Saint Timothée, apôtre (96) ; saint Anastase le Perse, moine, martyr (628) ; saint Oulph, martyr à Troyes (IIIème s.) ; saint Vincent, évêque de Digne (380) ; saint Blidran, évêque de Vienne (v. 679) ; saints Manuel, Georges, Pierre et Léonce, évêques, Sionios, Gabriel, Jean, Léon, Parode et leurs 377 compagnons, martyrs (vers 817) ; saint Anastase, diacre de la Laure des Grottes de Kiev (XIIème s.) ; saint Joseph le Crétois (1511) ; saint Macaire de Bélev, thaumaturge (1623) ; saints hiéromartyrs Jean (Ouspensky) et Euthyme (Tikhonravov), prêtres (1936).
SAINT APÔTRE TIMOTHÉE
Saint Timothée était originaire de Lystres, ville romaine de la province de Lycaonie (Asie Mineure). Né de père païen et d’une mère juive nommée Eunice, il avait été élevé dans la piété et l’amour des saintes Écritures par celle-ci et par sa grand-mère Loïs . Lors d’un premier séjour dans la ville (45), le grand Apôtre saint Paul avait converti les deux femmes, et lorsqu’il revint quelques années plus tard (vers 50), il trouva le jeune Timothée plein de ferveur et d’admiration pour les combats et les souffrances qu’il avait endurés au Nom du Christ. Sur la recommandation des frères de Lystres et d’Iconium, Paul le baptisa, lui imposa les mains et fit de lui le compagnon de ses labeurs et son disciple préféré. Il l’appelle : mon enfant bien-aimé (1 et 2 Tm, 1) et témoigne de lui aux Églises, en disant : « C’est comme un fils auprès de son père qu’il a servi avec moi la cause de l’Évangile » (Phil 2, 22). Quoique le précepte de la Loi eût été aboli par la grâce, l’Apôtre circoncit son jeune disciple, afin qu’il puisse prêcher aux Juifs dans leurs synagogues aussi bien qu’aux païens sur l’agora. Doux, réservé, modèle d’obéissance et d’humilité, saint Timothée montrait cependant un zèle infatigable pour la prédication, comme un bon soldat de Jésus-Christ (2 Tm 2, 3). Il fut le représentant de l’Apôtre et l’instrument énergique de la grâce dans le gouvernement des Églises de Dieu, pour la correction des mœurs et la conservation du bon dépôt (2 Tm 1, 14).
D’Iconium Timothée parcourut avec Paul la Phrygie et la Galatie, l’assistant en tout lieu dans la prédication et la prière. Puis, à la suite d’une vision céleste, ils passèrent en Macédoine, évangélisèrent Thessalonique et Bérée, où Timothée demeura avec Silas (Sylvain), tandis que Paul se rendait à Athènes. Il rejoignit bientôt l’Apôtre, en lui apportant la triste nouvelle de la résistance furieuse des Juifs de Thessalonique, puis il retourna dans cette ville, afin d’affermir et de conforter les fidèles dans la foi (1 Thes 3, 1-5). Lorsqu’il eut accompli cette mission, il se hâta de rejoindre Paul à Corinthe pour travailler avec lui à la conversion de la cité.
Après être resté avec son maître un an et demi à Éphèse, la métropole de l’Asie, il fut envoyé de nouveau à Corinthe pour rappeler aux fidèles les principes de la vie évangélique. Comme les Corinthiens restaient rebelles aux exhortations de son disciple, saint Paul décida l’envoi de Tite, prit Timothée avec lui pour une nouvelle mission en Macédoine, rédigea avec sa collaboration sa seconde Lettre aux Corinthiens et vint avec lui en personne travailler à la correction et à l’édification des fidèles.
Lorsque saint Paul entreprit son dernier voyage vers Jérusalem, afin d’y porter les fruits de la collecte recueillie dans toutes les Églises pour venir en aide aux chrétiens de la Ville sainte (Act 20), Timothée se trouvait encore parmi ses compagnons de voyage. Il assista à son arrestation (Act 22sv), le suivit à Césarée et à Rome pendant sa première captivité. Mais, de là, Paul l’envoya en mission auprès de l’Église de Philippes (Phil 2, 19-24). Il vint le rejoindre en Orient, une fois délivré, et le plaça finalement à la tête de l’Église d’Éphèse, en lui recommandant d’organiser le culte et la vie chrétienne, de combattre les faux docteurs, de choisir avec discernement les membres de la hiérarchie ecclésiastique et de mener en tout temps le troupeau du Christ dans la paix, la concorde et la vérité (1 Tm). Dans une seconde Lettre, envoyée par l’Apôtre prisonnier à Rome et attendant la mort, Paul invite son fidèle disciple à venir le rejoindre pour l’assister dans ses derniers moments (2 Tm 4, 8). Timothée fut alors arrêté, mais bientôt remis en liberté (Hb 13, 23). Il retourna dans son diocèse après la mort de l’Apôtre.
On rapporte qu’il rencontra à Éphèse saint Jean le Théologien, qu’il reçut de lui un surcroît de grâce et d’illumination spirituelle et qu’une fois l’Apôtre Bien-aimé exilé à Patmos, il gouverna l’Église, en rassemblant en lui-même l’esprit de saint Jean et celui de saint Paul. Un jour, sous le règne de Domitien (ou Nerva, vers 97-98), comme les païens de la cité se préparaient à célébrer une de ces fêtes ignobles en l’honneur de Dionysos, qui se terminaient toujours par des orgies et des meurtres, saint Timothée tenta de s’interposer et de les faire revenir à la raison. Mais ces gens, devenus semblables à des bêtes furieuses, se jetèrent alors sur lui et le rouèrent de coups. Ses disciples parvinrent de justesse à le tirer de la mêlée et le transportèrent à demi-mort sur une hauteur voisine, où il remit bientôt son âme à Dieu.
Le corps de saint Timothée fut enseveli non loin du tombeau de saint Jean et, bien longtemps après, en 356, ses précieux restes furent transférés solennellement à Constantinople par saint Artémios [20 oct.], avec ceux de saint André et de saint Luc, pour être déposés dans l’église des Saints-Apôtres. Ils accomplirent là de nombreux miracles, jusqu’à ce que les Croisés latins les dérobent, lors du pillage de la ville en 1204.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’Apôtre, ton 4
Maître en douceur, sobre en tout * et comme prêtre revêtu de noble conscience, * tu as puisé au Vase d’élection * les ineffables vérités; * tu as gardé la foi et comme lui * mené ta course à bonne fin; * saint apôtre Timothée, * prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.
Tropaire du martyr ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené * a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité ; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons ; * par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Kondakion de l’Apôtre, ton 1
Nous tous, les fidèles, chantons saint Timothée, * le disciple et compagnon de voyages de saint Paul; * avec lui glorifions également * Anastase surgi de la Perse comme un astre brillant, * car il éloigne les maladies et les passions * de nos âmes et de nos corps.
ÉPITRE DU JOUR
Hébr. III, 5-11, 17-19
Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé ;mais Christ l’est comme Fils sur sa maison ; et sa maison, c’est nous, pourvu que nous retenions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.C’est pourquoi, selon ce que dit le Saint Esprit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, N’endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert, Où vos pères me tentèrent, Pour m’éprouver, et ils virent mes oeuvres Pendant quarante ans. Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis : Ils ont toujours un coeur qui s’égare. Ils n’ont pas connu mes voies. Je jurai donc dans ma colère : Ils n’entreront pas dans mon repos ! Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert ? Et à qui jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi ? Aussi voyons-nous qu’ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XX, 27-44
Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, s’approchèrent, Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si le frère de quelqu’un meurt, ayant une femme sans avoir d’enfants, son frère épousera la femme, et suscitera une postérité à son frère. Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants. Le second et le troisième épousèrent la veuve; il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser d’enfants. Enfin, la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel d’entre eux sera-t-elle donc la femme? Car les sept l’ont eue pour femme. Jésus leur répondit: Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris; mais ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris. Car ils ne pourront plus mourir, parce qu’ils seront semblables aux anges, et qu’ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que les morts ressuscitent, c’est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Or, Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent: Maître, tu as bien parlé. Et ils n’osaient plus lui faire aucune question. Jésus leur dit: Comment dit-on que le Christ est fils de David? David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David donc l’appelle Seigneur; comment est-il son fils?