Abstinence de viande – semaine des laitages
Saint Procope le décapolite, confesseur (VIIIème s.) ; saint Gélase le comédien (297) ; saint Thalalée, ascète en Syrie (460) ; saint Tite, prêtre des Grottes de Kiev (1190) ; saint Tite, ancien guerrier, des Grottes de Kiev (XIVème s.) saint Galmier (ou Baldomer), sous-diacre à Lyon (vers 630) ; saints néomartyrs de Russie : hiéromartyrs Serge (Ouvitsky), prêtre (1932), Pierre (Ouspensky), prêtre, martyr Michel (Markov) (1938).
SAINT PROCOPE LE DÉCAPOLITE
Saint Procope vécut au temps de la persécution de Léon III l’Isaurien (717-741) contre les saintes icônes. Originaire de la Décapole et devenu moine à Constantinople, il se purifia d’abord complètement de toutes les passions et souillures de la chair, par l’ascèse et la prière silencieuse, puis, affermi par l’autorité que donne le Saint-Esprit, il alla réfuter, en compagnie de son disciple Basile [28 fév.], les hérétiques qui reniaient la vérité de l’Incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ en refusant de vénérer les saintes icônes. Non content d’enseigner par la parole, il confirma son orthodoxie par de nombreuses souffrances et tribulations qu’il endurait avec joie par amour de la Vérité, brillant dans le monde comme l’or affiné par le feu. À la mort du tyran (741), la persécution s’étant calmée, saint Procope regagna son monastère, où il s’endormit en paix de longues années plus tard.
D’après une autre version de sa Vie , saint Procope entra d’abord dans un monastère de sa patrie, où la conduite des moines, encombrés dans les soucis matériels, lui sembla contraire au précepte évangélique de ne pas se soucier du lendemain (Mt 6, 34). Ayant pris patience pendant quatre ans, il finit par faire part de ses objections à l’higoumène qui lui répondit : « Mais personne, mon enfant, ne peut observer ces préceptes. » Désolé, il quitta le monastère pour se rendre au désert où, pendant sept ans, il se consacra à la prière continuelle, sans aucun souci terrestre. De nombreux visiteurs lui ayant demandé de vivre sous sa direction, il fonda un monastère qu’il organisa dans la stricte fidélité aux institutions des saints Pères. Bien qu’il eût tant d’âmes sous sa direction, il restait tout entier tourné vers Dieu, et exhortait ses disciples à croître dans l’amour de Dieu et dans l’attente du Royaume des cieux. Embrasé cependant par le désir de l’hésychia, il désigna un successeur et regagna le désert, jusqu’à l’époque de la persécution déclenchée par l’empereur contre le culte des saintes icônes . Ayant été informé des vertus, des combats ascétiques et de l’attachement de saint Procope aux traditions de l’Église, le tyran le fit emprisonner et envoya auprès de lui un de ses dignitaire pour tenter de le soumettre. Aux promesses d’honneurs et aux menaces que ce dernier lui faisait, le saint répondit : « Que ce que vous considérez comme délices s’en aille avec vous à la perdition. Et quant à vos menaces, sachez que le saint Évangile nous a appris à ne pas craindre ceux qui tuent le corps (Mt 10, 28). Procope ayant ensuite confessé sa foi à l’égard des saintes icônes, le magistrat prétendit que l’empereur était lui aussi orthodoxe et vénérait les icônes et, en guise de preuve, il lui montra, en la baisant, une icône qu’il tenait dans son sein. Mais le saint lui répliqua que les persécutions infligées dans tout l’Empire contre les confesseurs étaient bien la preuve qu’il mentait. L’envoyé ayant fait son rapport à l’empereur, saint Procope fut soumis à la torture et envoyé en exil, où il trouva la mort.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Procope, ton 8
Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, * par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, * par tes miracles étonnants du devins un phare éclairant le monde entier: * Procope, vénérable Père, prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.
Kondakion de saint Procope, ton 4
L’Église, qui te possède comme une aurore, en ce jour * dissipe les ténèbres de l’erreur * en te vénérant, glorieux Procope, céleste initié.
ÉPÎTRE DU JOUR
Jude I, 11-25
Malheur à ceux qui ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l’égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré. Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents ; des arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés ; des vagues furieuses de la mer, rejetant l’écume de leurs impuretés ; des astres errants, auxquels l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité. C’est aussi pour eux qu’Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies. Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d’intérêt. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d’avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ. Ils vous disaient qu’au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies ; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n’ayant pas l’esprit. Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle. Reprenez les uns, ceux qui contestent ; sauvez-en d’autres en les arrachant du feu ; et pour d’autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensible et dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen !
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XXIII, 1-34, 44-56
Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l’accuser, disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi. Pilate l’interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis. Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: Je ne trouve rien de coupable en cet homme. Mais ils insistèrent, et dirent: Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici. Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen; et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle. Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l’accusaient avec violence. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant. Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple, leur dit: Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l’ai interrogé devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucune des choses dont vous l’accusez; Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé, et voici, cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges. A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier. Ils s’écrièrent tous ensemble: Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas. Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre. Pilate leur parla de nouveau, dans l’intention de relâcher Jésus. Et ils crièrent: Crucifie, crucifie-le! Pilate leur dit pour la troisième fois: Quel mal a-t-il fait? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges. Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris l’emportèrent: Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait.Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté. Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu’il la porte derrière Jésus. Il était suivi d’une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles, et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car voici, des jours viendront où l’on dira: Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n’ont point enfanté, et les mamelles qui n’ont point allaité! Alors ils se mettront à dire aux montagnes: Tombez sur nous! Et aux collines: Couvrez-nous! Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec? On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche. Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s’écria d’une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira. Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste. Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine. Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait. Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste, qui n’avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d’Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu. Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Il le descendit de la croix, l’enveloppa d’un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait encore été mis. C’était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer. Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé, et, s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.