12 dimanche après la Pentecôte
Carême de la Dormition
Avant-fête de la Dormition de la Très-Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie. Saint Michée, prophète (VIIIème s. av J.-C.) ; St Marcel, évêque d’Apamée, martyr (vers 389) ; St Arcade de Novotorjok (XIème s.) ; saint néomartyr Syméon de Trébizonde (1644) ; saints néomartyrs de Russie : Basile, archevêque de Tchernigov et avec lui Matthieu Pomerantsev, moine et le martyr Alexis Zverev (1918) ; Vladimir Smirnov et Nicolas Tolgsky, prêtres, Éleuthère Petchennikov, moine, Ève Pavlov, higoumène, Eudocie Prevoznikov et martyr Théodore Zakharov (1937) ; saint Alexandre Ourodov, confesseur (1961).
SAINT PROPHÈTE MICHÉE[1]
Originaire de Moréshèt, à l’ouest d’Hébron dans le pays de Juda, le saint prophète Michée, qui était probablement d’origine paysanne, exerça son ministère sous les règnes des rois de Juda Yotam (740-736), Achaz (736-716) et Ézéchias (716-689) . Il était contemporain des prophètes Isaïe — dont il fut peut-être un des disciples —, Amos et Osée et, comme eux, plein de force et du souffle de Dieu », il entreprit de proclamer « à Jacob son crime et à Israël son péché (3, 8). Prenant à témoin les montagnes qui furent le lieu des grandes révélations divines, il annonce que le Seigneur va entrer en procès contre son peuple pour lui demander compte de son ingratitude : Écoutez, montagnes, le procès du Seigneur, prêtez l’oreille, fondements de la terre, car le Seigneur est en procès avec son peuple, Il plaide contre Israël : « Mon peuple, que t’ai-je fait ? en quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi. Car je t’ai fait monter du pays d’Égypte, je t’ai racheté de la maison de servitude… » (6, 1). Il le trouve en effet coupable non seulement d’impiété et de négligence dans ses devoirs religieux, mais aussi de transgressions de la loi d’amour envers le prochain. Les fidèles ont disparu du pays… tous sont aux aguets pour verser le sang, ils traquent chacun son frère au filet… (7, 2sv). Le péché et l’impiété se sont répandus partout : les accapareurs trament le mal sur leur couche et l’exécutent dès le matin (2, 1), les chefs dévorent la chair du peuple et exècrent la justice, tordant tout ce qui est droit (3, 9), les magistrats jugent pour des présents, les prêtres attendent un salaire, les faux prophètes annoncent bonheur et prospérité à prix d’argent… Et tous s’appuient sur les anciennes promesses de Dieu, disant : « Le Seigneur n’est-il pas au milieu de nous ? le malheur ne tombera pas sur nous » (3, 11). Le prophète se tient prêt à parcourir le pays déchaussé et nu (1, 6), en gémissant et se lamentant, car il n’y pas de remède aux coups du Seigneur qui va descendre de son lieu saint pour répandre sa vengeance, par l’entremise des envahisseurs venus du Nord, les Assyriens : Il descend, Il foule les sommets de la terre. Les montagnes fondent sous ses pas, les vallées s’effondrent, comme la cire devant le feu, comme l’eau répandue sur la pente (1, 4-6). Il va frapper d’abord Samarie, puis ses coups atteindront Jérusalem, pour châtier les crimes du peuple et surtout le plus grand d’entre eux : le schisme entre le royaume du Nord et celui de Juda. Prononçant ces oracles de malheurs, le prophète Michée dédaignait tout respect humain, toute crainte des puissants de ce monde, pour ne regarder que vers le Seigneur et espérer en Dieu qui pourra sauver son peuple comme il le châtie. Certes, Sion deviendra une terre de labour, Jérusalem un monceau de décombres, et la montagne du Temple une hauteur boisée (3, 12), mais au terme de cette épreuve, Dieu se réconciliera avec son peuple et régnera pour toujours en Sion renouvelée : Et il arrivera dans la suite des temps que la Montagne du Temple sera rétablie en tête des montagnes… et tous les peuples afflueront vers Jérusalem (4, 1sv). Les Juifs rescapés de l’Exil, le « reste » d’Israël, mais aussi des peuples nombreux, tous monteront vers le Temple de la gloire de Dieu. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre. Mais chacun restera assis sous sa vigne et sous son figuier, sans personne pour l’inquiéter (4, 3). Cette ère nouvelle, de paix et d’harmonie universelle sera inaugurée à Bethléem, la maison d’Éphrata, le moindre des clans de Juda, au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter, pour donner naissance au Roi-Messie, dont les origines remontent aux jours antiques (5, 1-3) . Annonçant ainsi de manière claire et évidente la naissance du Messie, le prophète précise que c’est Lui qui fera paître le troupeau renouvelé, par la puissance du Seigneur… car il sera grand jusqu’aux extrémités du pays. Dans cette nouvelle Sion, la Jérusalem spirituelle qui désigne l’Église, dont les frontières s’étendront aux extrémités du monde, se rassembleront tous les peuples, depuis l’Assyrie jusqu’à l’Égypte, depuis Tyr jusqu’au Fleuve, de la mer à la mer, de la montagne à la montagne (7, 11-12), car une fois de plus Dieu aura pris plaisir à faire grâce. La prophétie de Michée se termine par cet appel à la miséricorde, que le Messie viendra accomplir : Une fois de plus, aie pitié de nous ! foule aux pieds nos fautes, jette au fond de la mer tous nos péchés ! (7, 18). On ne sait si le saint prophète Michée mourut en paix ou s’il fut victime de la colère des Juifs qu’il réprouvait, mais ce qui est certain c’est qu’il fut enterré près de son village natal et que ses reliques furent retrouvées, avec celle du prophète Habacuc, sous le règne de Théodose le Grand, à la suite d’une révélation qu’avait eue l’évêque d’Éleuthéropolis. On édifia alors un sanctuaire en son honneur.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, ton 3
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande Miséricorde.
Tropaire de l’Avant-fête de la Dormition, ton 4
Peuples, d’avance exultez, fidèlement battez des mains, avec amour rassemblez-vous dans l’allégresse de ce jour, tous ensemble criant de joie, car de terre va s’élever jusqu’en la gloire des cieux la Mère de Dieu qu’en nos hymnes nous glorifions.
Kondakion du dimanche, ton 3
Aujourd’hui, ô Miséricordieux, Tu es ressuscité du Tombeau et Tu nous ramènes des portes de la mort. Aujourd’hui, Adam exulte, Ève se réjouit. Tous ensemble, prophètes et patriarches, ne cessent de chanter la force divine de Ta puissance !
Kondakion de l’Avant-fête, ton 4
En ta mémoire glorieuse l’univers, sous l’ornement de grâces brodé par l’Esprit, dans l’allégresse s’écrie : Vierge sainte, réjouis-toi, car tu es la fierté des chrétiens.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. XV,1-11
Je vous rappelle l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XIX, 16-26
Et voici, un homme s’approcha, et dit à Jésus : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? Il lui répondit: Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il. Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d’adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère; et: tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit: J’ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste; car il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent: Qui peut donc être sauvé? Jésus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.