17 juillet

Sainte Marine (ou Marguerite), mégalomartyre à Antioche de Pisidie (IVème s.) ; saint martyr Livier (Vème s.) ; saint Irénarque de Solovki (1628) ; saint Léonide de Vologda (1654) :  saint Théodose, évêque d’Auxerre (vers 515) ; saints martyrs impériaux Nicolas, Alexandra, Alexis, Olga, Tatiana, Marie, Anastasie, et leur médecin Eugène (1918).

SAINT TSAR NICOLAS

17 juillet
saints martyrs impériaux Nicolas, Alexandra, Alexis, Olga, Tatiana, Marie, Anastasie, et leur médecin Eugène (1918)

Le tsar NICOLAS II fut couronné en mai 1896, à l’âge de vingt-six ans. De nature simple et timide, exempte de malice et profondément religieuse, il préférait la sérénité de la vie familiale aux démonstrations de puissance et aux rouages de la politique, mais il fut cependant amené par la divine Providence à assumer le pouvoir au moment où l’immense empire russe, chancelant et déconsidéré par l’intelligentsia, allait s’effondrer. On lui a reproché beaucoup de maladresses et d’erreurs, qui ont peut-être accéléré la catastrophe, mais sans prendre en considération qu’il était mû par une haute idée de sa vocation et par un sincère désir de sauver la sainte Russie. Vivant sobrement et utilisant avec générosité sa fortune personnelle pour répandre des aumônes et fonder des établissements de bienfaisance, il montrait un intérêt sincère pour le petit peuple qu’il considérait comme le seul ferme soutien de la monarchie. Il connaissait bien les offices de l’Église, et aimait se joindre au chœur pour chanter. En 1894, il avait épousé la princesse Alice de Hesse-Darmstadt, dont il s’était épris depuis sa jeunesse. Petite-fille de la reine Victoria, elle avait été élevée en Angleterre, dans la foi protestante. Le seul obstacle à leur union avait été la différence de foi, et finalement la princesse avait décidé de se convertir. Après une catéchèse approfondie, elle fut baptisée, sous le nom d’Alexandra. Elle embrassa de tout son cœur la foi orthodoxe et nourrit dès lors un ardent amour pour le peuple russe, auquel elle s’était identifiée. Après avoir donné naissance à quatre filles, dont elle surveillait avec sollicitude l’éducation, en 1904, elle mit au monde le tsarévitch Alexis, dans lequel la famille reposait tous ses espoirs. Malheureusement, on découvrit bientôt que l’enfant était atteint d’hémophilie, une maladie héréditaire de la famille de l’impératrice. Désemparée et lourdement affligée, la tsarine s’estimait responsable de cette maladie. Après avoir épuisé les ressources de la médecine, elle se tourna vers la religion, et tomba sous l’influence d’un faux moine, aux mystérieux pouvoirs hypnotiques et prophétiques, Grégoire Raspoutine. À plusieurs reprises, l’état de santé du tsarévitch s’était trouvé amélioré après que Raspoutine eut affirmé avoir prié pour lui. Les pouvoirs — en fait probablement démoniaques — de Raspoutine lui assurèrent, malgré sa conduite ouvertement débauchée, un ascendant considérable sur la tsarine, ce qui scandalisait le peuple et acheva de déconsidérer le pouvoir impérial.Malgré son sincère désir de réaffirmer le caractère religieux de son autorité, le tsar, entouré de conseillers d’une probité douteuse, ne fut pas en mesure d’adopter une politique conséquente. Il réagit par la force aux mouvements d’insurrections populaires et repoussa les propositions de son Premier ministre de faire des concessions aux libéraux. Homme de paix, il avait eu l’initiative de la conférence de La Haye, en 1899, qui posa les principes d’un arbitrage international et d’une limitation des armements. Et ce n’est que sous la pression des circonstances qu’il fut amené à engager son pays dans trois guerres aux conséquences catastrophiques. Le premier tsar à montrer de l’intérêt pour l’Extrême-Orient, il avait inauguré le Transsibérien, mais ses perspectives expansionnistes l’amenèrent à entrer en guerre contre le Japon (1904-1905). La défaite essuyée par l’armée russe fut l’occasion des mouvements révolutionnaires de 1905. L’empereur accepta, malgré lui, la création d’une Assemblée Nationale (Douma) dotée de pouvoirs consultatifs, avec la perspective de progresser vers un régime constitutionnel. Par la suite, il s’efforça de renforcer son autorité et congédia le Premier ministre Witte. Son remplaçant, Stolypine, était un homme d’État compétent, qui essaya de dénoncer l’influence scandaleuse de Raspoutine et de concéder des réformes nécessaires, mais il fut assassiné (1911). L’éclatement de la Première Guerre Mondiale, en 1914, consolida pour un temps le pouvoir impérial, du fait de l’élan patriotique qui s’en suivit. En 1915, l’empereur décida de prendre lui-même la direction des opérations militaires. Son départ sur le front, laissa le champ libre à l’influence désolante de Raspoutine, qui faisait déposer des ministres compétents pour les remplacer par des incapables. N’en pouvant plus, un groupe d’aristocrates assassina le faux starets, mais la confusion à la cour n’en fut pas apaisée pour autant, et le tsar se trouva en fait isolé. Lorsque des troubles sanglants éclatèrent à Saint-Pétersbourg, en mars 1917, Nicolas ordonna de prendre des mesures énergiques pour rétablir l’ordre. Mais il était déjà trop tard. Le gouvernement démissionna, et la Douma, soutenue par les généraux, fit pression sur le tsar pour qu’il abdique, afin d’éviter une sanglante guerre civile. Peu convaincu que c’était la volonté du peuple, à l’issue d’une nuit de prière, le 15 mars, le tsar accepta d’abdiquer pour sauver la patrie, et c’est les larmes aux yeux qu’il dit adieu à l’armée et à ses collaborateurs. Peu de temps après, le gouvernement provisoire décida l’arrestation de la famille impériale et sa détention dans leur propriété de Tsarskoïe Selo (Pouchkine), près de Saint-Pétersbourg. En août, ils furent transférés à Tobolsk, en Sibérie occidentale. Jouissant encore d’une relative liberté, l’empereur pouvait correspondre et suivait avec douleur les événements tragiques qui agitaient la Russie. Réalisant que son abdication avait en fait permis la prise du pouvoir par les bolcheviques, au lieu d’ouvrir la voie à un régime démocratique, il regrettait amèrement son acte. Après la Révolution d’Octobre, les conditions de détention de la famille impériale devinrent plus sévères : on leur interdisait d’aller à l’église et de faire des promenades. En avril 1918, ils furent transférés à Ekaterinbourg, dans l’Oural, et furent l’objet des injures et de la grossièreté de leurs gardiens. Comme l’armée blanche approchait de la région, le 17 juillet 1918, en pleine nuit, des membres de la Tcheka locale ordonnèrent à la famille de se préparer au départ et la firent descendre dans le cellier de la maison. Ils exécutèrent d’abord les quatre filles du tsar : Olga, Maria, Tatiana et Anastasia. On amena ensuite le tsar, avec son épouse et son fils. Quand elle vit les corps ensanglantés de ses quatre filles, la tsarine poussa un grand cri et se précipita pour protéger son fils. Elle fut aussitôt abattue. Un des hommes frappa le tsar au visage et le fit tomber, tandis que d’autres faisaient feu sur lui. Ils tirèrent enfin deux balles sur le prince Alexis. Il s’effondra, mais resta à gémir pendant un long moment, et les hommes l’achevèrent par quatre balles dans la tête . Les fidèles serviteurs de la famille, qui les avaient suivis dans leur infortune, furent aussi mis à mort : le médecin de l’empereur, Eugène C. Botkine, la servante de l’impératrice, Anne C. Demidova, le cuisinier, Kharitonov, et le valet de chambre, Troop. D’autres amis et serviteurs furent emmenés en prison et exécutés peu après. Les corps de la famille impériale furent ensuite transportés dans une mine abandonnée, mis en pièces et arrosés de pétrole et d’acide sulfurique. On les laissa se consumer pendant deux jours, puis on les jeta dans la mine, et après avoir fait éclater quelques grenades, on en boucha l’entrée. En 1994, les restes du tsar Nicolas et de quelques membres de la famille furent retrouvés et identifiés, grâce à une analyse génétique.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de sainte Marine, ton 5

Illustre Marine, promise au Verbe divin, à tout bien terrestre tu renonças et combattis, splendide vierge, brillamment; sous, la forme de celui qui se montra tu foulas aux pieds l’invisible ennemi, victorieuse Martyre, vaillamment; et désormais depuis le ciel tu fais jaillir sur le monde le flot des guérisons.

Tropaire du saint martyr Nicolas II, ton 5

Tu enduras avec douceur la privation de la royauté terrestre, les liens et les souffrances de toutes sortes, ayant confessé le Christ jusqu’à la mort même de la main des ennemis de Dieu, ô Tsar grand martyr couronné de Dieu Nicolas ; ayant pour cela reçu du Christ Dieu la couronne des martyrs dans les cieux, avec la tsarine, tes enfants et tes serviteurs, prie Le de faire miséricorde à la terre russe et de sauver nos âmes.

Kondakion de sainte Marine, ton 3 :

Parée de splendeur par ta virginité, tu as ceint, par tes blessures, la couronne des martyrs; et, purifiée par le sang de tes combats, resplendissante sous l’éclat des guérisons, vierge Marine, tu as reçu la récompense de ta victoire au combat.

Kondakion du saint martyr Nicolas II, ton 4

Affermis l’espérance du tsar martyr avec la tsarine, ses enfants et ses serviteurs, et donne-leur de voler vers ton amour, toi qui leur annonças le repos à venir ; par leurs prières, Seigneur, fais nous miséricorde.

ÉPÎTRE DU JOUR

1 Cor. V, 9-VI, 11

Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, – non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous. Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte ! Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XIII, 54-58

S’étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N’est-ce pas le fils du charpentier? N’est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent donc toutes ces choses? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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