révélas, Arsène le Théophore, un réceptacle précieux du Paraclet. Et ayant reçu la grâce des miracles, tu dispenses à tous prompt secours: Père bienheureux, prie le Christ notre Dieu d’accorder à nos âmes Sa grande miséricorde.

Kondakion des saints apôtres, ton 4

Des Apôtres en ce jour est apparue la sainte festivité qui procure notoirement la rémission de leurs péchés aux fidèles célébrant leur mémoire sacrée.

Kondakion de saint Arsène de Cappadoce, ton 4

Fleur nouvellement éclose en Cappadoce et réceptacle très précieux de vertus, que saint Arsène soit chanté par moi. Car il vécut dans la chair comme un ange et vit maintenant dans les demeures des saints, avec lesquels il prie sans cesse le Christ de nous accorder la rémission des péchés.

ÉPITRE DU JOUR

I Th. I, 1-5

Paul, et Silvain, et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père et en Jésus Christ le Seigneur : que la grâce et la paix vous soient données ! Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières, nous rappelant sans cesse l’œuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père. Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus, notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion ; car vous n’ignorez pas que nous nous sommes montrés ainsi parmi vous, à cause de vous.

II Cor. IX, 6-11 (S. Arsène de Cappadoce)

Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : « Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. » Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

ÉVANGILE DU JOUR

Lc X, 22-24

Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n’est le Père, ni qui est le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.

Lc VI, 17-23 (S. Arsène de Cappadoce)

Jésus descendit avec eux, et s’arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l’entendre, et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie! Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme! Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c’est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

À propos de l'auteur

Photo of author

Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
Lire tous les articles par Jivko Panev

Articles populaires

Recension: Hiéromoine Grégoire du Mont-Athos, «La foi, la liturgie et la vie de l’Église orthodoxe. Une esquisse de catéchisme orthodoxe»

Ce catéchisme est particulièrement bienvenu pour les parents en attente, pour leurs enfants d’un catéchisme orthodoxe fiable, mais aussi pour ...

Jean-Claude Larchet, « « En suivant les Pères… ». La vie et l’œuvre du père Georges Florovsky »

Vient de paraître: Jean-Claude Larchet, « “En suivant les Pères… ”. La vie et l’œuvre du Père Georges Florovsky », ...

Le métropolite Luc de Zaporojié : « Le temps est un moyen d’acquérir l’éternité »

Le métropolite Luc de Zaporojié (Église orthodoxe ukrainienne, sous l’omophore du métropolite Onuphre de Kiev) a commenté comme suit les ...

Le Patriarcat d’Antioche établit un nouveau diocèse en Turquie

Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe d’Antioche, lors de sa session d’octobre sous la présidence de Sa Béatitude le patriarche Jean ...

République de Moldavie : l’Église orthodoxe en tête dans l’évaluation de la confiance envers les institutions

En République de Moldavie, l’Église orthodoxe a reçu 61 % des voix des répondants, se classant en tête du classement ...

29 novembre (ancien calendrier) / 12 décembre (nouveau)

Carême de la Nativité Saint Paramon, martyr avec 370 chrétiens de Nicomédie (250) ; saint Philomène, martyr à Ancyre (vers ...

12 décembre

Carême de la Nativité Saint Spyridon, évêque de Trimythonte à Chypre, thaumaturge (vers 348) ; saint Alexandre, évêque de Jérusalem, ...

Communiqué de la 12ᵉ consultation académique entre le judaïsme et le christianisme orthodoxe

La 12ᵉ consultation académique entre le judaïsme et le christianisme orthodoxe, convoquée par le Patriarcat œcuménique et le Comité juif ...

Allocution du patriarche Jean X à la Conférence sur le développement de la compréhension de la coexistence pacifique, tenue en Jordanie

En présence du roi Abdallah II de Jordanie, du Premier ministre d’Albanie Edi Rama, des patriarches Jean X d’Antioche, Théophile ...

Le patriarche Porphyre de Serbie visite le lieu du baptême du Seigneur

Sa Sainteté le patriarche Porphyre de Serbie a visité, le 7 décembre 2025, sur invitation personnelle du prince Ghazi ben ...

Le roi de Jordanie reçoit les patriarches de Jérusalem, d’Antioche et de Serbie

Sa Majesté le roi Abdallah II de Jordanie, lors de sa rencontre avec des primats de l’Église orthodoxe au palais ...

Les Rencontres de Saint-Stéphane, mardi 16 décembre

Le mardi 16 décembre 2025, à 19 h, aura lieu dans la salle de la Métropole (7, rue Georges Bizet ...

28 novembre (ancien calendrier) / 11 décembre (nouveau)

Carême de la Nativité Saint Étienne le Jeune, moine et abbé du Mont-Saint-Auxence, martyr (766) ; saintsÉtienne, Basile, Grégoire, Grégoire ...

11 décembre

Carême de la Nativité Saint Daniel, stylite près de Constantinople (490) ; saint Mérax, ermite en Égypte (VIIème s.) ; ...

10 décembre

Carême de la Nativité Saints Ménas, Hermogène et Eugraphe, martyrs à Alexandrie (vers 313) ; saint Gémellus, martyr paphlagonien (vers ...

27 novembre (ancien calendrier) / 10 décembre (nouveau)

Carême de la Nativité Saint Jacques le Persan, mégalomartyr (421); saints dix-sept moines des Indes (IVème s.) ; Saint Maxime, ...

« L’Église orthodoxe aujourd’hui, entre cadre juridique et structure canonique : le cas français à l’épreuve de la loi du 24 août 2021 » par le père Jivko Panev

Nous commémorons aujourd’hui le cent vingtième anniversaire de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation ...

Fête patronale de l’église Saint-Alypios-le-Stylite à Antalya

La métropole de Pisidie a célébré avec solennité la mémoire de saint Alypios le Stylite, les 8 et 9 décembre, ...