Saint Julien d’Anazarbe en Cilicie, martyr (302) ; saint Térence, évêque d’Iconium, martyr (Ier s.) ; saint Méen, abbé en Bretagne (617) ; saint Leufroy, abbé près d’Évreux (738) ; saint Pelade, archevêque d’Embrun (VIème s.) ; saint Artchil, roi de Géorgie, martyr (744) ; saint Louarsab, roi de Géorgie, martyr (1622) ; saints néomartyrs de Russie : Jean Budrine, prêtre (1918); moine Georges Lavrov, confesseur (1932); hiéromartyrs Alexis Skvortsov, Paul Ouspensky et Nicolas Rozanov, prêtres, moine Jonas Sankov (1938); martyr Nicétas Sukharev (1942).
SAINT JULIEN D’ANAZARBE
Natif d’Anazarbe, en Cilicie Seconde, saint Julien était fils d’un sénateur païen, mais il avait reçu une solide éducation chrétienne de sa pieuse mère, Asclépiodora, et était fort versé dans la science des Écritures inspirées. Pendant la persécution de Dioclétien, il fut dénoncé au cruel gouverneur Marcien, qui se trouvait à Flavias (Sis), et, comme il avait refusé de sacrifier aux idoles, celui-ci le fit flageller et le menaça de terribles tortures. Le saint lui répondit : « Je ne crains pas ces tourments, et rien ne me fera renier la Loi qui m’a été transmise dès mon enfance, quand bien même tu me brûlerais au feu de ces supplices, car j’ai le Christ qui me fortifie et auquel j’offre sans cesse un sacrifice de louange. » Le pervers magistrat lui fit ingurgiter de force des viandes immolées aux idoles, mais le saint lui répliqua que ce qui était fait sous la contrainte ne pouvait être compté comme sacrifice. Après l’avoir de nouveau fustigé, Marcien l’emmena à Anazarbe, en le faisant frapper par ses hommes tout le long du chemin. Parvenu en ville, le valeureux martyr comparut au tribunal où il montra la même résolution, malgré le vin offert en oblation impie qu’on lui faisait boire de force et l’encens qu’on lui plaçait dans les mains. Il fut ensuite transféré à Aigai (Ayas), sur le golfe d’Issikos, célèbre pour son temple d’Asclépios, et fut sommé de se soumettre aux ordres de l’empereur, sous peine d’être livré au feu. Julien répondit au gouverneur : « Et qui t’empêche d’agir ainsi ? » On fit alors venir sa mère, qui l’avait suivi, en espérant que ses instances allaient le fléchir. Asclépiodora obtint l’autorisation de rester trois jours avec son fils dans sa prison ; mais, au lieu de l’exhorter à épargner sa vie, elle l’encouragea à rester ferme jusqu’à la mort dans sa confession de sa foi au Christ, le Vainqueur de la mort. Et elle lui disait notamment : « Tu sais quel est ton véritable avantage, puisque je te l’ai enseigné. Agis donc pour rendre gloire au seul vrai Dieu ! » Le délai écoulé, quand Marcien découvrit qu’il avait été trompé, il ordonna d’enfermer Julien dans un sac rempli de sable et d’y jeter des serpents, des scorpions et toutes sortes de bêtes venimeuses, puis de le précipiter dans la mer. Tandis que le corps du valeureux martyr du Christ était ainsi plongé dans l’abîme, son âme s’envola au plus haut des cieux, pour le faire siéger dans l’assemblée des premiers-nés. Ses reliques furent ensuite retrouvées et transférées près d’Antioche, à trois milles de la cité, sur la route de Daphni, où l’on érigea en son honneur un sanctuaire qui était fort vénéré à cause des guérisons innombrables qui s’y accomplissaient, en particulier en faveur des possédés et des déments . Ce sanctuaire fut incendié lors de l’invasion perse de 537.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint, ton 8
Initié par les soins de ta mère à la foi et protégé par la complète armure dont parle saint Paul, tu devins un illustre soldat du Christ notre Dieu; c’est pourquoi tu renversas l’ennemi en brave et noble champion et menas ta sainte lutte, Julien; dans le ciel où tu demeures à présent, sans cesse prie le Maître en faveur de nous tous.
Kondakion du saint, ton 2
Tous ensemble louons, comme il est juste, en ce jour Julien, l’invincible soldat de la foi, le tenant de la vérité, son défenseur, et disons-lui: intercède pour nous tous auprès du Christ notre Dieu.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. IX, 18-33
Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ? Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, selon qu’il le dit dans Osée : J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée ; et là où on leur disait : Vous n’êtes pas mon peuple ! Ils seront appelés fils du Dieu vivant. Ésaïe, de son côté, s’écrie au sujet d’Israël : Quand le nombre des fils d’Israël serait comme le sable de la mer, Un reste seulement sera sauvé. Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sur la terre ce qu’il a résolu. Et, comme Ésaïe l’avait dit auparavant : Si le Seigneur des armées Ne nous eût laissé une postérité, Nous serions devenus comme Sodome, Nous aurions été semblables à Gomorrhe. Que dirons-nous donc ? Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi, tandis qu’Israël, qui cherchait une loi de justice, n’est pas parvenu à cette loi. Pourquoi ? Parce qu’Israël l’a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement, selon qu’il est écrit: Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale, Et celui qui croit en lui ne sera point confus.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XI, 2-15
Jean, ayant entendu parler dans sa prison des œuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute! Comme ils s’en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: Qu’êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent? Mais, qu’êtes-vous allés voir? Un homme vêtu d’habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois. Qu’êtes-vous donc allés voir? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète. Car c’est celui dont il est écrit: Voici, j’envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi. Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en s’emparent. Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean ; et, si vous voulez le comprendre, c’est lui qui est l’Élie qui devait venir. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.