Jour de jeûne
Saint Luc, évangéliste (I) ; saint Marin l’ancien, martyr en Cilicie (IV) ; saint Julien, moine au Mont Sinaï (IV) ; saint Just, enfant, martyr à Beauvais (287) saint Joseph, higoumène de Volotsk (1515) ; sainte grande-martyre Chryssa (1795) ; saint Pierre de Tsétigné au Monténégro (1830) ; saints néo-martyrs de Russie Serge Bajanov et André Voskresenski, Nicolas (Sokolov) et Serge (Goussev), prêtres, Elisabeth (Krymov) (1937).
SAINT APÔTRE LUC
Saint Luc était originaire de la ville d’Antioche, probablement d’une famille païenne. Adonné depuis sa jeunesse à la recherche de la sagesse et à l’étude des sciences et des arts, il voyagea à travers le monde pour étancher sa soif de connaissances. Il excellait en particulier dans la science médicale et dans l’art de la peinture. Outre la langue grecque, qu’il maniait admirablement comme en témoigne son Évangile, il connaissait aussi l’hébreu et l’araméen.
Une tradition ecclésiastique rapporte qu’il était compté parmi les Soixante-Dix Disciples envoyés par le Seigneur Jésus-Christ, deux par deux, pour annoncer devant Lui le salut de villes en villages. Lors de la Passion vivifiante, Luc se trouvait à Jérusalem et, au matin de Pâques, il cheminait avec Cléopas [30 oct.] vers le village d’Emmaüs, triste et désemparé par la perte du Maître. Mais cette tristesse se mua en une joie ineffable, quand le Christ, qui leur était apparu sans qu’ils puissent le reconnaître, leur révéla, à la fraction du pain, qu’Il était bel et bien ressuscité (Lc 24, 35). Après la descente du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, Luc resta quelque temps à Jérusalem avec les autres apôtres, puis il retourna à Antioche, où se trouvaient déjà quelques disciples. Certains rapportent que, s’arrêtant à Sébaste (Samarie) pour y prêcher la Bonne Nouvelle, il obtint la relique de la main droite du saint Précurseur, qu’il transféra comme un précieux trophée dans sa patrie. Ce serait donc à Antioche qu’il aurait rencontré saint Paul, au cours du second voyage missionnaire de ce dernier (vers 50), et de là il l’aurait accompagné en Grèce pour y proclamer la bonne nouvelle du salut.
Une autre tradition rapporte que Luc n’a pas connu le Seigneur durant son séjour terrestre, et qu’il rencontra saint Paul à Thèbes, en Béotie, sous le règne de Claude (vers 42), alors qu’il était en train de dispenser ses soins aux malades. Les paroles de feu de l’Apôtre le convainquirent de la Vérité, qu’il avait cherchée vainement dans la sagesse humaine depuis tant d’années. Abandonnant aussitôt et sans hésitation tous ses biens, il renonça à la médecine des corps, pour devenir à la suite de Paul, médecin des âmes.
L’Apôtre des Gentils, qu’il accompagna alors dans ses missions, de Troas à Philippes, le laissa dans cette ville, en vue d’y consolider la communauté ecclésiale naissante. Luc resta plusieurs années en Macédoine, et quand Paul visita de nouveau Philippes, lors de son troisième voyage (58), il envoya Luc à Corinthe pour y recevoir la collecte rassemblée par les fidèles au profit des pauvres de Jérusalem. Ils se rendirent ensemble dans la Ville sainte, confirmant en chemin les Églises. Quand Paul fut arrêté et transféré à Césarée de Palestine, Luc ne l’abandonna pas, endurant avec lui toutes les difficultés d’un voyage dont il rapporte les péripéties à la fin des Actes des Apôtres (27-28). Il le suivit même jusqu’à Rome où l’Apôtre devait comparaître devant le tribunal de César.
C’est à Rome que Luc rédigea, sous la direction de Paul, son Évangile et les Actes des Apôtres dédiés à Théophile, gouverneur d’Achaïe, qui s’était converti au christianisme. Ajoutant des détails qu’on ne trouve pas dans les deux premiers Évangiles, il raconte la vie du Sauveur, en soulignant particulièrement sa miséricorde et sa compassion envers l’humanité pécheresse, qu’Il est venu visiter comme un Médecin. Dans les Actes des Apôtres, après avoir rapporté les événements qui marquèrent la fondation de l’Église à Jérusalem, Luc souligne particulièrement les œuvres apostoliques de son maître, saint Paul, celui qui, plus que tous les autres apôtres, avait travaillé à la diffusion de la parole évangélique.
Après deux années d’emprisonnement à Rome, Paul fut relâché, et il reprit aussitôt ses courses apostoliques, suivi de son fidèle disciple Luc. Mais, peu après, Néron déclencha sa furieuse persécution contre les chrétiens de Rome (64). Paul, au risque de sa vie, se rendit pour la seconde fois dans la capitale, afin d’y confirmer les fidèles. C’est là qu’il fut arrêté et mis aux fers, dans des conditions bien plus pénibles que la première fois. Luc resta inébranlablement fidèle à son maître alors que d’autres l’avaient abandonné (2 Tim 4, 11). Il est probable qu’il assista à son martyre, sans en laisser toutefois le témoignage écrit.
Après la mort glorieuse de l’Apôtre des Nations, Luc prit le chemin du retour, en prêchant la Bonne Nouvelle en Italie, en Dalmatie et en Macédoine, puis de là il passa en Achaïe. On raconte que, dans sa vieillesse, il se rendit aussi en Égypte, pour y évangéliser les païens au prix de nombreuses tribulations. Il serait même parvenu dans la lointaine Thébaïde, et aurait ordonné saint Abilios second évêque d’Alexandrie.
De retour en Grèce, Luc devint évêque de Thèbes en Béotie. Il ordonna prêtres et diacres, fonda des églises et guérit par sa prière les malades d’âme et de corps. C’est là qu’à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, il fut arrêté par les idolâtres. Après avoir été écorché vif, il mourut, dit-on, en étant suspendu en croix à un olivier. De nombreux miracles s’accomplirent par la suite, grâce à un liquide miraculeux qui suintait de son tombeau, lequel guérissait en particulier les maladies des yeux de ceux qui s’en oignaient avec foi.
De longues années après, le 3 mars 357, l’empereur Constance, fils de saint Constantin le Grand, envoya saint Artémios, duc d’Égypte [20 oct.], à Thèbes, pour procéder au transfert des reliques du saint Apôtre Luc dans l’église des Saints-Apôtres à Constantinople, et les déposer sous l’autel, avec celles des Apôtres André et Timothée.
La tradition de l’Église rapporte en outre que saint Luc fut le premier à peindre des icônes, et qu’il exécuta une image de la Mère de Dieu, du vivant de celle-ci. La Toute-Sainte accueillit avec joie cette représentation et dit : « Que la grâce de Celui qui a été enfanté par moi soit en elle ! » Par la suite, saint Luc peignit d’autres images de la Toute-Sainte et des Apôtres. Il transmit ainsi à l’Église la pieuse et sainte tradition de la vénération des icônes du Christ et de ses saints, c’est pourquoi il est honoré comme le patron des iconographes.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint apôtre Luc, ton 3
Saint apôtre et évangéliste Luc, * intercède auprès du Dieu de miséricorde * pour qu’à nos âmes il accorde le pardon de nos péchés.
Kondakion du saint apôtre Luc, ton 4
Disciple du Verbe divin, * tu as illuminé la terre entière avec saint Paul * et chassé les ténèbres en écrivant l’Évangile du Christ.
ÉPITRE DU JOUR
Éph. IV, 17-25
Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c’est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur. Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. C’est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres.
Col. IV, 5-11, 14-18 (S. Apôtre Luc)
Conduisez-vous avec sagesse envers les étrangers à notre foi, et profitez de toute occasion. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. Tychique, le bien-aimé frère et le fidèle ministre du Seigneur, mon compagnon de service, vous communiquera tout ce qui me concerne. Je l’envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu’il console vos cœurs. Je l’envoie avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s’il va chez vous, accueillez-le) ; Jésus, appelé Justus, vous salue aussi. Ils sont du nombre des circoncis, et les seuls qui aient travaillé avec moi pour le royaume de Dieu, et qui aient été pour moi une consolation. Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison. Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu’elle soit aussi lue dans l’Église des Laodicéens, et que vous lisiez à votre tour celle qui vous arrivera de Laodicée. Et dites à Archippe : “prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir”. Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Souvenez-vous du captif que je suis. Que la grâce soit avec vous tous!
ÉVANGILE DU JOUR
Mc. XII, 1-12
Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d’eux une part du produit de la vigne. S’étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à vide. Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur ; ils le frappèrent à la tête, et l’outragèrent. Il en envoya un troisième, qu’ils tuèrent ; puis plusieurs autres, qu’ils battirent ou tuèrent. Il avait encore un fils bien-aimé ; il l’envoya vers eux le dernier, en disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais ces vignerons dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Maintenant, que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d’autres. N’avez-vous pas lu cette parole de l’Écriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; C’est par la volonté du Seigneur qu’elle l’est devenue, Et c’est un prodige à nos yeux ? Ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Et ils le quittèrent, et s’en allèrent
Lc X, 16-21 (S. Apôtre Luc)
Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l’ennemi; et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi.