3 mars

Dimanche du Fils prodigue

Saints Eutrope, Cléonique et Basilisque, martyrs dans le Pont (vers 308) ; sainte Piame, vierge, ascète en Haute-Egypte (337) ;  saint Théodoret, prêtre, martyr à Antioche (vers 363) ; saints Marin et Astère, martyrs à Césarée de Cappadoce (vers 445) ; saints Zenon et Zoïle ; sainte Camille, vierge, recluse à Ecoulives près d’Auxerre (448) ; saint Guénolé, abbé de Landevenec en Bretagne (vers 504) ; saint Calupan, reclus en Auvergne (576) ; saints néo-martyrs de Russie : Marthe (Kovrov), moniale et Michel (Stroïev), martyr (1938).

SAINTS  EUTROPE, CLÉONIQUE ET BASILISQUE

3 mars

Ces saints martyrs, originaires de la ville d’Amasée, étaient parents et compagnons d’armes de saint Théodore Tiron. Cléonique était frère d’Eutrope et Basilisque, neveu de saint Théodore, mais ils étaient unis par une charité si profonde qu’ils se nommaient entre eux frères. Après le combat victorieux de saint Théodore, qui remit son âme en priant pour que ses compagnons soient eux aussi jugés dignes de la gloire du martyre, le gouverneur Puplius ayant péri lamentablement, un nouveau magistrat, Asclépiodote, homme cruel et inhumain, fut nommé à sa place pour exécuter les ordres de l’empereur Maximien Galère.

Dès qu’il commença son enquête sur les événements qui venaient d’agiter la cité, il se fit lire les Actes du martyre de saint Théodore et resta admiratif devant l’endurance et la bravoure du saint. Il fit alors convoquer ses trois compagnons, qui étaient mentionnés dans les Actes et avaient été incarcérés depuis dans la prison publique avec d’autres chrétiens. En les voyant partir pour le tribunal, leurs compagnons de captivité répandirent force larmes. Eutrope leur dit alors avec tendresse : « Ne pleurez pas, mes frères, car nous nous reverrons. Priez plutôt pour que le Seigneur nous confirme dans le combat qui se présente à nous ! » Encouragés par une voix céleste, les trois frères en Christ se présentèrent devant le gouverneur le visage radieux. Asclépiodote étonné leur demanda la cause de cet état inhabituel aux condamnés. Saint Eutrope lui dit : « Oui, en vérité, nous sommes joyeux, car le Christ est tous les jours notre joie et notre seule espérance, et Il rend véridique en nous cette parole : Le cœur joyeux épanouit le visage » (Prv 15, 13). Comme il continuait en se moquant des menaces du magistrat, celui-ci commanda à ses soldats de le frapper sur la bouche. Sous les coups, le saint continuait de se moquer des idoles sans vie et d’invectiver le gouverneur, de sorte que celui-ci, craignant de paraître ridicule à la postérité, ordonna à ses scribes d’interrompre leur transcription.

Se tournant vers Cléonique et Basilisque, Asclépiodote les menaça de souffrir pires tortures encore s’ils refusaient de sacrifier. D’une seule voix, les deux saints répondirent : « Nous sommes nous aussi fondés sur le roc inébranlable de la foi, comme l’a confessé notre frère Eutrope, et rien ne pourra nous séparer les uns des autres, car Jésus-Christ nous unit par la foi, et de même que la sainte et adorable Trinité est par nature une et indivisible, de même nous resterons inséparables à la vie et à la mort. » Soumis aux coups pendant un long moment, les saints martyrs laissaient les assistants et leurs bourreaux dans l’admiration par leur constance. Comme Eutrope levait les yeux au ciel pour rendre grâce au Christ de les avoir jugés dignes de souffrir pour son Nom, un tremblement de terre vint les délivrer de leurs liens et le Seigneur Jésus-Christ apparut entouré d’une myriade d’anges, en compagnie du saint martyr Théodore, pour les guérir de leurs plaies et les remplir de joie et de confiance. Devant ce spectacle, leurs bourreaux remirent leurs instruments de torture au gouverneur, qui était le seul à n’avoir rien vu, et renoncèrent à poursuivre leur besogne. De nombreux païens présents confessèrent à grands cris le Nom du Sauveur.

Asclépiodote, voyant que l’affaire risquait de tourner à l’émeute, fit exécuter les nouveaux convertis et décida de convoquer tous les habitants de la cité avec les chrétiens qui se trouvaient dans les prisons, pour offrir un sacrifice public au temple d’Artémis. Le lendemain, toute la ville ayant été rassemblée aux cris des hérauts, un grand nombre d’habitants présenta son culte à la déesse. Quand vint le tour des trois soldats chrétiens, Eutrope éleva vers Dieu une prière, en lui rappelant l’aide qu’Il avait jadis apportée aux Trois Jeunes Gens dans la fournaise, au prophète Daniel dans la fosse aux lions et dernièrement à saint Théodore. Dès qu’il acheva son invocation, un terrible tremblement de terre ébranla le temple et fit s’effondrer la statue d’Artémis, tandis qu’une voix se faisait entendre du ciel, recommandant aux saints de transformer ce lieu en une église chrétienne. Le plus grand nombre des païens s’était dispersé effrayé, mais le gouverneur, telle une bête fauve pleine de rage, ordonna de faire bouillir trois chaudrons pleins de goudron et de verser le liquide brûlant sur le corps des saints attachés à quatre poteaux. Comme le goudron coulait, telle de l’eau sur du marbre, sur leurs corps rendus incorruptibles par la grâce de Dieu, il les fit écorcher vif puis flageller. Mais dès qu’ils furent jetés ensanglantés dans leur cachot, le Christ leur apparut de nouveau pour les guérir.

Le lendemain, on les convoqua une nouvelle fois au tribunal. Eutrope et Cléonique furent condamnés à mort comme mages ; et, à l’instigation du diable, le père de toute division, le gouverneur ordonna de renvoyer Basilisque en prison, en vue de priver les saints de leur belle unité . Toute la population païenne suivit les condamnés jusqu’au lieu de leur supplice avec une cruelle avidité. Quand on les eut cloués chacun sur une croix, ils rendirent grâce au Christ de les avoir jugés dignes d’une mort semblable à la sienne, et une voix se fit entendre du ciel pour les accueillir dans la demeure des saints. Leurs corps furent ensevelis dans deux endroits différents, à quelque distance d’Amasée, où, dans la suite des temps, ils procurèrent d’abondantes bénédictions aux chrétiens.

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 6ème ton

Les puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !

Kondakion du fils prodigue, ton 3

M’étant écarté, comme un insensé, de Ta gloire paternelle, j’ai dilapidé en mal la richesse dont Tu m’avais comblé. C’est pourquoi je fais monter vers Toi le mot du Prodigue : « J’ai péché contre Toi, Père miséricordieux : accueille-moi, repenti, et compte-moi comme l’un de Tes journaliers ».

ÉPITRE DU JOUR

1Co VI, 12-20

Frères, « tout m’est permis », mais tout n’est pas profitable. « Tout m’est permis », mais j’entends, moi, ne me laisser dominer par rien. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments, et Dieu abolira nourriture et digestion. Mais le corps n’est pas pour la fornication : il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, en sa puissance nous ressuscitera nous aussi. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Vais-je donc prendre les membres du Christ pour en faire ceux d’une prostituée ? En aucun cas ! Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s’unit à la prostituée ne fait avec elle qu’un seul corps ? Car il est dit : « Les deux ne seront qu’une seule chair. » Mais celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul esprit. Fuyez la fornication ! Tous les péchés que l’homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais celui qui fornique pèche contre son propre corps. Ignorez-vous aussi que votre corps est le temple de cet Esprit saint qui est en vous et que vous tenez de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas, vu le prix auquel vous avez été rachetés ? Alors, glorifiez Dieu dans votre corps et dans votre esprit, puisqu’ils appartiennent à Dieu.

ÉVANGILE DU JOUR

Lc XV, 11-32

Le Seigneur dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit: Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils; traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit: Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs: Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir. Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu’il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c’était. Ce serviteur lui dit: Ton frère est de retour, et, parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d’entrer. Mais il répondit à son père: Voici, il y a tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c’est pour lui que tu as tué le veau gras! Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi; mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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