3e dimanche après la Pentecôte
Carême des saints Apôtres – Dispense de poisson
Saint Méthode, évêque de Patare en Lycie, martyr (312) ; sainte Gemme, martyre en Saintonge (109) ; saint Leucius, évêque de Brontisiopolis, confesseur (Vème s.) ; saint Gobain, moine, solitaire, martyr dans l’Aisne (670) ; saint Bain, évêque de Thérouanne (706) ; saint Ménas, évêque de Polotsk (1116) ; saint Gleb, prince de Vladimir (1174) ; saint Nicolas Cabasilas, (vers 1397).
SAINT MÉTHODE, ÉVÊQUE DE PATARE
Consacré à Dieu dès son enfance, saint Méthode devint un vase d’élection de la grâce et fut ordonné évêque de Patare — ou plutôt d’Olympe —, en Lycie. Réputé pour sa vaste culture philosophique et son zèle à l’égard de la vérité évangélique, il se rendit de Milet à Patare pour y participer à une discussion sur le dogme de la résurrection. De là, il visita les principales villes de Lycie et de Pamphylie, et voyagea même dans des régions plus lointaines, afin d’y défendre la vraie foi contre les philosophes païens. En réponse à Platon, qui faisait l’éloge de l’éros et prétendait l’élever de l’amour des corps à l’amour des réalités intelligibles, saint Méthode composa une admirable apologie de la virginité et de la vie vertueuse chrétienne : Le Banquet des Dix Vierges . Il présente son œuvre, à la manière platonicienne, comme un entretien qui eut lieu dans le jardin de Dame Vertu, sœur de la Philosophie, qui se trouve planté, comme le Paradis, à l’Orient, et au cours duquel dix vierges prennent à tour de rôle la parole pour faire l’éloge de la virginité. Marcelle, la première, célébra la virginité comme une vertu qui, exercée sur la terre, fait s’élever au ciel le char de l’âme de ceux qui l’adoptent, et les conduit à l’incorruptibilité et à la ressemblance avec Dieu par l’imitation du Christ, « le Vierge par excellence ». Elle révèle, ajouta-t-elle, le terme de la pédagogie que Dieu a employée pour mener progressivement l’humanité vers la perfection : permettant d’abord les unions incestueuses, puis la polygamie, pour faire place ensuite à la chasteté dans le mariage unique et enfin à la virginité. Théophilie intervint alors pour préciser que le mariage ne doit toutefois pas être méprisé, en disant : « Si le miel est plus doux que les autres aliments, cela ne signifie pas que ceux-ci soient amers. » L’Église est semblable à un jardin contenant des fleurs variées, et autres sont les fleurs de la virginité, autres celles de la procréation et autres celles de la chasteté. À l’issue de son discours toutes les vierges applaudirent, pour marquer leur approbation et leur estime du mariage. En troisième lieu, Thaléia émit l’avis que si l’union de l’homme et de la femme est le symbole de l’union du Christ et de son Église (Éph 5, 26), la virginité est un mariage spirituel qui accomplit véritablement ce Grand Mystère de l’union de l’âme avec son Époux ; et elle ajouta que si le mariage a été accordé à l’humanité en concession, à cause du péché, la virginité, elle, est un don de Dieu. Théopatra compléta ces propos en disant que rien ne concourt plus à la restauration de la vie paradisiaque, à la réconciliation avec Dieu et à l’incorruptibilité que la vie chaste. Puis Thalassia déclara que, pour être vraiment digne de ce nom, la vierge doit se garder pure, tout entière, par la consécration à Dieu de tous les mouvements du corps et de l’âme, et qu’à la chasteté corporelle elle doit ajouter celle de la bouche, des yeux, de l’ouïe, du toucher et surtout la chasteté du cœur qui, tout tendu vers le Seigneur, ne pense plus rien de mondain et ne se trouve pas sous l’emprise de la colère ou de la vanité. Agathe utilisa, quant à elle, la parabole des Dix Vierges (Mt 25, 1-13), pour montrer que la virginité doit être préservée avec précaution des assauts de la corruption. Puis la parole fut donnée à Procille qui, revenant à l’aspect théologique de la question, déclara que la chair du Christ est la première épouse, que le Verbe a assumée pour l’établir, comme reine, à la droite du Père, et que toutes les vierges deviennent ainsi ses suivantes. Elle loua même la virginité comme supérieure au martyre, car elle consiste, non pas à affronter l’épreuve pour un bref instant, mais à endurer les assauts de la concupiscence toute la vie. Vint alors le tour de Thècle, admirée des autres vierges pour sa connaissance de la philosophie, tant humaine que divine. Elle fit le plus long exposé et loua en particulier la virginité (parthénia) au moyen d’une déduction étymologique suggérant qu’elle se tient « aux côtés de Dieu » (para-Théon) et donne à l’âme des ailes pour mener sur la terre une vie semblable à celle des anges dans le ciel. L’entretien s’étant achevé par les discours de Tysiane et de Domnine, qui développèrent l’une et l’autre des interprétations allégoriques de l’Ancien Testament, Dame Vertu prit la parole pour conclure, en disant que la virginité ne peut se limiter à la continence sexuelle, mais qu’elle réside en une complète consécration à Dieu de tous les mouvements de l’âme et des sens ; et elle décerna la couronne à Thècle. Celle-ci entonna alors une hymne vibrante en l’honneur de la virginité, auquel les autres vierges, ayant formé un chœur de danse, répondaient par ce refrain : « Je me garderai pure pour toi, Ô mon Époux, et c’est en tenant en main un flambeau resplendissant que je vais à ta rencontre. » Au cours de ses périples, saint Méthode s’opposa aux gnostiques et autres hérétiques, qui méprisaient le corps et la création sensible, en montrant que rien de mauvais n’a été créé par Dieu. Mais il fut surtout le premier à déceler les erreurs d’Origène et à combattre avec virulence sa doctrine sur la préexistence des âmes et leur chute dans le corps comme en une prison, conception qui avait pour conséquence de nier la résurrection des corps. Après avoir beaucoup lutté pour la vérité, saint Méthode fut décapité à Chalcis (en Syrie), probablement lors de la persécution de Licinius (vers 311).
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
Tropaire du saint, ton 1
Ton sang mystiquement crie de terre vers Dieu, comme celui d’Abel, Pontife aux divines pensées; clairement tu prêchas la divine Incarnation; c’est pourquoi, tel un pasteur excellent, tu repoussas comme loups les hérésies, Méthode, gardien de la foi.
Kondakion du saint, ton 1
Initiateur sacré de la sainte Trinité, prédicateur des ineffables desseins de notre Dieu, tu as affermi la vraie foi et confondu les doctrines erronées ; tu as versé ton sang pour le Christ et devant lui, comme pontife et martyr, tu te tiens avec les Anges : prie-le de nous sauver.
Kondakion du dimanche, ton 2
Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. V, 1-10
Frères, étant justifiés par la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. À peine mourrait-on pour un juste ; quelqu’un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. VI, 22-33
L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres! Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. C’est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs, qui existe aujourd’hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? De quoi serons-nous vêtus? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.