Le dimanche 28 octobre 2018, l’archiprêtre Georges Blatinsky, recteur de cette paroisse, a cessé de mentionner durant la liturgie les autorités canoniques dont il relève, le patriarche œcuménique et l’évêque diocésain, Mgr Jean, et cela en opposition à tous les canons. A l’issue de la célébration, il a expliqué aux fidèles présents qu’à partir de ce dimanche la paroisse se trouvait dans la juridiction du métropolite Hilarion de l’Église russe hors-frontières (Patriarcat de Moscou), et il a justifié ce changement de juridiction au prétexte que le trône patriarcal œcuménique de Constantinople serait tombé dans le « schisme » du fait de son intervention en Ukraine. D’après nos informations, cette décision, prise de manière unilatérale par le recteur de la paroisse, a ensuite été présentée comme résultant d’un vote unanime d’une « assemblée générale paroissiale », en contradiction avec les normes ecclésiales et les statuts civils de la paroisse (aucune assemblée n’ayant été convoquée ce jour-là dans les règles).
A la demande de Mgr Jean, une délégation de l’Archevêché s’est rendue à Florence, le 31 octobre, pour s’entretenir avec le clergé et les responsables laïcs de la paroisse et clarifier la situation. Durant cette rencontre, le père Blatinsky et les paroissiens qui l’accompagnaient ont cherché à justifier leur position, en affirmant que le patriarche œcuménique violait les canons et persécutait l’Église orthodoxe d’Ukraine et donc qu’il était un « schismatique ». Certains paroissiens ont aussi expliqué craindre, s’ils restaient dans l’Archevêché, des représailles lorsqu’ils se rendront en Russie. Le père Blatinsky a également indiqué que le métropolite Hilarion l’avait assuré, par téléphone, qu’il n’avait besoin d’aucune lettre de congé canonique pour le recevoir dans sa juridiction puisque, selon lui, « tous ceux qui dépendent de Constantinople sont des schismatiques » (sic !). Face à cette situation, Mgr Jean a pris les sanctions que préconise le droit canon de l’Église orthodoxe, en plaçant en interdit a divinis (suspension de l’exercice sacerdotal), à compter du 1er novembre 2018, l’archiprêtre Georges Blatinsky et le prêtre Oleg Turcan, deuxième prêtre de la paroisse. Mgr Jean a également adressé, le 5 novembre 2018, une lettre de protestation au métropolite Hilarion à New-York, lettre à laquelle il n’a pas reçu de réponse à ce jour.
Le conseil tient à exprimer sa consternation et sa désapprobation face aux déclarations tendancieuses et aux agissements trompeurs du père Georges Blatinsky qui a entraîné la communauté de Florence dans son égarement. Le conseil espère que le bon droit sera rapidement rétabli, que les paroissiens comprendront qu’ils ont été abusés par le père Blatinsky, et que l’église de Florence retrouvera le plus tôt possible sa place dans la juridiction de l’Archevêché dont elle a été séparée de manière anticanonique et illégale, de sorte que la vie liturgique puisse y reprendre dans le calme et l’harmonie.
La paroisse de la Nativité du Christ et de Saint-Nicolas à Florence s’est trouvée dès les débuts de l’émigration russe, en 1920, dans l’obédience canonique du métropolite Euloge et de ses successeurs, et tous les prêtres qui se sont succédés dans cette paroisse jusqu’à aujourd’hui toujours ont été nommés par les archevêques dirigeant l’Archevêché. C’est ainsi qu’après avoir reçu une lettre d’exeat de l’évêque qui lui avait conféré l’ordination presbytérale en Russie, le père Georges Blatinsky a été incardiné dans le clergé de l’Archevêché, le 20 novembre 1994, par décret de l’archevêque Serge d’Eucarpie, puis nommé faisant fonction de recteur de la paroisse de Florence par décret du 6 mars 1997, confirmé dans cette charge par décret du même archevêque en date du 5 février 2001 et élevé à la dignité d’archiprêtre par décision de l’archevêque Gabriel de Comane en date du 6 novembre 2003.