19 avril (ancien calendrier) / 2 mai (nouveau)

Saint Paphnuce de Jérusalem, martyr (Vème s.) ; saint Théodore, avec sainte Philippie, sa mère, et saints Dioscore, Socrate et Denis, martyrs à Pergé en Pamphilie (IIème s.) ; saints martyrs Théonas, Christophore et Antonin (303) ; saint Vincent de Collioure (303) ; saint Gestin (480) ; saint Jean de l’ancienne Laure (le Paléolaurite), moine (IXème s.) ; saint Ursmer, évêque en Flandre et dans le Nord de la France (713) ; saint Georges, évêque d’Antioche de Pisidie, confesseur (813-820) ; saint Nicéphore, higoumène ; saint Tryphon, patriarche de Constantinople (933) ; saint Victor, confesseur, évêque de Glazov (1934) ; sainte bienheureuse Matrone de Moscou (1952).

SAINTE MATRONE DE MOSCOU

19 avril (ancien calendrier) / 2 mai (nouveau)

La bienheureuse Matrone (Nikonova) naquit en 1881 au sein d’une famille pauvre du village de Sebino-Epifaniskaia (auj. Kimovski) de la région de Toula, à quelques kilomètres de l’emplacement de la fameuse bataille de Koulikovo. Aveugle de naissance, et ayant les yeux dépourvus de pupilles, elle supporta avec humilité et patience cette infirmité, et en retour Dieu fit d’elle un vase d’élection de la grâce. Au moment de son baptême, le prêtre vit apparaître au-dessus de l’enfant une nuée légère dégageant un doux parfum, signe de la faveur divine. Dès l’âge de six ou sept ans, elle manifesta un extraordinaire don de clairvoyance : elle discernait les maladies de l’âme et du corps de ceux qui venaient en grand nombre lui rendre visite, leur révélait leurs péchés cachés et leurs problèmes, et elle les guérissait en priant sur eux ou leur donnait de sages conseils. Vers l’âge de quatorze ans, elle fit un pèlerinage dans les principaux sanctuaires de Russie, en compagnie d’une pieuse bienfaitrice. Lorsqu’elles arrivèrent à Cronstadt pour recevoir la bénédiction de saint Jean [20 déc.], alors qu’elles se trouvaient perdues dans la foule, le saint s’écria soudain : « Matrone, approche ! » Et il ajouta : « Elle prendra ma succession et deviendra le huitième pilier de la Russie. » À ce moment, personne ne comprit le sens de cette prophétie.

Lorsqu’elle parvint à l’âge de dix-sept ans, elle fut atteinte de paralysie et cessa dès lors de marcher. Sachant que telle était la volonté de Dieu, elle ne se plaignait jamais de son sort et remerciait le Seigneur. Tout le reste de ses jours, pendant plus de cinquante ans, elle se tenait dans une pièce remplie d’icônes, assise en tailleur sur son lit, le visage lumineux et la voix paisible, et recevait tous ceux qui venaient trouver auprès d’elle une consolation céleste. Elle annonça à l’avance les grands malheurs qui devaient s’abattre sur le pays à la suite de la révolution bolchevique, et mit son don de clairvoyance au service du peuple de Dieu. Comme certains de ses visiteurs la plaignaient de son infirmité, elle répondit un jour : « Un jour, Dieu m’a ouvert les yeux, et j’ai vu la lumière du soleil des astres et tout ce qui existe dans le monde : les fleuves, les forêts, la mer et toute la création… ».

En 1925, elle quitta son village pour s’installer à Moscou et, après la mort de sa mère en 1945, elle changea souvent de résidence, hébergée en secret chez des fidèles, car les communistes, craignant son influence dans le peuple, cherchaient à l’arrêter. Mais, chaque fois, elle en avait connaissance à l’avance, et lorsque les policiers arrivaient, ils apprenaient que Matrone avait déménagé une ou deux heures auparavant. Un jour, comme un policier s’était présenté pour l’arrêter, elle lui recommanda de se rendre au plus vite chez lui, en lui promettant de ne pas s’enfuir. Lorsque l’homme parvint à son domicile, il découvrit que sa femme était en train de brûler, et il eut tout juste le temps de la transporter à l’hôpital.

Saint Matrone menait sur son lit de douleur la vie d’une ascète, elle jeûnait constamment, dormait peu, la tête appuyée sur son poing, et son front était creusé à la suite des innombrables signes de croix qu’elle faisait. Non seulement les moscovites mais aussi des gens venus de loin, de toute condition et de tout âge, se pressaient auprès d’elle, pour recevoir ses conseils ou demander sa prière, de sorte qu’elle devint vraiment le soutien du peuple affligé, surtout pendant la Seconde Guerre mondiale. À ceux qui venaient lui demander des nouvelles de leurs parents combattants, elle rassurait les uns et recommandait aux autres de faire des offices des commémorations. À certains, elle parlait de manière directe, à d’autres sous forme de paraboles, visant à leur édification spirituelle et leur recommandant d’observer les lois de l’Église, de se marier religieusement, de se confesser et de communier. Quand on lui amenait des malades ou des possédés, elle posait ses mains sur leur tête, prononçait quelques prières ou chassait le démon avec autorité, insistant toujours sur le fait qu’elle ne faisait rien d’elle-même, mais que Dieu guérissait par son intermédiaire. Quand on lui demandait la raison des persécutions qui s’étaient abattues sur l’Église, elle répondait que c’était à cause des péchés et du manque de foi des chrétiens. « Tous les peuples qui se sont éloignés de Dieu ont disparu de la face de la terre, affirmait-elle. Des temps difficiles nous sont réservés ; mais, nous chrétiens, nous devons choisir la croix. Le Christ nous a placé sur son traîneau, et il nous conduira là où Il veut. »

Ayant annoncé à l’avance le jour de son repos, elle donna des instructions sur ses funérailles, et avant de s’endormir en paix, le 2 mai 1952 (19 avril selon le calendrier ecclésiastique), elle s’écria : « Venez tous près de moi, et rapportez-moi vos malheurs, comme si j’étais vivante ! Moi, je vous verrai, je vous écouterai et je viendrai à votre aide. » Effectivement, les miracles se multiplièrent, par la suite, auprès de son tombeau, et, depuis la translation de ses reliques au monastère féminin de la Protection de la Mère de Dieu (13 mars 1998), les fidèles qui, par milliers, font la queue pour vénérer la nouvelle protectrice de Moscou, s’adressent à son icône et lui rapportent leurs divers problèmes comme si la sainte était vivante devant eux.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de Pâques, ton 5

Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.

Tropaire de la fête, ton 2

Le noble Joseph, ayant descendu de la Croix Ton Corps immaculé, L’enveloppa d’un linceul blanc avec des aromates et Le coucha avec soin dans un tombeau neuf ; mais Tu es ressuscité le troisième jour, Seigneur, faisant au monde Grande Miséricorde.

Tropaire de la Résurrection du 2ème ton

Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire des Myrrhophores, ton 2

Près du tombeau l’ange apparut aux saintes femmes myrrhophores et clama : La myrrhe convient aux mortels, mais le Christ est étranger à la corruption. Aussi annoncez : Le Seigneur est ressuscité et Il accorde au monde la grande miséricorde.

Tropaire de sainte Matrone de Moscou, ton 2 

Fidèles, louons en ce jour la bienheureuse staritsa Matrone éclairée par Dieu, épanouissement de la terre de Toula et glorieux ornement de la cité de Moscou ; Celle qui n’a pas connu la lumière du jour, a été illuminée par la lumière du Christ et a été enrichie du don de clairvoyance et de guérison. Étant une étrangère et une nomade sur cette terre, elle se tient maintenant dans les tabernacles célestes devant le Trône de Dieu et prie pour nos âmes. 

Kondakion de sainte Matrone de Moscou, ton 7 

Élue dès le sein maternel au service du Christ, ô juste Matrone, tu as parcouru le chemin des afflictions et des peines, manifestant foi solide et piété, tu as été agréable à Dieu. Aussi, vénérant ta mémoire, nous te prions : aide-nous à demeurer dans l’amour de Dieu, bienheureuse staritsa. 

Kondakion des femmes myrophores, ton 2

Tu as dit aux myrophores : « Réjouissez-vous ! » et par Ta Résurrection, ô Christ Dieu, Tu as mis fin aux lamentations d’Ève, notre première mère. A Tes Apôtres, Tu as ordonné de proclamer : le Sauveur est ressuscité du Tombeau.

ÉPITRE DU JOUR

Actes VIII, 5-17

Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ. Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu’elles apprirent et virent les miracles qu’il faisait. Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris. Et il y eut une grande joie dans cette ville. Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie. Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient : Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie. Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, hommes et femmes se firent baptiser. Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s’opéraient. Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent le Saint Esprit. Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit.

ÉVANGILE DU JOUR

Jn VI, 27-33

Le Seigneur a dit : Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. Ils lui dirent: Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu? Jésus leur répondit: L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi? Que fais-tu? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna le pain du ciel à manger. Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel; car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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