14 octobre (ancien calendrier)/27 octobre (nouveau)

18e dimanche après la Pentecôte
Mémoire des Pères du VIIème Concile œcuménique

Saints martyrs Nazaire, Gervais, Protais et Celse (54-68) ; saint Sylvain, prêtre à Gaza, (IVème s.) ; saint Céleste, évêque de Metz (vers 300) ; sainte Menehould, vierge en Lorraine (Vème s.) ; sainte Angadrème, abbesse, patronne de Beauvais (vers 695) ;  sainte Parascève de Serbie (XIème s.) ; Saint Nicolas Sviatocha, prince de Tchernigov, thaumaturge de la Laure des Grottes de Kiev (1143); saints néo-martyrs de Russie : Michel (Lektorsky), prêtre (1921) ; Ambroise, évêque de Kamenets-Podolsky, confesseur (1932), Pierre (Lebedev), prêtre (1937) ; Maximilien (Martchenko), moine (1938).

SAINTS MARTYRS NAZAIRE, GERVAIS, PROTAIS ET CELSE

Saints martyrs Nazaire, Gervais, Protais et Celse (54-68)
Saints martyrs Nazaire, Gervais, Protais et Celse (54-68) – miniature du Ménologe de Basile II de bibliothèque apostolique vaticane

Issu d’une riche et noble famille, saint Nazaire vivait à Rome, sous le règne de l’empereur Néron (entre 54 et 68). Son père, Africanus, et sa mère, Perpétue, avaient été conduits à la foi par le saint Apôtre Pierre, et Nazaire fut baptisé par le premier évêque de Rome, saint Lin.

Lorsqu’il eut atteint l’âge de vingt ans, il quitta Rome pour parcourir les villes d’Italie, afin d’y répandre la Bonne Nouvelle. Il amena ainsi de nombreux païens à la connaissance de la Vérité et les baptisa. Dix ans plus tard, comme il passait dans la ville de Plaisance, il fit la connaissance de saint Gervais et de saint Protais, qui étaient en prison sur l’ordre du gouverneur Anulinus et dont la réputation de thaumaturges et d’audacieux apôtres du Christ s’était répandue dans toute l’Italie. Ils s’embrassèrent d’un saint baiser et s’exhortèrent mutuellement au martyre. Mais le gouverneur, ayant appris la présence de Nazaire, le fit interpeller, puis flageller, et ensuite il le chassa de la ville.

Le saint se dirigea alors vers la Gaule. Lorsqu’il arriva dans la ville de Cimiez, près de Nice, sa parole de feu attira une grande partie de la population à la foi. C’est alors que la femme d’un notable de la cité s’approcha de lui avec son enfant âgé de trois ans. Elle le déposa aux pieds du saint en disant : « Prends avec toi cet enfant. Qu’il te suive où que tu ailles, afin qu’il soit jugé digne de paraître auprès du trône du Christ. » Nazaire reçut le bambin avec action de grâces, le baptisa sous le nom de Celse, et partit avec lui pour répandre le saint Évangile dans d’autres régions de la Gaule. Saisis par le gouverneur Deinobaus, qui l’interrogea sur son identité et celle de l’enfant, Nazaire lui répondit : « Je suis Romain de naissance, mais je suis chrétien et adore le Crucifié. » Le cruel magistrat s’empara alors de Celse et le frappa sans pitié, mais le jeune enfant balbutia avec la sagesse d’un vieillard : « Le Dieu que j’adore te jugera pour cela, ô injuste juge. » Nazaire et Celse purent toutefois s’échapper grâce à l’appui de la femme du gouverneur, qui avait eu à leur sujet une vision redoutable. Ils se dirigèrent vers Trèves, en proclamant partout le Christ et en se moquant des idoles, ce qui leur valut d’être à nouveau arrêtés.

Conduits à Rome, sur l’ordre de l’empereur Néron, ils furent jetés dans un lac après avoir été interrogés. Mais ils réchappèrent à la noyade, et purent continuer leur mission de ville en ville jusqu’à Milan, où ils y retrouvèrent saint Gervais et saint Protais, qui se préparaient à affronter l’épreuve finale du martyre. Tous étaient remplis de joie à la perspective de rejoindre le Seigneur en communiant à sa Passion, et le jeune Celse n’était pas moins que les autres prêt à endurer toutes sortes de supplices pour l’amour du Christ. Ils marchèrent donc tous les quatre vers le lieu de l’exécution, le visage aussi rayonnant que s’ils se rendaient à un banquet, et moururent décapités en rendant grâce à Dieu. Celse avait alors neuf ans et sept mois.

Les reliques des saints Gervais et Protais furent miraculeusement retrouvées par saint Ambroise, et lors de leur transfert solennel dans la basilique principale de Milan, le 19 juin 386, un aveugle recouvra la vue et les démons qui habitaient deux possédés se mirent à crier que les saints leur infligeaient des peines intolérables. Quelques années après (395), saint Ambroise procéda à la translation des corps des saints Nazaire et Celse, qui étaient ensevelis dans un jardin hors de la ville.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 1er ton

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la Vie  au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!

Tropaires des saints Pères, ton 8

Infiniment glorifié es-Tu, Christ notre Dieu, car Tu as établi nos Pères comme des astres sur terre. Par eux, Tu nous as amenés vers la vraie foi. Très miséricordieux, gloire à Toi !

Kondakion du dimanche du 1er ton

Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

Kondakion des saints Pères, ton 6

Celui qui du Père a brillé ineffablement, est né d’une femme, étant double selon la nature. Le voyant, nous ne nions pas la représentation de la forme, mais la dessinant pieusement, nous la vénérons fidèlement. Pour cela, l’Église, gardant la véritable foi, embrasse l’icône de l’incarnation du Christ.

Kondakion de la Très sainte Mère de Dieu, ton 6

Secours des chrétiens toujours exaucée, médiatrice permanente auprès du Créateur, ne méprise pas les voix suppliantes des pécheurs, mais, ô toi qui es bonne, empresse-toi de nous secourir, nous qui te crions avec confiance : hâte-toi d’intercéder, empresse-toi de nous sauver, ô Mère de Dieu, Protectrice inlassable de ceux qui t’honorent.

ÉPITRE DU JOUR

II Cor. IX, 6-11

Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment. Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre, selon qu’il est écrit : « Il a fait des largesses, il a donné aux indigents ; Sa justice subsiste à jamais. » Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice. Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

Hébr. XIII, 7-16 (Saints Pères des Conciles œcuméniques)

Frères, souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu ; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. Jésus Christ est le même hier, aujourd’hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés. Nous avons un sacrifice dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger. Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le grand prêtre pour l’expiation des péchés, sont brûlés hors du camp. C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Et n’oubliez pas de faire du bien et de partager, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.

ÉVANGILE DU JOUR

Lc VIII, 5-15

Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc: quand elle fut levée, elle sécha, parce qu’elle n’avait point d’humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines: les épines crûrent avec elle, et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre: quand elle fut levée, elle donna du fruit au centuple. Après avoir ainsi parlé, Jésus dit à haute voix: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende! Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il répondit: Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils ne comprennent point. Voici ce que signifie cette parabole: La semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient, et enlève de leur cœur la parole, de peur qu’ils ne croient et soient sauvés. Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n’ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation. Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, s’en vont, et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité. Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance.

Jn XVII, 1-13 (Saints Pères des Conciles œcuméniques)

Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit : Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données ; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ; et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; -et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Écriture fût accomplie. Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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