
15 juillet
Sainte Julitte et son fils saint Cyrique, martyrs à Tarse (vers 305) ; saint Abudème, martyr en l’île de Tenedos (IVème s.) ; sainte Aprone (ou Evronie), vierge à Toul (420); saint Evrard (VIIIème s.) ; saint Vladimir, grand-prince de Kiev, égal aux apôtres, baptisé Basile (1015) ; saint hiéromartyr Pierre Troïtsky, diacre (1938).
SAINTS MARTYRS CYRIQUE ET JULITTE
Sainte Julitte était issue de la haute noblesse d’Iconium, mais elle avait acquis la véritable noblesse, celle que procure l’Esprit Saint, en se faisant baptiser. Devenue veuve, elle renonça à de secondes noces pour vivre dans la piété et les œuvres agréables à Dieu, avec son fils de trois ans, Cyrique (Cyr). Quand Dométien, gouverneur de Lycaonie, commença d’appliquer avec rage les édits de persécution générale des chrétiens émis par Dioclétien (304), elle chercha refuge à Séleucie, préférant renoncer à tous ses biens et assumer les peines d’un âpre exil, plutôt que de renier le Christ. Mais elle trouva dans cette ville une agitation plus grande encore, car l’envoyé de l’empereur, Alexandre, y faisait régner la terreur en torturant et mettant à mort sans merci tous ceux qui ne se soumettaient pas aux édits. Laissant donc place à la colère, elle partit pour Tarse, en Cilicie, avec son fils et deux servantes. Elle y retrouva cependant le tyran, qui l’avait devancée et y accomplissait sa triste besogne. Informé de la présence de cette noble réfugiée, Alexandre la fit arrêter et présenter à son tribunal, avec son enfant dans les bras. Les servantes purent s’échapper et suivirent en cachette la suite des événements. Interrogée sur son identité, Julitte répondit simplement : « Je suis chrétienne ! » Le gouverneur agacé la fit mettre à la torture. Les bourreaux l’attachèrent et la frappèrent à coups de nerfs de bœuf, tandis que d’autres, lui ayant enlevé son nourrisson tout en pleurs, le présentaient au gouverneur. Alexandre le prit dans ses bras et, le posant sur ses genoux, il lui caressa la tête et essaya de l’embrasser, en lui disant d’un ton doucereux : « Laisse donc cette sorcière, et viens vers moi, ton père. Je ferai de toi mon fils et l’héritier de toutes mes richesses, et tu mèneras une vie douce et sans souci. » Frêle enfant en apparence mais possédant en réalité la sagesse d’un vieillard, Cyrique se détourna pour regarder sa mère qui était dans les tourments, et il repoussa les avances du tyran en le frappant de ses petits poings et en le griffant. Il s’écria : « Moi aussi je suis chrétien ! » et frappa d’un coup de pied les côtes du tyran qui poussa un cri de douleur. Changeant alors sa feinte tendresse en fureur, Alexandre attrapa l’enfant par le pied et le jeta violemment sur les marches de l’escalier en pierre qui menait à sa tribune. Le saint enfant eut le crâne fracassé et rendit aussitôt son âme à Dieu, sanctifiant la terre par son sang et remportant au Ciel la couronne des valeureux athlètes de la piété. Sainte Julitte fut alors emplie d’une joie divine et remercia le Seigneur d’avoir ainsi ouvert à son fils les portes de la gloire éternelle. Présentée devant le gouverneur, qui ne s’était pas apaisé, elle déclara qu’aucun supplice ne parviendrait à vaincre son amour de Dieu, et que les tourments lui permettraient au contraire de rejoindre son cher enfant. Alexandre donna ordre de l’étendre sur le chevalet, de lui labourer les chairs avec des ongles de fer, puis de lui verser de la poix bouillante sur les membres. Malgré la souffrance, elle continuait de confesser sa foi en la Sainte Trinité et ajouta : « Je m’empresse de rejoindre mon fils, pour jouir avec lui du Royaume des cieux ! » Constatant qu’il n’arriverait à rien, Alexandre ordonna de la décapiter. Quand la sainte parvint au lieu du supplice, un peu en dehors de la ville, elle demanda à ses bourreaux un instant de répit pour prier. Tombant à genoux, elle remercia le Seigneur de l’avoir jugée digne d’entrer dans sa chambre nuptiale avec les vierges sages. À peine avait-elle prononcé l’Amen, que le bourreau brandit son glaive et lui trancha la tête. Son corps et celui de saint Cyrique furent jetés dans la fosse réservée aux condamnés de droit commun. La nuit suivante, les deux servantes de sainte Julitte vinrent enlever les précieuses reliques et allèrent les ensevelir dans une grotte de la région. Quand la lumière de la piété put resplendir librement, sous le règne de saint Constantin, l’une de ces femmes, qui avait survécu, révéla la cachette, et dès lors des foules de fidèles se précipitèrent pour s’approprier des fragments de ces précieuses reliques qui accomplissaient de nombreuses guérisons .
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire des saints martyrs Cyrique et Julitte, ton 4
Julitte, la splendide martyre du Christ avec Cyrique, son agneau de trois ans, a brillamment comparu devant le tribunal qui les jugeait; fièrement ils ont proclamé leur nom de chrétiens, sans craindre les menaces des tyrans; et, couronnés dans le ciel, ils jubilent en présence du Christ.
Tropaire de saint Vladimir, ton 4
Tu ressemblas à ce marchand qui recherchait la perle de grand prix, illustre souverain Vladimir, toi qui siégeais sur le trône élevé de Kiev, la métropole gardée de Dieu; ayant envoyé des prospecteurs à l’impériale cité pour l’informer sur la vraie foi, tu as trouvé le Christ, cette perle sans prix, qui tel un autre Paul te choisit et secoua dans les fonts baptismaux la cécité de ton âme et de tes yeux; c’est pourquoi nous te prions d’intercéder pour ton peuple et pour nous tous qui fêtons en ce jour ta sainte dormition.
Kondakion des saints martyrs Cyrique et Julitte, ton 4
Portant Cyrique dans ses bras, Julitte, la martyre du Christ, sur le stade virilement avec allégresse proclamait: C’est toi, Seigneur, qui donnes force aux martyrs.
Kondakion de saint Vladimir, ton 8
Tu ressemblas au grand apôtre Paul en ta vieillesse, illustre Vladimir, toi qui, rejetant le culte des idoles comme puériles imaginations, en adulte revêtis le royal ornement du baptême divin; maintenant que tu exultes en présence du Christ Sauveur, intercède pour les fils de la sainte Russie.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. XII, 4-5,15-21
Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère ; car il est écrit : À moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XII, 9-13
Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue. Et voici, il s’y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? C’était afin de pouvoir l’accuser. Il leur répondit: Lequel d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l’en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu’une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat. Alors il dit à l’homme: Étends ta main. Il l’étendit, et elle devint saine comme l’autre.