L’avocat Aleksandar Radovanović, principal conseiller juridique du diocèse de Raška et Prizren, a déclaré que la position de l’Église orthodoxe serbe au Kosovo-et-Métochie se détériore et qu’elle a besoin de solides garanties internationales pour survivre. « L’expérience d’une décennie, qui était censée montrer la volonté et la capacité de Priština de garantir la protection des droits de l’Église, a manifestement échoué. Il est donc temps de trouver un nouveau modèle dont l’application ne dépendra pas des caprices d’une quelconque administration de Priština », a-t-il déclaré à « Kosovo online » Il a souligné que le monastère de Visoki Dečani se trouve dans une situation sécuritaire très complexe, et qu’il a été la cible d’extrémistes, d’innombrables fois jusqu’à présent. « Bien qu’il ait réussi à protéger son droit à la propriété privée devant les tribunaux kosovars, ce qui a finalement été confirmé par la Cour constitutionnelle du Kosovo, le monastère n’a pas été en mesure d’enregistrer son droit au cadastre depuis des années, car les institutions refusent tout simplement de mettre en œuvre la décision de leur tribunal », a-t-il déclaré. Selon lui, les excuses sont différentes et parfois réduites à des menaces ouvertes telles que « le monastère sera responsable de la colère du peuple », si la propriété du monastère est enregistrée. « Malgré une forte pression internationale, les institutions du Kosovo refusent tout simplement d’appliquer une décision de justice, ce qui serait impensable ailleurs », a déclaré M. Radovanović. Celui-ci a souligné que l’un des exemples de la position qu’occupe l’Église orthodoxe serbe au Kosovo est la célébration de liturgie dans l’église du Christ-Sauveur
à Priština le jour de l’Ascension, et que l’une des idées les plus bizarres est de transformer ce lieu de culte en un « musée des victimes de l’Holocauste des Albanais ». M. Radovanović a ajouté que dernièrement, l’histoire serbe au Kosovo-et-Métochie a été ouvertement falsifiée, qu’il y a eu les tentatives les plus vulgaires d’appropriation culturelle et d’assimilation du patrimoine culturel et religieux, et que la rhétorique envers les Serbes est encore pire et plus impitoyable, sapant le droit de l’Église orthodoxe serbe à présenter systématiquement ses problèmes aux représentants de la communauté internationale au sein du Conseil de mise en œuvre et de suivi des accords (IMC). M. Radovanović a souligné que ce processus n’est pas lié à une seule poignée de dirigeants, mais qu’il est systématique et dure depuis plus de dix ans, depuis que la communauté internationale a transféré ces processus aux structures locales en 2012.