16 février (ancien calendrier) / 29 février (nouveau)

Saints Pamphile, prêtre, Valens, diacre, Paul, Porphyre, Séleucius, Théodule, Julien, Samuel, Élie, Daniel, Jérémie et Isaïe, martyrs en Palestine (307-309) ; saint Tigride, prêtre à Clermont (vers 388); saint Siméon, évêque de Metz (IVème s.) ;  saint Marouf, évêque de Mésopotamie (422) ; saint Armentaire, évêque d’Antibes (512) ; saint Tétrade, évêque de Bourges (VIème s.).

SAINT PAMPHILE

Le maître de ce chœur des douze glorieux martyrs qui, d’origines et de qualités différentes, étaient une image de l’Église en sa diversité, était l’illustre Pamphile. Originaire de Béryte (Beyrouth), en Syrie, il avait été l’élève de Piérios, le successeur d’Origène à la tête de l’École Catéchétique d’Alexandrie, et il devint l’un des plus fervents admirateurs et propagateurs de l’enseignement de ce grand maître. Ayant renoncé à sa fortune pour la distribuer aux pauvres et fuyant toute gloire mondaine, il s’était consacré tout entier à la pratique de la vertu et à la méditation de la parole de Dieu. D’Alexandrie, il alla s’installer à Césarée de Palestine où, après avoir été ordonné prêtre, il devint le directeur de l’École théologique fondée par Origène. Avant même le déclenchement de la persécution, il vivait comme un martyr, mortifiant tous les plaisirs de la chair par l’ascèse, et il se consacrait avec un zèle infatigable à la copie et à l’interprétation de l’Écriture sainte, en utilisant la méthode allégorique de son maître.

16 février

En 307, au moment où la grande persécution de Maximin Daïa faisait rage dans tout l’Orient, il fut arrêté et conduit devant le gouverneur de Palestine, le cruel Urbain, qui, après l’avoir éprouvé dans ses connaissances philosophiques, lui donna l’ordre de sacrifier aux idoles. Le saint prêtre supporta les tourments avec la constance d’un être incorporel et fut jeté en prison, en compagnie du diacre Valens, vieillard de noble apparence, qui pouvait citer de mémoire de longs passages de l’Écriture sainte, et du vaillant Paul qui avait enduré sans broncher l’application des fers rouges.

Ils restèrent ainsi deux années en prison, jusqu’au jour où cinq chrétiens originaires d’Égypte, qui avaient escorté des confesseurs du Christ déportés dans les mines de Cilicie, se présentèrent aux portes de la ville sur le chemin du retour vers leur patrie. Interrogés par les gardes, ils ne cachèrent rien de la vérité et se déclarèrent chrétiens. On les arrêta aussitôt comme des malfaiteurs et on les conduisit devant le gouverneur de Césarée, Firmilien. Après les avoir éprouvés par diverses tortures, le juge passa à l’interrogatoire et leur demanda de décliner leur identité. Au lieu de donner leurs noms païens, ils s’attribuèrent les noms de grands prophètes de l’Ancien Testament : Élie, Jérémie, Isaïe, Samuel et Daniel. Quand il leur demanda quelle était leur patrie, l’un d’eux répondit : « Jérusalem ! » en faisant allusion à la Jérusalem d’en haut, la Cité du Dieu vivant, qui est la patrie céleste de tous les chrétiens. Le juge, gardant l’esprit rivé aux choses de cette terre, pensa que les chrétiens s’étaient concentrés dans une ville ennemie des Romains . Il fit flageller le saint martyr pendant un long moment, puis, constatant qu’il restait inébranlable, il donna l’ordre de le décapiter avec ses quatre compagnons.

Emporté par sa colère, il fit amener aussi Pamphile et ses compagnons, qui avaient déjà fait preuve de leur inébranlable fermeté au milieu des supplices, et il leur demanda de se soumettre. Comme les saints martyrs persistaient dans leur confession de foi, il les condamna au même châtiment. Alors qu’on les emmenait pour être exécutés, Porphyre, jeune serviteur de dix-huit ans et fils spirituel de Pamphile, sortit de la foule et réclama à haute voix les corps des martyrs pour les ensevelir. Le juge, plus féroce qu’une bête sauvage, repoussa cette demande et après avoir fait saisir Porphyre, il le livra à ses bourreaux, en leur donnant l’ordre de lui déchirer la chair jusqu’aux profondeurs des entrailles. Après avoir eu le corps longuement broyé dans les tourments, sans voix et presque sans vie, Porphyre fut condamné à être brûlé à petit feu. Il marcha vers la mort tel un athlète victorieux, le visage rayonnant de la grâce divine et les yeux fixés vers le ciel, en donnant calmement à ses amis ses dernières instructions. Quand il fut placé sur le bûcher, il attira à lui les flammes avec avidité, en respirant profondément, et ne laissa échapper qu’une seule parole pour appeler Jésus, le Fils de Dieu, à son secours.

Séleucos, un des confesseurs qui avaient renoncé à servir dans l’armée pour prendre soin des chrétiens opprimés, alla annoncer à Pamphile la consommation du martyre de Porphyre. Comme il embrassait l’un des détenus, les soldats s’emparèrent de lui et le conduisirent devant le gouverneur qui, sans plus tarder, le condamna à mort. Quelques instants plus tard, Théodule, un vénérable et pieux vieillard, qui avait été honoré de la première charge dans la domesticité du gouverneur, manifesta sa foi et son attachement aux saints martyrs de la même manière que Séleucos. Il fut conduit devant son maître qui, au comble de la colère, le livra au supplice de la croix, et l’honora ainsi d’une mort semblable à celle du Sauveur.

Sur ces entrefaites, Julien, homme pieux originaire de Cappadoce et rempli du zèle de l’Esprit Saint, arrivant de voyage, se précipita vers le lieu où gisaient les dépouilles des saints martyrs et, transporté de joie, il les serra dans ses bras et les embrassa les uns après les autres. Il fut aussitôt arrêté et traduit devant Firmilien qui le condamna à mourir lui aussi, lentement, par le feu. C’est avec une joie surnaturelle, en rendant grâce à Dieu à haute voix, qu’il rejoignit le chœur des saints martyrs.

Après l’exécution de Pamphile, le chef de cette glorieuse cohorte, le gouverneur impie ordonna que son corps et ceux de ses compagnons fussent laissés sur place, en pâture pour les animaux carnassiers. Mais, par la Providence de Dieu, aucune bête n’approcha de leurs saintes dépouilles et les chrétiens purent leur ménager de dignes funérailles.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené * ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.

Kondakion de saint Pamphile , ton 2

Ayant chéri les divins préceptes du Christ, * tu es devenu le secours des croyants, * Pamphile, ami du Christ aux généreuses pensées; * aussi nous disons bienheureuse ta fête sacrée; * sans cesse auprès de Dieu intercède pour nous tous.

ÉPÎTRE DU JOUR

1 Jn I, 8 – II, 6

Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n’est point en nous. Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l’avons connu. Celui qui dit : Je l’ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui : par là nous savons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.

ÉVANGILE DU JOUR

Mc XIII, 31-XIV, 2

Jésus déclara : le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez quand ce temps viendra. Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l’autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; craignez qu’il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens d’arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir. Car ils disaient : Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu’il n’y ait pas de tumulte parmi le peuple.

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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