Carême de la Nativité – dispense de poisson
Clôture de la fête de la Présentation au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie (jusqu’au 25 Novembre). Saint Clément, pape de Rome, martyr (101) ; saint Pierre, archevêque d’Alexandrie, martyr (311) ; saint Pierre, le silencieux (vers 429) ; saint Maurin, martyr, évangélisateur de la campagne agenaise (VIème s.) ; saint Réol, évêque de Reims (698) ; saints néo-martyrs de Russie : Madeleine (Zabeline), moniale (1931), Séraphim, archevêque de Smolensk, Grégoire (Voïnov), Jean (Vladimirsky), Basile (Pariisky), Côme (Korotikh), Jean (Tarasov), Syméon (Afonkine), Hilarion (Soloviev), Yaroslav (Savitzky), Alexandre (Verchinsky), Jean (Yanouchev), Victor (Smirnov), André (Cherchnev), Barlaam (Popov), prêtres et Paul (Kouzovkov) (1937), Nicolas (Kopninsky) (1938).

VIE DE SAINT CLÉMENT DE ROME
Notre saint Père Clément vécut à Rome sous les règnes successifs de Domitien (81), Nerva (98) et Trajan (117). On raconte qu’il était d’origine princière et que, encore tout jeune, il fut séparé de ses parents et de ses frères. Dès son adolescence, il montra un grand intérêt pour la recherche de la vérité et fréquenta les différentes écoles philosophiques qui étaient représentées dans la capitale ; mais il trouva leur enseignement vain et incapable d’assouvir sa soif d’absolu. Ayant appris que le Fils de Dieu s’était manifesté en Judée, il s’y rendit et rencontra saint Pierre, qui l’instruisit et fit de lui son collaborateur pour ses missions dans les villes de la côte syrienne et dans sa lutte contre Simon le Mage. Ayant fait preuve de son zèle pour la prédication de l’Évangile, il fut ordonné évêque de Rome (vers 91), à la suite de saint Lin et de saint Anaclet. Certains disent qu’il fut le premier évêque de Rome. Il n’y a pas là d’ailleurs vraiment contradiction, car à cette époque la dignité d’évêque n’était pas clairement distincte de celle d’Ancien (presbytre), si bien que Lin, Anaclet et Clément — tous les trois disciples des apôtres et les personnalités les plus marquantes de l’époque dans l’Église de Rome — ont pu occuper successivement ou périodiquement cette charge. Placé sur la chaire de l’Église, saint Clément se faisait le témoin de la prédication apostolique, et notamment de l’enseignement de saint Pierre : « Leur prédication résonnait à ses oreilles, leur tradition était encore devant ses yeux », écrit à son propos saint Irénée. Humble et doux, versé dans la connaissance des saintes Écritures aussi bien que dans la sagesse hellénique, il savait convaincre les juifs et les païens en leur parlant de l’infinie miséricorde de Dieu et du Royaume éternel promis à ceux qui embrasseront avec foi et espérance la voie du repentir. Il est l’auteur d’une célèbre Lettre à l’Église de Corinthe, autrefois insérée dans le corps des saintes Écritures. Dans cette lettre, il exhorte certains jeunes membres de la communauté corinthienne, qui s’étaient insurgés contre leurs anciens, à garder l’unité des membres du Corps du Christ en respectant la hiérarchie instituée par les Apôtres. Au cours de ses prédications, saint Clément réussit à convertir Théodora, la femme du préfet Sisinius, grand ami de l’empereur Nerva, et il amena Sisinius lui-même à demander le saint baptême, après l’avoir miraculeusement guéri d’une cécité provoquée par son impiété. Voyant cela et constatant les progrès du christianisme parmi les païens, le comte Puplius fit exiler Clément, sur l’ordre de l’empereur Trajan, dans la Chersonèse Taurique (Crimée), région inhospitalière située aux confins orientaux de l’Empire. Le saint évêque y trouva deux mille chrétiens condamnés aux travaux forcés dans les carrières de marbre. Il les consola dans leur affliction par la promesse des biens éternels et fit jaillir pour eux de l’eau dans le désert. Même là, sa parole convertissait les âmes païennes à la vérité, et l’on rapporte qu’en un an il fit bâtir soixante-quinze églises. Mais l’empereur envoya bientôt un gouverneur cruel pour mettre fin à ces conversions massives. Celui-ci s’attaqua en premier lieu à saint Clément. Après l’avoir fait torturer, il lui fit attacher une ancre au cou et ordonna de le jeter dans la mer Noire, de manière à ce que les fidèles ne pussent retrouver son corps pour le vénérer (vers 97). Toutefois, Dieu ne laissa pas le troupeau spirituel du saint complètement orphelin. Il écouta ses supplications et fit se retirer la mer miraculeusement, de sorte que les chrétiens purent découvrir le corps de leur saint pasteur gisant à plus de trois cents mètres du rivage. Depuis lors, chaque année, au jour de sa dormition, la mer se retirait, afin de permettre la vénération de ses saintes reliques. Bien longtemps après, en 860, l’apôtre des Slaves, saint Cyrille [11 mai], fut envoyé par le patriarche de Constantinople, saint Photios, en Chersonèse, pour y baptiser les populations slaves. Il retrouva alors les reliques de saint Clément et en rapporta une partie à Byzance. Par la suite, il fut chargé de transmettre ces saintes reliques au pape Hadrien II, à Rome. Ce lien créé avec l’un des premiers évêques de Rome sera d’une grande importance pour la piété russe et manifestera son enracinement dans la tradition apostolique.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de la fête de l’Entrée au temple, ton 4
C’est aujourd’hui la préface de la bienveillance de Dieu et l’annonce du salut des hommes. Dans le temple de Dieu, la Vierge se montre clairement et d’avance, elle annonce le Christ à tous. Et nous, chantons-lui d’une voix forte : Réjouis-toi, accomplissement de l’économie du Créateur.
Tropaire du hiéromartyr Clément, pape de Rome, ton 4
Toi qui étonnas les confins de l’univers par les miracles que tu effectuas par la Puissance de Dieu, ô saint martyr, et qui faisais se retirer surnaturellement la mer le jour de ta vénérable mémoire pour ceux qui accouraient à ton église créée par Dieu et à tes reliques miraculeuses, et, après leur venue, faisais que la mer revienne en un seul flot, admirable Clément, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
Kondakion du hiéromartyr Clément, pape de Rome, ton 2
Tu t’es manifesté comme le cep sacré de la Vigne divine, épanchant la douceur de la sagesse par tes prières, ô très-vénérable, aussi nous t’offrons un chant spirituel, tissé comme la pourpre, saint Clément, sauve tes serviteurs.
Kondakion de la fête de l’Entrée au temple, ton 4
Le temple très-pur du Sauveur, la très précieuse Chambre nuptiale et Vierge, le Trésor sacré de la gloire de Dieu, est conduite en ce jour dans la maison du Seigneur, introduisant avec elle la grâce de l’Esprit divin ; les anges de Dieu proclament : « Voici le tabernacle céleste ».
ÉPITRE DU JOUR
I Tim. III, 1-13
Timothée, mon enfant, cette parole est certaine : Si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu ? Il ne faut pas qu’il soit un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable. Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d’un gain sordide, conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu’on les éprouve d’abord, et qu’ils exercent ensuite leur ministère, s’ils sont sans reproche. Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Les diacres doivent être maris d’une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons ; car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s’acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus Christ.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XVIII,31-34
Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit : Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils l’homme s’accomplira. Car il sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui, et, après l’avoir battu de verges, on le fera mourir ; et le troisième jour il ressuscitera. Mais ils ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens.