23 mai

Saint Michel, évêque de Synades en Phrygie, confesseur (831) ; sainte Marie de Cléopas (Ier s.); saint Didier, évêque de Langres, martyr avec plusieurs compagnons (407) ; saint Syagre, évêque de Nice (787) ;  saint Michel, moine, martyr (IXème s.) ; saint Damien (ou Démétré) de Garedja, roi de Géorgie (1157) ; sainte Euphrosynie, abbesse à Polotsk (1173) ; saint Païssios de Galitch (1460)

SAINT MICHEL, ÉVÊQUE DE SYNADE

23 mai
Saint Michel, évêque de Synades en Phrygie, confesseur (831)

Originaire de Synades en Phrygie, saint Michel quitta de bonne heure sa patrie pour Constantinople, où il se lia d’amitié spirituelle avec saint Théophylacte [8 mars], alors secrétaire de saint Taraise [25 fév.]. Les deux jeunes gens montraient une si grande unité de sentiments qu’on ne croyait voir en eux qu’un seul Homme nouveau. Lorsque saint Taraise, ayant revêtu l’Habit monastique, fut élevé à la dignité patriarcale, les deux amis devinrent moines à leur tour dans le monastère qu’il avait fondé sur le Bosphore. Rivalisant dans les combats ascétiques, ils progressèrent rapidement dans la vertu, qu’ils relevaient par le glorieux ornement de l’humilité et de la gaieté permanente de l’âme.

Taraise, informé de leurs hauts-faits, les nomma skevophylax de la Grande Église et, peu après, il parvint à leur faire accepter, à contrecœur, la consécration épiscopale : Théophylacte comme métropolite de Nicomédie et Michel pour devenir le pasteur de sa patrie, Synades (vers 784). Proclamant droitement la parole de la vérité, tant par ses enseignements que par sa vie, doux, patient et miséricordieux, ayant vaincu la colère, ce bon pasteur fit ériger églises et monastères, et fonda des hospices et des établissements de bienfaisance pour venir en aide aux malades, aux déshérités et aux étrangers. Il assista au Second Concile de Nicée (787), où il y soutint la doctrine orthodoxe sur la vénération des saintes icônes, puis de retour dans son diocèse, il reprit paisiblement son œuvre pastorale.

En 806, année où le patriarche saint Nicéphore [2 juin] succéda au défunt saint Taraise, saint Michel fut mis à la tête d’une ambassade envoyée par l’empereur Nicéphore (802-811) auprès du calife Haroun-al-Raschid, au cours de laquelle il fit preuve de toutes ses qualités d’homme de paix et de conciliation. À l’automne 811, il fut envoyé à Rome, comme légat du patriarche Nicéphore, afin de présenter au pape ses lettres synodiques et de s’assurer de son soutien quant à la vénération des saintes icônes. L’année suivante, il fut reçu par Charlemagne à Aix-la-Chapelle et obtint un traité de paix.

Lorsque, après deux années de règne, le nouvel empereur, Léon V l’Arménien (813-820), dévoila ses sombres desseins et renouvela la persécution contre les saintes icônes, saint Michel se rangea aussitôt parmi les défenseurs de la vraie foi, réunis autour du patriarche Nicéphore : Euthyme de Sardes [26 déc.], Joseph de Thessalonique [14 juil.], Émilien de Cyzique [8 août], Théophylacte de Nicomédie et bien d’autres, clercs, moines et laïcs, qui se tenaient prêts à verser leur sang pour la piété. Ils se présentèrent devant le souverain et tentèrent de le faire revenir à la raison, tant par des arguments tirés des saints Pères, qu’en lui rappelant le soutien que leur assurait l’Église de Rome. Mais ce fut en vain et, aveuglé de fureur, le tyran les fit arrêter et envoyer en exil, loin les uns des autres, avec interdiction de correspondre. Saint Michel fut alors relégué à Eudocias, en Phrygie, où il resta plus de dix ans, souffrant tous les mauvais traitements avec actions de grâces et priant pour ses persécuteurs. Il n’en cessait pas pour autant de défendre la foi orthodoxe et de venir en aide aux malheureux, et il maintenait inchangé son programme de vie ascétique et de prière nocturne. Il accomplit là de nombreux miracles, guérissant par sa prière les hommes comme les animaux domestiques, et par le miel de ses paroles, il réussit à adoucir et à convertir les habitants rudes et grossiers de cette région retirée.

L’empereur, ayant appris que l’exil tournait pour le saint à un surcroît de gloire, ordonna de le transférer dans des régions plus éloignées. Errant ainsi de lieu en lieu, l’homme de Dieu parvint à une contrée infestée d’une multitude de rats qui ravageaient les récoltes. Il expliqua aux habitants que ce fléau avait été envoyé par Dieu en châtiment de leurs péchés, et il leur ordonna de jeûner pendant trois jours et de se repentir. Ce délai écoulé, il les invita à se rendre, tous ensemble, dans les champs. Pendant que le peuple clamait le Kyrie eleison, le saint se tenait à genoux et intercédait pour eux, les mains et les yeux tournés vers le ciel. Aussitôt, un tremblement de terre secoua la région et toutes les bestioles périrent.

Passant en un autre lieu, Eurantisia, les habitants le supplièrent de prier Dieu pour qu’il les délivre des sauterelles, en nombre infini, qui ruinaient toutes leurs cultures ainsi que leurs arbres fruitiers, et les menaçaient de disette. Le saint passa la nuit en prière et, au petit matin, il prit la tête d’une procession, à laquelle participait tout le peuple de la contrée, en chantant le Kyrie eleison. Les sauterelles se groupèrent alors en un nuage dense et sombre, qui s’éleva dans les airs et disparut.

Le saint continua ses périples, répandant la miséricorde de Dieu sur les hommes et sur leurs cultures. Finalement, après avoir passé quelque temps en prison à Constantinople, il fut de nouveau exilé sur les rives du lac de Nicomédie, là où d’autres confesseurs de la foi attendaient que le bon plaisir de l’empereur Michel le Bègue leur permît de rejoindre leurs diocèses ou leurs monastères. Âgé de plus de quatre-vingts ans, épuisé par les épreuves, saint Michel n’en continuait pas moins de prier pour l’empereur, pour la paix de l’Église, pour le salut du monde et pour l’abondance des fruits de la terre. Le lundi de Pentecôte 826, au sortir d’un repas où il avait convié saint Théodore Stoudite, son ami de longue date, avec lequel il n’avait pas cessé d’entretenir une correspondance pendant son exil, le saint prélat, saisi d’un malaise, fut contraint de s’aliter. Le lendemain, Théodore le trouva en proie à d’atroces souffrances et, le troisième jour, mercredi de la Pentecôte, saint Michel, ayant perdu l’usage de la parole, remit son dernier soupir en présence de son ami et compagnon de lutte, après quarante ans d’épiscopat. Son corps étendu sans vie avait, écrit Théodore , l’aspect d’un ange et resplendissait des reflets de la lumière divine, que tant d’années de prière et de contemplation y avait imprimés.

La relique de son précieux chef, offerte en présent à la Grande Lavra de saint Athanase au Mont Athos par l’empereur Basile II et son frère Constantin VIII (978), y reste vénérée jusqu’à nos jours, et elle continue d’accomplir de nombreux miracles pour préserver les cultures des animaux nuisibles, tant celles du monastère que des régions où elle est envoyée.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 5ème ton

Fidèles, chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !

Tropaire du saint, ton 4 

Ayant consacré à Dieu, dès l’enfance, ta vie, tu fus promu pasteur et pontife du Christ; et, pour avoir honoré l’icône du Seigneur, tu souffris, Michel, les afflictions de l’exil; désormais tu fais sourdre pour nous des fleuves de salut.

Kondakion du saint, ton 8

 Comme vénérable hiérarque et hiéromartyr de la piété, sans craindre les menaces de l’empereur au nom maudit, tu as triomphé de son hérétique prohibition en t’écriant à haute et libre voix: Je me prosterne devant l’icône du Christ et de sa très-pure Mère; c’est pourquoi nous vénérons ta mémoire, Michel.

Kondakion de l’aveugle né, ton 3

Les yeux de mon âme étant aveugles, je viens à toi, ô Christ, comme l’aveugle de naissance, et avec repentir je te clame : Tu es la Lumière qui resplendit sur ceux qui sont dans les ténèbres.

ÉPÎTRE DU JOUR

Actes XVII, 19-28

Alors ils le prirent, et le menèrent à l’Aréopage, en disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes ? Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être. Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles. Paul, debout au milieu de l’Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription : À un dieu inconnu ! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme ; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure ; il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. C’est ce qu’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : De lui nous sommes la race.

ÉPÎTRE DU JOUR

Jn XII, 19-36

Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres: Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici, le monde est allé après lui. Quelques Grecs, du nombre de ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête, s’adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec instance: Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus. Jésus leur répondit: L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. Maintenant mon âme est troublée. Et que dirais-je?… Père, délivre-moi de cette heure?… Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l’ai glorifié, et je le glorifierai encore. La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c’était un tonnerre. D’autres disaient: Un ange lui a parlé. Jésus dit: Ce n’est pas à cause de moi que cette voix s’est fait entendre; c’est à cause de vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. – La foule lui répondit: Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que le Fils de l’homme soit élevé? Qui est ce Fils de l’homme? Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha loin d’eux.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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