2 février (ancien calendrier) / 15 février (nouveau)

La sainte rencontre de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ (chandeleur, hypapante, ou présentation au temple) ; saint Chio de Mgvim (VIème s., Géorgie) ; saint Jourdain de Trébizonde, néo-martyr grec (1650) ; saint Gabriel, moine à Constantinople, néo-martyr grec (1676) ; saint Anthime de Chos (1960)

FÊTE DE LA RENCONTRE DE NOTRE SEIGNEUR

2 février

Lorsque les quarante jours prescrits par la Loi de Moïse pour la purification de la mère d’un nouveau-né furent accomplis (cf. Lv XII, 2-4), la Toute Sainte Mère de Dieu et saint Joseph amenèrent l’Enfant Jésus à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, car tout garçon premier-né, appartenant de droit au Seigneur (Ex XIII, 15), devait Lui être consacré au Temple et être, en quelque sorte, échangé contre l’offrande en sacrifice d’un agneau d’un an ou, pour les familles pauvres, d’un couple de tourterelles et de deux colombes (Lv XII, 8). Le Seigneur du ciel et de la terre, et le Législateur de son peuple Israël, Lui qui n’est pas venu pour abolir la Loi mais pour l’accomplir (Mt V, 17), ayant pris sur Lui notre nature mortelle depuis la désobéissance, la restaure dès sa venue au monde en se faisant obéissant à tous les préceptes de la Loi. Source de toutes les richesses et de toutes les grâces, Il se fait le plus humble et le plus pauvre d’entre nous. Il se soumet à la Loi qu’Il nous a donnée et que, nous hommes, n’avons cessé de transgresser, nous montrant ainsi que l’obéissance est la voie de la réconciliation avec Dieu. Bien que ni Lui ni sa Mère immaculée n’eussent besoin de purification, après avoir soumis sa chair à la circoncision le huitième jour, Il attendit encore à Bethléem l’écoulement de la durée légale afin de présenter dans le Temple de Sa gloire ce corps qu’Il a assumé pour devenir le nouveau Temple parfait de Sa divinité. Lui, le Dieu inaccessible et incompréhensible accepte d’être échangé contre l’offrande des pauvres : les colombes et les tourterelles, symboles de la pureté, de la paix et de l’innocence que le Sauveur Ami des hommes est venu nous apporter.

Parvenus dans le Temple, ils furent accueillis, dit-on, par le grand prêtre Zacharie, le père de saint Jean le Précurseur, qui plaça de manière inattendue la Mère de Dieu dans l’emplacement réservé aux vierges. À ce moment-là arriva dans le Temple un homme du nom de Syméon. Juste et pieux observateur de tous les commandements de Dieu, il avait attendu depuis de longues années la réalisation de la prophétie que l’Esprit Saint lui avait inspirée : c’est-à-dire qu’il ne mourrait pas avant d’avoir vu le Christ Seigneur. Ce vieillard, qui figurait l’attente d’Israël, tendit alors ses bras, les mains couvertes des plis de son manteau, pour recevoir le Sauveur comme sur un trône de chérubins. Il bénit Dieu et dit : « Maintenant, ô Maître Souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu Ton salut » (Lc II, 9). L’Alliance d’Israël, devenue caduque à l’apparition du Christ, et la Loi obscure demandaient par lui à se retirer devant la lumière de la grâce. Ce vieillard, voyant et touchant le Sauveur qui avait été annoncé et préparé par les Justes et les Prophètes depuis tant de siècles, pouvait demander à Dieu en toute confiance d’être désormais délivré des liens de la chair et de la corruption pour laisser la place à la jeunesse éternelle de l’Église. Il annonçait ainsi solennellement l’abolissement des figures et prononçait l’ultime prophétie concernant le Sauveur, en prédisant à sa Mère que sa Passion et sa vivifiante Résurrection seraient un signe de contradiction, et qu’elles amèneraient la chute des impies et le relèvement de ceux qui croiront en Lui.

Une femme nommée Anne, de la tribu d’Aser, — qui était fort avancée en âge et était connue de tous ceux qui fréquentaient le Temple : car, restée veuve après sept ans de mariage, elle y servait Dieu continuellement en attendant la venue du Messie dans le jeûne et la prière — s’avança alors elle aussi vers l’Enfant et se mit à louer Dieu, annonçant à tous la délivrance d’Israël.

En entendant de telles révélations et furieux de voir Marie placée parmi les vierges par le grand prêtre, les pharisiens présents dans le Temple allèrent rapporter les faits au roi Hérode. Celui-ci comprit que cet enfant devait être le nouveau roi dont lui avaient parlé les Mages qui avaient suivi l’étoile depuis l’Orient, et il envoya aussitôt des soldats pour Le tuer. Mais prévenus à temps, Joseph et Marie s’enfuirent alors de la cité et allèrent se réfugier en Égypte, guidés par un ange de Dieu. Ce n’est que deux ans plus tard, rapporte la tradition, qu’ils retournèrent à Nazareth en Galilée. Et l’Enfant-Dieu grandit alors paisiblement, en attendant le moment propice pour commencer son ministère public.

Cette fête de la sainte Rencontre du Seigneur, appelée aussi Purification de la Mère de Dieu (ou Chandeleur) en Occident, était connue dès le IVe siècle à Jérusalem — où elle était célébrée le 14 février afin de coïncider avec le quarantième jour depuis la Nativité qui était alors célébrée le 6 janvier. Elle a été introduite à Constantinople par l’empereur Justinien, en 542, et a été alors rangée parmi les fêtes du Seigneur.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de la sainte Rencontre, ton 1

Réjouis-toi, ô Pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu, car de toi s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres. Sois aussi dans l’allégresse, juste vieillard, qui as reçu sur tes bras Celui qui libère nos âmes et nous donne la Résurrection.

Kondakion de la fête de la Ste Rencontre, ton 1

O Toi qui as sanctifié par Ta naissance le sein virginal et qui as béni, comme il le fallait, les bras de Siméon, Tu es venu, Christ Dieu, nous sauver en ce jour. Dans ses guerres, donne la paix à Ta cité et affermis les chrétiens orthodoxes que Tu as aimés, Toi seul Ami des hommes.

ÉPITRE DU JOUR

Hb VII, 7-17

Frères, sans aucun doute, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur. Ici, ceux des fils de Lévi qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est Melchisédek, celui dont il est attesté qu’il est vivant. De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour ainsi dire, par Abraham ; car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham. Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, – car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple – qu’était-il encore besoin qu’il parût un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédek, et non selon l’ordre d’Aaron ? Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi. En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service de l’autel ; car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce. Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre prêtre à la ressemblance de Melchisédek, institué, non d’après la loi d’une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d’une vie impérissable ; car ce témoignage lui est rendu : « Tu es prêtre pour toujours Selon l’ordre de Melchisédek ».

ÉVANGILE DU JOUR

Lc II, 22-40

Quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur. Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint Esprit qu’il ne mourrait point avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu’ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit: Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, Salut que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d’Israël, ton peuple. Son père et sa mère étaient dans l’admiration des choses qu’on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient dévoilées. Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. Restée veuve, et âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière. Étant survenue, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce qu’ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Or, l’enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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