23ème dimanche après la Pentecôte
Carême de la Nativité – Dispense de poisson
Saint apôtre et évangéliste Matthieu (60) ; saint Fulvien, roi d’Ethiopie, nommé Matthieu au baptême (Ier sècle) ; saint Eucher, évêque de Lyon (449) ; sainte Céronne, évangélisatrice du Perche (490) ; saint Domine, ermite en Corrèze (VIème s.) ; saint Emilion, ermite en Aquitaine (vers 767) ; saints néo-martyrs de Russie : Théodore (Kolerov), prêtre et avec les martyrs Ananie (Boïkov) et Michel (Boldakov) (1929) ; Jean (Tsvetkov), Nicolas (Troïtsky), Victor (Voronov), Basile (Sokolov), Macaire (Soloviev) et Michel (Abramov), prêtres, Pantéléimon (Arjanykh) (1937), Dimitri (Spiridonov) (1938).
LE SAINT APÔTRE ET ÉVANGÉLISTE MATTHIEU

Le saint Apôtre Matthieu portait tout d’abord le nom de Lévi et était le fils d’Alphée, exerçant la profession de collecteur d’impôts (publicain). Un jour qu’il se tenait au bureau de la douane, Jésus vint à passer et derrière lui toute une foule, qui recevait avec avidité son enseignement. Le Seigneur dirigea son regard vers Matthieu et lui dit : « Viens à ma suite ! » Le publicain se leva immédiatement et le suivit, sans une pensée ni même un regard vers ce qu’il laissait derrière lui. Avant de partir sur les routes à la suite du Christ, il offrit chez lui un grand banquet, auquel Jésus et ses disciples prirent part, ainsi qu’un grand nombre de publicains et de pécheurs publics. Comme les Pharisiens s’en scandalisaient, le Seigneur dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs au repentir » (Lc V, 27 ; Mt IX, 13 ; Mc III, 17). Suivant le Christ dans tous ses voyages à travers la Palestine, Matthieu fut témoin de Ses enseignements et de Ses miracles avant sa Crucifixion et après sa Résurrection. Après avoir été rempli de la grâce du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, avec les autres apôtres, il fut désigné pour évangéliser les Juifs ses compatriotes. C’est pourquoi, huit ans après l’Ascension, il rédigea, le premier, l’Évangile, c’est-à-dire l’exposé des actes et des enseignements du Sauveur, destiné aux populations que son enseignement oral ne pouvait atteindre. Cet Évangile fut, dit-on, traduit en grec quelques années plus tard par saint Jacques, premier évêque de Jérusalem, et copié par le saint Apôtre Barthélemy. Il ne tarda pas à remplacer l’original araméen, dont il ne reste pas d’exemplaire. Par la suite, saint Matthieu partit répandre la Bonne Nouvelle dans le pays des Parthes et fut soumis à de nombreuses tribulations de la part des païens. Ensuite, le saint Apôtre partit vivre dans les âpres solitudes d’une haute montagne pour s’y consacrer à l’ascèse et à la contemplation. C’est là que le Seigneur lui apparut sous la forme d’un enfant et lui remit un bâton, en lui ordonnant d’aller le planter près de l’église de la ville de Myrmène. L’évêque de la ville, Platon, reçut Matthieu solennellement en compagnie de tout son clergé. Dès que l’Apôtre eut planté le bâton en terre, celui-ci germa et donna des fruits d’où suintait un miel délicieux, comme un avant-goût des délices du Paradis. Une source d’eau fraîche jaillit également du pied de l’arbre et tous ceux qui s’y baignaient étaient délivrés de leurs passions et des ténèbres de l’idolâtrie. Malgré tous les bienfaits qu’il procurait aux Parthes et même à la famille royale, le saint Apôtre fut soumis par le roi Fulvien à d’effroyables tortures, avant d’être livré au feu. Il parvint toutefois à convertir le tyran à la foi, par l’intermédiaire des nombreux miracles qu’accomplirent ses saintes reliques. Au moment d’être baptisé, le roi demanda à recevoir le nom de Matthieu. Il renversa les idoles dans tout son royaume et amena son peuple entier à la foi. À la mort de Platon, le roi abdiqua, laissant le trône à son fils, et il devint évêque, conformément à la prédiction du saint Apôtre Matthieu.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Les puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
Tropaire du saint apôtre Matthieu, ton 3
Toi qui depuis ton péage, as répondu avec ardeur au Christ Maître qui apparut sur terre par bonté, venant à Sa suite, tu fus un apôtre choisi et proclamas l’Évangile à l’univers. C’est pourquoi nous vénérons ta précieuse mémoire, Matthieu héraut de Dieu, prie le Dieu miséricordieux d’accorder la rémission des péchés à nos âmes.
Kondakion du saint apôtre Matthieu, ton 4
Ayant secoué le joug publicain, tu t’es attaché à celui de la justice, et tu t’es avéré un acquéreur excellent en te procurant comme richesse la sagesse d’en-haut; aussi as-tu prêché la parole de vérité et tu as réveillé les âmes des indolents en décrivant l’heure du jugement.
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Les puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
ÉPITRE DU JOUR
Éph. II, 4-10
Frères, Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous, qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
I Co IV,9-16 (Saint apôtre Matthieu)
Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc VIII, 26-39
En ce temps-là, Jésus et les disciples abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est en face de la Galilée. Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était possédé de plusieurs démons. Depuis longtemps il ne portait point de vêtement, et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres. Ayant vu Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d’une voix forte : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? Je t’en supplie, ne me tourmente pas. » Car Jésus commandait à l’esprit impur de sortir de cet homme, dont il s’était emparé depuis longtemps ; on le gardait lié de chaînes et les fers aux pieds, mais il rompait les liens, et il était entraîné par le démon dans les déserts. Jésus lui demanda : « Quel est ton nom ? » « Légion », répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d’aller dans l’abîme. Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit. Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans le lac, et se noya. Ceux qui les faisaient paître, voyant ce qui était arrivé, s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils trouvèrent l’homme de qui étaient sortis les démons, assis à ses pieds, vêtu, et dans son bon sens ; et ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient vu ce qui s’était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été guéri. Tous les habitants du pays des Géraséniens prièrent Jésus de s’éloigner d’eux, car ils étaient saisis d’une grande crainte. Jésus monta dans la barque, et s’en retourna. L’homme de qui étaient sortis les démons lui demandait la permission de rester avec lui. Mais Jésus le renvoya, en disant : « Retourne dans ta maison, et raconte tout ce que Dieu t’a fait. » Il s’en alla, et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui.
Matth. IX, 9-13 (Saint apôtre Matthieu)
De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples. Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie ? Ce que Jésus ayant entendu, il di t: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.