Carême de la Nativité
Saint Platon, martyr à Ancyre (vers 306) ; saints Romain, diacre, et Barul, enfant, martyrs à Antioche (303) ; saint Zachée, diacre, et Alphée, lecteur, martyrs à Gadara en Palestine (303) ; saint Patrocle, ermite en Berry (vers 576) ; saint Chaffre, abbé et martyr au diocèse du Puy en Auvergne (v. 630) ; sainte Aude, vierge à Paris (VIème s.) ; saint Romphaire, évêque de Coutances (VIème s.) ; saint Amand, abbé de Lérins (VIIème s.) ; saint Maudez, ermite en Cornouailles (VIème s.) ; saint Nicolas (Vinogradov), confesseur, prêtre (1948).
Saint Platon
Vivant à Ancyre, en Galatie, sous le règne de l’empereur Dioclétien (vers 304), saint Platon était le frère du saint martyr Antiochus [16 juililet]. Comme il confessait publiquement le Christ et encourageait les chrétiens à rester fermes dans leur foi malgré la persécution, il fut arrêté et conduit devant le gouverneur Agripinus. Inébranlable dans ses convictions malgré son jeune âge, il fut d’abord frappé par douze soldats, puis étendu sur un lit de bronze brûlant. Il eut ensuite les chairs déchirées par toutes sortes de tortures. Au milieu des tourments, le saint martyr éleva vers Dieu sa prière, à laquelle les Puissances angéliques répondirent : « Amen ! » Constatant que l’Église du ciel assistait ainsi le saint athlète du Christ dans ses combats, un grand nombre de païens embrassa alors la foi. Le magistrat lui fit de nouvelles propositions, auxquelles Platon répondit : « Ma vie c’est le Christ, et mourir pour Lui m’est un gain » (Phil 1, 21). Après d’autres supplices, il fut décapité et partit rejoindre l’assemblée des saints.
SAINTS ROMAIN ET BARUL
Saint Romain était d’origine palestinienne et exerçait les fonctions de diacre et d’exorciste dans l’Église de Césarée de Palestine. En 303, lorsque l’empereur Dioclétien publia ses édits de persécution générale, il se trouvait à Antioche. Voyant un grand nombre d’hommes, de femmes et d’enfants chrétiens abandonner la confession du vrai Dieu par crainte de la souffrance et aller sacrifier aux idoles, il ne put supporter ce spectacle et, s’avançant vers eux, tout brûlant de zèle pour la piété, il leur adressa à haute voix de violents reproches. Il fut arrêté sur-le-champ et conduit devant le gouverneur d’Antioche. Durant l’interrogatoire, il se montra plein d’audace et, pour confondre l’inanité du culte païen, il demanda qu’on fasse comparaître un enfant pris au hasard dans la foule qui se tenait sur la place publique. L’enfant arriva. Romain lui demanda s’il était plus raisonnable d’adorer le Dieu unique et Créateur du monde, confessé par les chrétiens, ou les multiples dieux des païens. Sans hésitation, l’enfant se prononça pour le Dieu des chrétiens et rendit ainsi le magistrat ridicule, en se montrant plus sage que lui et que ses coreligionnaires. Le tyran furieux livra aussitôt le jeune confesseur à la torture, en présence de sa mère. Altéré de soif par les tourments qu’il endurait sans broncher, l’enfant demanda à boire. L’admirable femme lui répondit alors : « Ne bois pas, ô mon cher fils, de cette eau corruptible et éphémère, mais montre-toi endurant afin de boire l’eau vive et éternelle dans le Royaume de Dieu ! »
L’enfant ayant été décapité, saint Romain fut condamné à périr par le feu. Il accueillit joyeusement cette sentence et, le visage rayonnant, il se laissa emmener sans résistance vers le lieu du supplice. Comme les bourreaux tardaient à allumer le bûcher, attendant la décision de l’empereur alors présent dans la ville, le valeureux martyr s’écria : « Où est le feu qui a été préparé pour moi ? » On remit l’exécution pour le faire comparaître devant l’empereur en personne. Le tyran ayant constaté que, pour les chrétiens, la mort par le martyre était une fête, puisqu’elle signifiait l’entrée dans la vie éternelle, voulut retarder le moment de cette délivrance, et il ordonna de lui arracher la langue. Sans se troubler, saint Romain tendit de lui-même sa langue au bourreau et, ô miracle, il continua de louer Dieu et d’encourager les fidèles au martyre après qu’on la lui eut coupée. Après ce châtiment, il fut jeté en prison et mis aux fers pendant un temps considérable. Lors de la fête de l’empereur, selon une ancienne coutume, on proclama partout la mise en liberté des prisonniers. Mais Romain, les deux pieds écrasés dans les ceps et étendu sur le bois, fut le seul à être alors étranglé dans le secret de son cachot et, selon son désir, il reçut ainsi la couronne du martyre.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
ÉPITRE DU JOUR
I Tim. IV, 4-8, 16
Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. En exposant ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie. Repousse les contes profanes et absurdes. Exerce-toi à la piété; car l’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. Veille sur toi-même et sur ton enseignement; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t’écoutent.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XVI, 15-18, XVII, 1-4
Jésus leur dit : Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos cœurs ; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. Il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu’il ne l’est qu’un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère. Jésus dit à ses disciples : Il est impossible qu’il n’arrive pas des scandales ; mais malheur à celui par qui ils arrivent! Il vaudrait mieux pour lui qu’on mît à son cou une pierre de moulin et qu’on le jetât dans la mer, que s’il scandalisait un de ces petits. Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le ; et, s’il se repent, pardonne-lui. Et s’il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant : Je me repens, – tu lui pardonneras.