Saints Pamphile, prêtre, Valens, diacre, Paul, Porphyre, Séleucius, Théodule, Julien, Samuel, Élie, Daniel, Jérémie et Isaïe, martyrs en Palestine (307-309) ; saint Tigride, prêtre à Clermont (vers 388); saint Siméon, évêque de Metz (IVème s.) ; saint Marouf, évêque de Mésopotamie (422) ; saint Armentaire, évêque d’Antibes (512) ; saint Tétrade, évêque de Bourges (VIème s.).
SAINT PAMPHILE
Le maître de ce chœur des douze glorieux martyrs qui, d’origines et de qualités différentes, étaient une image de l’Église en sa diversité, était l’illustre Pamphile. Originaire de Béryte (Beyrouth), en Syrie, il avait été l’élève de Piérios, le successeur d’Origène à la tête de l’École Catéchétique d’Alexandrie, et il devint l’un des plus fervents admirateurs et propagateurs de l’enseignement de ce grand maître. Ayant renoncé à sa fortune pour la distribuer aux pauvres et fuyant toute gloire mondaine, il s’était consacré tout entier à la pratique de la vertu et à la méditation de la parole de Dieu. D’Alexandrie, il alla s’installer à Césarée de Palestine où, après avoir été ordonné prêtre, il devint le directeur de l’École théologique fondée par Origène. Avant même le déclenchement de la persécution, il vivait comme un martyr, mortifiant tous les plaisirs de la chair par l’ascèse, et il se consacrait avec un zèle infatigable à la copie et à l’interprétation de l’Écriture sainte, en utilisant la méthode allégorique de son maître.

En 307, au moment où la grande persécution de Maximin Daïa faisait rage dans tout l’Orient, il fut arrêté et conduit devant le gouverneur de Palestine, le cruel Urbain, qui, après l’avoir éprouvé dans ses connaissances philosophiques, lui donna l’ordre de sacrifier aux idoles. Le saint prêtre supporta les tourments avec la constance d’un être incorporel et fut jeté en prison, en compagnie du diacre Valens, vieillard de noble apparence, qui pouvait citer de mémoire de longs passages de l’Écriture sainte, et du vaillant Paul qui avait enduré sans broncher l’application des fers rouges.
Ils restèrent ainsi deux années en prison, jusqu’au jour où cinq chrétiens originaires d’Égypte, qui avaient escorté des confesseurs du Christ déportés dans les mines de Cilicie, se présentèrent aux portes de la ville sur le chemin du retour vers leur patrie. Interrogés par les gardes, ils ne cachèrent rien de la vérité et se déclarèrent chrétiens. On les arrêta aussitôt comme des malfaiteurs et on les conduisit devant le gouverneur de Césarée, Firmilien. Après les avoir éprouvés par diverses tortures, le juge passa à l’interrogatoire et leur demanda de décliner leur identité. Au lieu de donner leurs noms païens, ils s’attribuèrent les noms de grands prophètes de l’Ancien Testament : Élie, Jérémie, Isaïe, Samuel et Daniel. Quand il leur demanda quelle était leur patrie, l’un d’eux répondit : « Jérusalem ! » en faisant allusion à la Jérusalem d’en haut, la Cité du Dieu vivant, qui est la patrie céleste de tous les chrétiens. Le juge, gardant l’esprit rivé aux choses de cette terre, pensa que les chrétiens s’étaient concentrés dans une ville ennemie des Romains . Il fit flageller le saint martyr pendant un long moment, puis, constatant qu’il restait inébranlable, il donna l’ordre de le décapiter avec ses quatre compagnons.
Emporté par sa colère, il fit amener aussi Pamphile et ses compagnons, qui avaient déjà fait preuve de leur inébranlable fermeté au milieu des supplices, et il leur demanda de se soumettre. Comme les saints martyrs persistaient dans leur confession de foi, il les condamna au même châtiment. Alors qu’on les emmenait pour être exécutés, Porphyre, jeune serviteur de dix-huit ans et fils spirituel de Pamphile, sortit de la foule et réclama à haute voix les corps des martyrs pour les ensevelir. Le juge, plus féroce qu’une bête sauvage, repoussa cette demande et après avoir fait saisir Porphyre, il le livra à ses bourreaux, en leur donnant l’ordre de lui déchirer la chair jusqu’aux profondeurs des entrailles. Après avoir eu le corps longuement broyé dans les tourments, sans voix et presque sans vie, Porphyre fut condamné à être brûlé à petit feu. Il marcha vers la mort tel un athlète victorieux, le visage rayonnant de la grâce divine et les yeux fixés vers le ciel, en donnant calmement à ses amis ses dernières instructions. Quand il fut placé sur le bûcher, il attira à lui les flammes avec avidité, en respirant profondément, et ne laissa échapper qu’une seule parole pour appeler Jésus, le Fils de Dieu, à son secours.
Séleucos, un des confesseurs qui avaient renoncé à servir dans l’armée pour prendre soin des chrétiens opprimés, alla annoncer à Pamphile la consommation du martyre de Porphyre. Comme il embrassait l’un des détenus, les soldats s’emparèrent de lui et le conduisirent devant le gouverneur qui, sans plus tarder, le condamna à mort. Quelques instants plus tard, Théodule, un vénérable et pieux vieillard, qui avait été honoré de la première charge dans la domesticité du gouverneur, manifesta sa foi et son attachement aux saints martyrs de la même manière que Séleucos. Il fut conduit devant son maître qui, au comble de la colère, le livra au supplice de la croix, et l’honora ainsi d’une mort semblable à celle du Sauveur.
Sur ces entrefaites, Julien, homme pieux originaire de Cappadoce et rempli du zèle de l’Esprit Saint, arrivant de voyage, se précipita vers le lieu où gisaient les dépouilles des saints martyrs et, transporté de joie, il les serra dans ses bras et les embrassa les uns après les autres. Il fut aussitôt arrêté et traduit devant Firmilien qui le condamna à mourir lui aussi, lentement, par le feu. C’est avec une joie surnaturelle, en rendant grâce à Dieu à haute voix, qu’il rejoignit le chœur des saints martyrs.
Après l’exécution de Pamphile, le chef de cette glorieuse cohorte, le gouverneur impie ordonna que son corps et ceux de ses compagnons fussent laissés sur place, en pâture pour les animaux carnassiers. Mais, par la Providence de Dieu, aucune bête n’approcha de leurs saintes dépouilles et les chrétiens purent leur ménager de dignes funérailles.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire des saints ascètes, ton 4
Dieu de nos pères, dont la clémence agit toujours envers nous, n’éloigne pas de nous ta Miséricorde, mais par leurs supplications gouverne notre vie dans la paix.
Kondakion des saints ascètes, ton 8
Comme les hérauts de la piété qui firent taire les impies, Tu as fait briller nos saints pères théophores pour illuminer le monde entier; par leur intercession garde dans la paix ceux qui Te glorifient et qui Te chantent: Alléluia.
ÉPITRE DU JOUR
Rom. XIV, 19-23 ; XVI, 25-27
Frères, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. Pour un aliment, ne détruis pas l’œuvre de Dieu. À la vérité toutes choses sont pures ; mais il est mal à l’homme, quand il mange, de devenir une pierre d’achoppement. Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s’abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse. Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu’il approuve ! Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu’il mange est condamné, parce qu’il n’agit pas par conviction. Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché. À celui qui peut vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles, mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, d’après l’ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu’elles obéissent à la foi, à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus Christ ! Amen !
Galates V, 22 – VI,2 (Saints ascètes)
Frères, le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la mansuétude, la confiance dans les autres, la douceur, la tempérance ; la loi n’est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres. Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. VI, 1-13
Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus ; autrement, vous n’aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Lors donc que tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que ton aumône se fasse en secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas ; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen !
Matth. XI, 27-30 (Saints ascètes)
Toutes choses m’ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.