Saint Lucien, prêtre à Antioche, martyr à Nicomédie (312) ; saint Barsès, évêque d’Édesse, confesseur (378) ; saint Sabin, évêque à Chypre (Vème s.) ; saint Antioche, évêque de Lyon (vers 500) ; saint Cannat, évêque de Marseille (VIème s.) ; saint Léonard, abbé près du Mans (575) ; saint Savin, évêque de Catane (760) ; saint Euthyme de Thessalonique (898) ; saint Jean, évêque de Souzdal (1373) ; saint Lucien, hiéromartyr des Grottes de Kiev (1243) ; saints néomartyrs de Russie : Athanase, évêque de Kovrov, confesseur (1962) ; Syméon (Konioukhov), prêtre (1918) ; Démètre (Kassatkine) (1942).
SAINT ATHANASE, ÉVÊQUE DE KOVROV, CONFESSEUR
Le saint hiérarque Athanase, évêque de Kovrov, dans le monde Serge Grigorievitch Sakharov, naquit le 2 juillet 1887 dans la province de Tambov. Lorsque l’enfant était âgé de deux ans, il perdit son père. Sa mère l’éleva dans la piété, le protégeant de toute influence mauvaise du monde. Serge Sakharov effectua ses études au séminaire de Vladimir, puis à la faculté théologique de Moscou. En 1912, il prononça ses vœux monastiques, recevant le nom d’Athanase, puis fut ordonné au diaconat et à la prêtrise. Le hiéromoine Athanase enseigna la théologie pastorale, l’homélitique et la science liturgique au séminaire. En 1917-1918, il fut membre du Concile Local de l’Église orthodoxe russe et prit part à la rédaction de l’office de tous les Saints de la Terre russe, qu’il corrigea et compléta durant toute sa vie, et ce même en prison. En 1921, il fut sacré évêque de Kovrov. En 1922, alors que le pouvoir soviétique voulait s’emparer des objets liturgiques en métaux précieux, le saint appela les fidèles à ne pas renier le Christ et à défendre les objets saints et les saintes reliques. Aussi fut-il arrêté et envoyé en exil dans le grand Nord. De retour chez lui en 1925, il fut arrêté pour avoir refusé d’abandonner son diocèse. C’est alors que commença le chemin de Croix du saint hiérarque : prisons (Vladimir, Moscou, Zyriansk, Touroukhansk), les camps (Solovki, mer Blanche, Onejsk, Marinsk, Mordovie). À Solovki, S. Athanase fut contaminé par le typhus et resta en vie par miracle. Malgré les circonstances, l’évêque observait strictement les carêmes. Au début de la seconde guerre mondiale, il fut envoyé dans les camps de la province d’Arkhangelsk, étant astreint à accomplir le trajet à pied en portant ses bagages. Il résulta de ce pénible voyage et du manque de nourriture que le hiérarque fut affaibli à ce point, qu’il se préparait à mourir, mais la Providence le maintint en vie. En 1942, il fut envoyé à Moscou, où il subit une trentaine d’interrogatoires d’une durée de quatre heures chacun, et ce toujours la nuit. Une fois, l’épreuve dura neuf heures entières. Malgré toutes ces pressions, le hiérarque ne dénonça jamais quiconque. En 1954, le saint confesseur écrivait dans son autobiographie : « Le 27 juin 1954, je suis devenu évêque il y a 33 ans. Durant cette période, je n’ai exercé mes fonctions diocésaines que durant 33 mois… » En 1954, le hiérarque fut « libéré » et envoyé dans une maison pour invalides destinés aux anciens détenus. Ce n’est qu’en 1955 qu’il reçut la permission de s’installer dans une localité dans la province de Vladimir, n’étant toutefois autorisé à célébrer à l’église qu’après s’y être enfermé. Malgré sa faiblesse corporelle et la maladie, le saint continuait à travailler pour le bien de l’Église. Beaucoup de fidèles lui demandaient des conseils. Il recevait jusqu’à 800 lettres par an, entretenant une correspondance avec de nombreux anciens détenus, faisant siennes leurs afflictions. À ceux qui sombraient dans le désespoir, le hiérarque écrivait : « Le jugement de Dieu n’est pas celui des hommes… Sur la balance de la justice de Dieu, un seul mouchoir humecté par les larmes de pénitence l’emporte sur tous nos péchés, à l’instar du larron… Le désespoir est pire que tous les autres péchés ». Le hiérarque lui-même, quelles que fussent les circonstances, ne perdait jamais le sentiment de gratitude envers Dieu. Etant resté à peine vivant après les tortures, retenant les soupirs, il disait souvent à ses proches : « Allons, prions, louons Dieu ! » Grand liturgiste, le saint écrivit un certain nombre d’études sur les offices, notamment sur la commémoration des défunts dans l’Église orthodoxe, qui est certainement l’ouvrage le plus exhaustif qui existe sur le sujet. Il rédigea également les textes des offices d’un grand nombre de saints russes, 268 mégalynaires, des offices d’intercession pour les différentes circonstances. Le saint disait à ce propos que « l’on doit célébrer des offices d’action de grâces à chaque fois que nous recevons l’un ou l’autre bienfait de Dieu (…) Le flot des miséricordes divines est sans limites. Le Seigneur les déverse sur nous, peut-on dire, à chaque pas, dans des grandes choses, et, le plus souvent dans des petites, quotidiennes, que nous n’apprécions pas et que nous ne remarquons pas. Si nous disons merci aux gens pour un petit service et à chaque fois, il convient d’autant plus de rendre grâce à Dieu qui accorde d’innombrables miséricordes, et ce en particulier lorsque nous faisons le bilan de ce que nous avons vécu dans la journée. Pour cette raison, il convient d’ajouter quotidiennement aux prières du soir notre action de grâce ». Nombreux furent ceux qui reçurent immédiatement l’aide divine par les prières du saint. Le 28 octobre 1962, le saint hiérarque Athanase reposa dans le Seigneur après que lui fussent apparus les saints russes, à la rédaction de l’office desquels il avait consacré toute sa vie très éprouvée.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr Lucien, ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené * a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animé de ta force, il a terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire de saint Athanase Kovrov, ton 4
Zélateur de la gloire divine et observateur de la magnificence ecclésiale, par une vie âpre et de nombreux hauts faits ascétiques, tu t’es rendu semblable au hiérarque d’Alexandrie ; louons avec ardeur, ô fidèles, le saint évêque Athanase, confesseur de Russie, priant toujours pour le salut de sa patrie terrestre et pour tous ceux qui y vivent, et écrions-nous à pleine voix et avec amour : Sainte Russie, garde la foi orthodoxe, dans laquelle tu as ton affermissement.
Kondakion du saint martyr Lucien, ton 2
Dans l’ascèse tu brillas tout d’abord * et par le martyre ensuite resplendis: * aussi, tel un astre resplendissant, * nous te glorifions par nos cantiques, Lucien. * Intercède sans cesse auprès de Dieu pour nous tous.
Kondakion de saint Athanase de Kovrov, ton 3
En ce jour, Athanase le hiérarque, le confesseur du Christ et le juste, se réjouit dans la lumière sans couchant du Royaume de gloire et dans l’assemblée des saints russes il chante d’une voix toute harmonieuse le chant de victoire, priant instamment pour nous le Dieu Trinitaire éternel.
ÉPITRE DU JOUR
Éph. II, 19- III, 7
Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. À cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens… si du moins vous avez appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée pour vous. C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ. Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. Ce mystère, c’est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus Christ par l’Évangile, dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc XI, 11-23
Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout considéré, comme il était déjà tard, il s’en alla à Béthanie avec les douze. Le lendemain, après qu’ils furent sortis de Béthanie, Jésus eut faim. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose; et, s’en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues. Prenant alors la parole, il lui dit: Que jamais personne ne mange de ton fruit! Et ses disciples l’entendirent. Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons; et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple. Et il enseignait et disait: N’est-il pas écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. Les principaux sacrificateurs et les scribes, l’ayant entendu, cherchèrent les moyens de le faire périr; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de sa doctrine. Quand le soir fut venu, Jésus sortit de la ville. Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu’aux racines. Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus: Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché. Jésus prit la parole, et leur dit: Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne: Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir.