Carême de la Nativité – dispense de poisson
Dimanche des Ancêtres
Saints Thyrse, Leucius et Callinique, martyrs à Césarée de Bithynie (251) ; saints Philémon, Apollonius, Arien et Théoctiste, martyrs en Égypte (287) ; saint Nicaise, évêque de Reims, sa soeur, sainte Eutropie, et deux compagnons, martyrs à Reims (407) ; saint Venance Fortunat, évêque de Poitiers, hymnographe (vers 605) ; saint hiéromartyr Nicolas (Kovalev), prêtre (1937).
SAINTS THYRSE, LEUCIUS ET CALLINIQUE
Pendant la persécution de Dèce (vers 250), le gouverneur Cumbricios avait été envoyé dans la région de Nicomédie, Nicée et Césarée de Bithynie pour arrêter les chrétiens. Révolté devant la conduite sanguinaire du magistrat, un chrétien de bonne condition de Césarée, Leucios, se présenta devant lui, en disant avec colère : « Chien insatiable, jusques à quand verseras-tu le sang comme l’eau d’une fontaine, en contraignant les paisibles disciples du Christ à adorer des pierres et des morceaux de bois inanimés comme si c’étaient des dieux ? » Furieux devant une telle audace, le gouverneur le fit arrêter, lui fit déchirer la chair à coups de verges et, sans plus de jugement, ordonna à ses bourreaux de le décapiter.
La nouvelle de cette exécution remplit de terreur les chrétiens qui cherchèrent refuge dans les montagnes et les cavernes. Le vaillant Thyrse au contraire se rendit alors auprès du tyran et lui demanda une entrevue. Avec patience et conviction, il essaya de lui montrer combien il est déshonorant pour les hommes doués de raison d’adorer les êtres qui en sont privés et les phénomènes naturels. Il appuyait patiemment ses arguments par le témoignage des saintes Écritures, mais bien en vain. Cumbricios, insensible à tout discours, n’exigeait que l’obéissance aveugle aux ordres de l’empereur. Pieds et poings liés, Thyrse fut alors livré à la sauvagerie des bourreaux. Ils le frappèrent jusqu’à l’épuisement, lui écrasèrent les chevilles, lui crevèrent les yeux, lui versèrent du plomb en fusion sur le corps, mais le saint resta invinciblement protégé par la grâce, comme par une invisible cuirasse, et renversa même les idoles par sa prière. De retour dans son cachot, il reçut la visite du Seigneur lui-même, qui l’encouragea au combat et le mena auprès de l’évêque pour recevoir le saint baptême, en préparation du « second baptême », dans le sang du martyre.
Comme un envoyé de l’empereur, Silvain, était venu en inspection à Apamée de Bithynie, Cumbricios voulut lui prouver son zèle, et il soumit Thyrse à de nouveaux supplices, mais sans plus de succès. L’athlète du Christ resta insensible aux tourments et prédit la mort prochaine des deux impies. Un troisième magistrat, Babdos, vint leur succéder et fit à son tour torturer l’invincible Thyrse. Jeté à la mer dans un sac, il fut encore sauvé par l’intervention d’un ange, puis fut conduit d’Apamée à sa patrie, Césarée de Bithynie, pour y être offert en pâture aux fauves. Mais là encore, les persécuteurs essuyèrent une cuisante défaite, car les lions vinrent jouer aux côtés de Thyrse et lui lécher les pieds.
Alors que le gouverneur avait transféré saint Thyrse à Apollonias de Bithynie, pour le soumettre à de nouveaux tourments, devant les merveilles accomplies par Dieu, un prêtre des idoles, nommé Callinique, réalisa que si une telle puissance est accordée aux chrétiens, elle ne peut venir que d’un Dieu unique, Créateur et Souverain de toutes choses. Il se présenta devant le tyran et lui démontra avec ironie la vanité du culte officiel. Aussitôt arrêté et condamné à mort avec Thyrse, il fut décapité, tandis que Thyrse, enfermé dans un étroit coffre de bois, était lentement scié, des heures durant, par les bourreaux.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances
Tropaire des saints Ancêtres, ton 2
Par la foi tu as justifié les Ancêtres, en épousant d’avance par eux l’Eglise de la gentilité. Ces saints sont fiers, dans la gloire, car de leur lignée devait naître un fruit glorieux, celle qui T’a engendré virginalement. Par leurs supplications, ô Christ Dieu, sauve nos âmes.
Kondakion des saints Ancêtres, ton 6
Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez point vénéré l’image faite de main d’homme, mais fortifiés par l’Essence indescriptible, dans la fournaise de feu vous fûtes glorifiés, vous trois fois bienheureux. Dans la flamme de feu irrésistible vous tenant, vous avez invoqué Dieu. Hâte-Toi, ô Miséricordieux, viens vite, plein de pitié, à notre aide, car Tu le peux selon Ta volonté.
ÉPITRE DU JOUR
Col. III, 4-11
Frères, quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé. Il n’y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais Christ est tout et en tous.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XIV, 16-24
Le Seigneur dit : Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens. À l’heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. Mais tous unanimement se mirent à s’excuser. Le premier lui dit : J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les essayer ; excuse-moi, je te prie. Un autre dit : Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne puis aller. Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur : Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur dit : Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d’entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper.
