11ème dimanche après la Pentecôte
Icône de N.D. de Vladimir ; saint Adrien et son épouse sainte Nathalie, martyrs à Nicomédie (305-311) ; saint Probace (Ier s.) ; saint Édern, ermite en Bretagne ; saint Valier, premier évêque du Couserans (IVème s.) ; saint Victeur, évêque du Mans (vers 480) ; saint Eulade, évêque de Nevers (516) ; saint Éleuthère, évêque d’Auxerre (561) ; sainte Pélagie, mère de saint Yrieix (v. 584) ; saint Adrien, moine au monastère d’Ondroussov (1549) ; bienheureuse Marie de Diveevo (1931) ; nouveaux martyrs de Russie : Pierre Yevlev, prêtre (1918) ; Georges Kossov, confesseur, prêtre (1928) ; Victor Ellansky, prêtre, martyr Démètre Morozov, Pierre Bordan et Romain Medved, confesseur, prêtre (1937).
SAINT ADRIEN ET SON ÉPOUSE NATHALIE[1]
Saint Adrien était un officier de haut rang dans l’armée romaine. Âgé de vingt-huit ans, il vivait à Nicomédie avec son épouse Nathalie, au début de la persécution de Dioclétien (vers 300). L’empereur avait alors fait arrêter vingt-trois chrétiens qui s’étaient cachés dans une grotte, et il les avait soumis à toutes sortes de supplices. Ayant assisté à la scène, Adrien leur demanda : « Pour quelle raison endurez-vous ces supplices intolérables et ces terribles tortures ? » Ils répondirent : « Nous endurons tout cela pour gagner les délices réservées par Dieu à ceux qui souffrent pour lui, délices que ni l’ouïe ne peut entendre, ni la parole exprimer. » L’âme illuminée par la grâce divine, Adrien demanda alors aux scribes de joindre son nom à celui des chrétiens : « Ce sera pour moi un plaisir de mourir avec eux pour l’amour du Christ ! » s’écria-t-il. Il fut aussitôt chargé d’entraves et jeté en prison, dans l’attente du jugement. Quand Nathalie apprit que son mari venait d’être arrêté, pensant que c’était pour quelque mauvaise action, elle fondit en larmes. Mais lorsqu’on lui dit que c’était pour avoir confessé le Christ, elle revêtit aussitôt des habits de fête et courut à la prison. Embrassant les liens d’Adrien, elle loua sa résolution et l’encouragea à rester ferme dans les épreuves qui l’attendaient ; et, après avoir demandé aux autres martyrs de prier pour son époux, elle rentra chez elle. Quand Adrien apprit la sentence portée contre lui, il obtint l’autorisation d’aller annoncer à sa femme la date de l’exécution. Dès qu’elle le vit arriver libre, Nathalie crut qu’il avait été relâché en reniant le Christ Sauveur, et elle ferma la porte de la maison pour empêcher Adrien d’entrer. L’invectivant pour sa lâcheté, elle lui lança ces paroles du Seigneur : Celui qui m’aura renié devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux (Mt 10, 33). Mais, dès qu’Adrien lui apprit la raison de sa présence, elle lui ouvrit toutes grandes les portes, se précipita pour l’embrasser et décida de le suivre jusqu’au lieu du supplice. Le bienheureux comparut quelques jours après devant l’empereur et, ayant bravement confessé sa foi, il fut cruellement flagellé. Les soldats le renversèrent ensuite à terre et le frappèrent au ventre avec une telle violence que ses entrailles s’en répandirent sur le sol. Encouragé par les autres martyrs et par Nathalie qui lui disait à l’oreille : « Ne crains pas les tortures. La douleur est de courte durée, mais le repos sera éternel », le saint restait inébranlable. Quand on ramena les saints martyrs en prison, en les traînant car ils ne pouvaient plus marcher, Nathalie s’oignit avec dévotion du sang de son mari, comme s’il s’agissait du baume le plus précieux. De pieuses femmes vinrent panser les plaies des glorieux confesseurs dans leur cachot, mais lorsque l’empereur l’apprit, il leur en interdit l’accès. Nathalie se coupa alors les cheveux, et revêtant des habits masculins elle réussit à pénétrer dans la prison et prit soin des martyrs. Elle fut bientôt imitée par les pieuses femmes. Informé qu’on avait réussi à détourner ses prescriptions et que les détenus jouissaient de quelque consolation dans leurs souffrances, le tyran ordonna de leur broyer les jambes dans des étaux ; c’est ainsi qu’ils rendirent tous leur âme sous l’effet de la souffrance. Quand vint le tour d’Adrien, Nathalie l’encouragea et soutint même sa main que les bourreaux s’apprêtaient à trancher sur le billot. Et lorsque sa main tomba, le saint martyr remit son âme à Dieu, complétant ce chœur de glorieux martyrs. Comme le tyran avait commandé de détruire leurs dépouilles par le feu, Nathalie réussit à dérober la main coupée de son époux qu’elle cacha dans son sein. Les corps furent jetés au feu, mais une pluie violente vint soudain éteindre la fournaise. Un chrétien, nommé Eusèbe, réussit à s’emparer des précieuses reliques qu’il transporta à Argyropolis, près de Byzance, où elles furent dignement ensevelies. Quelque temps après, un puissant général demanda Nathalie en mariage à l’empereur, mais fidèle à son époux, celle-ci pria devant la main d’Adrien, lui demandant d’intercéder pour lui épargner une telle épreuve. Grâce à l’intervention des martyrs, elle réussit à s’enfuir et, parvenue à Argyropolis, elle déposa la main d’Adrien avec le reste de son corps. Elle vécut là quelque temps, en compagnie de pieuses femmes, et après une apparition d’Adrien, elle tomba légèrement malade puis alla le retrouver dans le Royaume des cieux.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances
Tropaire de l’icône de Vladimir, ton 4
En ce jour triomphe la très glorieuse cité de Moscou, recevant, comme une aurore ensoleillée, ô Souveraine ton icône miraculeuse, vers laquelle nous accourons, en te priant et en nous écriant : ô merveilleuse Souveraine Mère de Dieu ! Prie le Christ notre Dieu qui s’est incarné de toi, afin qu’Il délivre cette cité, et toutes les villes et pays chrétiens de toutes les embûches des ennemis et quIl sauve nos âmes, car Il est miséricordieux.
Тropaire des saints martyrs Adrien et Nathalie, ton 4
Tes martyrs, Seigneur, par leurs combats, ont reçu de Toi, notre Dieu, la couronne incorruptible. Avec Ta force, ils ont renversé les tyrans et brisé même l’audace impuissante des démons. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion du dimanche, ton 2
Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
Kondakion des saints martyrs Adrien et Nathalie, ton 4
Témoin du Christ, accueillant * dans ton cœur les saints propos * de ta pieuse femme, Adrien, * tu courus au-devant des tourments; * avec elle tu reçus la couronne des Martyrs.
Kondakion de l’icône de Vladimir, ton 8
Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine; pour la venue de ton icône miraculeuse, nous célébrons la brillante fête de ta rencontre et comme il se doit te chantons: Réjouis-toi, Épouse inépousée.
ÉPITRE DU JOUR
1 Cor IX, 2-12
Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. C’est là ma défense contre ceux qui m’accusent. N’avons-nous pas le droit de manger et de boire ? N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n’avons pas le droit de ne point travailler ? Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais ? Qui est-ce qui plante une vigne, et n’en mange pas le fruit ? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau ? Ces choses que je dis, n’existent-elles que dans les usages des hommes ? La loi ne les dit-elle pas aussi ? Car il est écrit dans la loi de Moïse : Tu n’emmuselleras point le bœuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des bœufs, ou parle-t-il uniquement à cause de nous ? Oui, c’est à cause de nous qu’il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l’espérance d’y avoir part. Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels. Si d’autres jouissent de ce droit sur vous, n’est-ce pas plutôt à nous d’en jouir ? Mais nous n’avons point usé de ce droit ; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d’obstacle à l’Évangile de Christ.
Ph. II, 5-11 (N.D. de Vladimir)
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XVIII, 23-35
C’est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs. Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n’avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu’il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu’il avait, et que la dette fût acquittée. Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout. Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. Après qu’il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l’étranglait, en disant: Paie ce que tu me dois. Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant: Aie patience envers moi, et je te paierai. Mais l’autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu’à ce qu’il eût payé ce qu’il devait. Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant serviteur, je t’avais remis en entier ta dette, parce que tu m’en avais supplié; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j’ai eu pitié de toi? Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il eût payé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur.
Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28 (N.D. de Vladimir)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !