9ème dimanche après la Pentecôte
Carême de la Dormition
Après-fête de la Transfiguration de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Saint Laurent, archidiacre, saint Sixte II, pape de Rome, saints Félicissime et Agapit, diacres, martyrs à Rome (258) ; saint Dinault, martyr en Beauvais (Vème siècle) ; saint Laurent, fol en Christ à Kalouga (1515) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Venceslas Zakedsky, prêtre (1918) ; Athanase Kislov, prêtre (1937) ; Synaxe des saints nouveaux martyrs et confesseurs de Solovki.
SAINTS LAURENT, ARCHIDIACRE, ET SIXTE PAPE DE ROME [1]
Saint Sixte (ou Xyste) était grec de naissance et il avait étudié la philosophie à Athènes avant de venir s’installer à Rome sous le règne de l’empereur Valérien et le pontificat de saint Étienne Ier [3 août]. D’abord favorable aux chrétiens, l’e

mpereur, qui était tombé sous l’influence de mages et de devins égyptiens après une expédition malheureuse en Orient, publia un édit qui interdisait l’exercice public du culte et prescrivait à tous les clercs de sacrifier aux dieux sous peine d’exil. Saint Étienne ayant été l’une des premières victimes de cette persécution, Sixte fut consacré pour lui succéder. La persécution s’intensifia alors et l’on décréta que les évêques, prêtres et diacres seraient exécutés sur simple constatation de leur identité, tandis que les laïcs seraient condamnés à la dégradation et aux travaux forcés. Saint Sixte fut arrêté et conduit, après un premier interrogatoire, à la tristement célèbre prison Mamertine. Sur le chemin, son archidiacre Laurent le rencontra et lui dit avec larmes : « Où vas-tu, Père, sans ton fils ? Quel sacrifice t’apprêtes-tu à célébrer sans ton diacre ? Est-ce que tu m’en as trouvé indigne ? Est-ce que tu refuseras à celui que tu as admis aux saints Mystères d’être ton compagnon pour verser son sang ? » L’évêque lui répondit : « Non, mon fils, je ne t’abandonne pas, mais de plus grands combats te sont réservés. Nous, comme des vieillards, nous sommes engagés dans un léger combat. Mais pour toi, jeune homme vigoureux, un triomphe plus glorieux sur le tyran t’attend. Cesse de pleurer. Dans trois jours, le diacre suivra le prêtre. » Et, avant de lui donner le baiser de paix, il lui confia le soin d’administrer en son nom les biens de l’Église. Laurent accomplit aussitôt sa tâche selon Dieu, en distribuant les richesses de l’Église aux clercs et aux pauvres. Sur le mont Cœlius, il rencontra une veuve, nommée Kyriaquie, qui cachait chez elle beaucoup de chrétiens. À la faveur de la nuit, il leur apporta de l’argent et des vêtements, et passa ensuite dans diverses maisons, guérissant les malades et lavant les pieds des fidèles à l’imitation du Seigneur. Comme le pape avait été condamné à être décapité sur la voie Appienne, saint Laurent se rendit sur son passage et lui cria : « Ne me laisse pas, Père saint, parce que j’ai déjà distribué les trésors que tu m’avais confiés. » Entendant parler de trésors, les soldats s’emparèrent aussitôt de Laurent et le conduisirent au tribun Parthénius qui avertit l’empereur. Jeté en prison et confié à la garde du tribun Hippolyte, saint Laurent guérit par sa prière et convertit un aveugle nommé Lucillus. À cette nouvelle, de nombreux autres aveugles accoururent et furent tous guéris par le saint, qui baptisa en outre Hippolyte avec les dix-neuf personnes de sa maison. Convoqué par Valérien, qui le somma de lui livrer ses trésors, Laurent demanda qu’on lui procure, après un délai de trois jours, des chars en grande quantité. Entre temps, il fit convoquer dans la maison d’Hippolyte des aveugles, boiteux, malades et miséreux de toutes sortes, puis, les ayant placés sur les chars, il vint les présenter au palais en annonçant : « Voici les trésors éternels de l’Église, qui ne diminuent pas et augmentent toujours, qui sont répandus en chacun et se trouvent en tous. » Pris de fureur, Valérien s’écria : « Sacrifie aux dieux et oublie l’art magique dans lequel tu te confies. » Saint Laurent répliqua que rien ne lui ferait préférer le culte des démons au Créateur de toutes choses. Il fut alors livré à la torture puis jeté en prison. Après un second interrogatoire au palais de Tibère sur le mont Palatin, on lui appliqua sur le corps des lames de fer rougies au feu, et on le fustigea avec des fouets plombés et des chaînes garnies de crochets à leurs extrémités. Devant son endurance surnaturelle, un soldat, Romain, se convertit et fut exécuté sur-le-champ. Un troisième interrogatoire eut lieu aux Thermes situés près du palais de Salluste. L’empereur fit fracasser les mâchoires du saint à coups de pierres, puis il ordonna de le dépouiller de ses vêtements et de l’étendre sur un lit en forme de gril posé sur des charbons ardents. Sommé une dernière fois de sacrifier aux dieux, Laurent déclara : « Moi, je m’offre au seul vrai Dieu en sacrifice d’agréable odeur, parce que le sacrifice qui convient à Dieu c’est un cœur broyé et humilié (Ps 50, 19) ». Comme les bourreaux activaient le feu, il dit au tyran : « Apprends, malheureux, que ce brasier m’apporte le rafraîchissement, mais à toi le supplice éternel. Maintenant que je suis cuit d’un côté, tourne-moi donc de l’autre ! » Quand on l’eut retourné, il adressa une dernière prière : « je te rends grâce, Seigneur Jésus-Christ, parce que j’ai mérité de franchir les portes de ton Royaume ». Puis il rendit l’esprit. Hippolyte alla l’enterrer secrètement dans la propriété de la veuve Kyriaquie, en compagnie du prêtre Justin . Il fut dénoncé et bientôt arrêté, mais un ange vint le délivrer et le transporta dans sa maison, où il fit de touchants adieux à ses parents et à ses serviteurs, et leur offrit un festin. Ils se trouvaient tous attablés quand les soldats surgirent et s’emparèrent à nouveau d’Hippolyte pour le conduire devant l’empereur. Espérant vaincre sa résolution, le souverain le fit revêtir de ses ornements militaires et lui promit de plus grands honneurs encore. Mais le saint resta inflexible et déclara qu’il ne souhaitait plus qu’un seul honneur : celui de servir dans la milice du Christ. Flagellé avec des chaînes portant à leurs extrémités des crochets, il fut ensuite attaché derrière des chevaux sauvages qui traînèrent le valeureux martyr sur une longue distance. C’est ainsi qu’il remporta la palme de la victoire, précédé de peu par sa nourrice, Concordia, et les gens de sa maison qu’il avait convertis . On raconte que, sept jours après son martyre, saint Hippolyte apparut à l’empereur et à son fils qui se rendaient à l’amphithéâtre, et qu’il les châtia avec des chaînes de feu invisibles.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Du haut des cieux, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au Tombeau afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !
Tropaire de la Transfiguration, ton 7
Tu t’es transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes Disciples contempler ta gloire-autant qu’ils le pouvaient: fais briller aussi sur les pécheurs que nous sommes ton éternelle clarté, par les prières de la Mère de Dieu; Source de lumière, gloire à toi.
Tropaire de saint Laurent, ton 3
Allumé par l’Esprit divin, comme braise tu consumas les ronces de l’erreur, archidiacre du Christ, victorieux martyr Laurent; et comme encens de spirituelle suavité tu brûlas pour celui qui t’a glorifié, atteignant par le feu ton ultime perfection; de tout dommage garde les fidèles vénérant ton souvenir.
Kondakion de saint Laurent, ton 2
Ton cœur au feu divin se consumant, tu as réduit en cendres le brasier des passions, soutien des Athlètes victorieux, Laurent, saint martyr porteur-de-Dieu; au combat tu t’écrias, plein de foi: Nul ne pourra me séparer de l’amour du Seigneur.
Kondakion du dimanche, ton 8
Ressuscité du tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-miséricordieux
Kondakion de la Transfiguration, ton 4
Sur la montagne tu t’es transfiguré et tes Disciples contemplèrent ta gloire, ô Christ notre Dieu, pour autant qu’ils le pouvaient, afin qu’en te voyant sur la croix ils comprennent que ta Passion était voulue et proclament à la face du monde que tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. III, 9-17
Frères, nous sommes les ouvriers de Dieu ; et vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé les fondations comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser une autre fondation que celle qui a été posée, à savoir Jésus Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur cette fondation avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur la fondation subsiste, il recevra une récompense. Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XIV, 22-34
Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la foule. Quand il l’eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l’écart; et, comme le soir était venu, il était là seul. La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots; car le vent était contraire. À la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent: C’est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c’est moi; n’ayez pas peur! Pierre lui répondit: Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux. Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus. Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa. Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu. Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de Génésareth.