Carême de la Nativité – dispense de poisson
Saint Habaccuc, prophète (VIIème s. av. J.- C) ; saint Athanase le Reclus (vers 1176) et un autre Athanase (XIIIème s.) des Grottes de Kiev ; sainte Mérope, martyre (vers 251) ; saints Jean, Héraclémon, André et Théophile, moines en Egypte (IVème s.) ; saint Avitianus, évêque de Rouen (IVème s.) ; saint Jessé, évêque de Tsilkani en Géorgie (VIème s.) ; saint Étienne Ouroch, roi de Serbie (1367) ; saint Porphyre le Kavsokalybite (1991) ; saints néomartyrs de Russie : Matthieu (Alexandrov), prêtre (1921) ; Démètre (Blagovechtchensky), prêtre et Vera (Grafov), confesseur (1932) ; Alexis, archevêque de Veliki-Oustioug, Constantin (Nekrassov), Nicolas (Zabolotsky), Serge (Kourdiavtsev), Vladimir (Proferansov), Jean (Derjavine), Théodore (Alexinsky), Nicolas (Vinogradsky), Jean (Dneprovsky), Nicolas (Safonov), Paul (Poniatsky), Serge (Felitsyne) prêtres, Danacte (Kalachnikov), Côme (Magda), moines, Marguerite (Zakatchourine), Matrone (Konioukhov) (1937) ; Marie (Tseïpline), moniale (1938) ; Boris (Ouspensky), martyr (1942)
LE SAINT PROPHÈTE HABACUC
Habacuc était originaire de la tribu de Syméon. Fils de Saphat, il vécut vers 600 avant notre Seigneur et prédit, sous l’inspiration du Saint-Esprit, la prise de Jérusalem par les Chaldéens et la déportation à Babylone (587), en se lamentant amèrement sur le sort du peuple rebelle. Lorsque Nabuchodonosor vint faire le siège de Jérusalem, le prophète s’enfuit vers l’Ostracène et vécut comme un étranger dans la terre d’Ismaël (Arabie). Il ne retourna en Palestine qu’après le départ des Chaldéens qui emmenèrent captifs vers Babylone une grande partie des habitants de Jérusalem et de l’Égypte.
Un jour, alors qu’on faisait la moisson sur ses terres, il dit à ses serviteurs d’attendre un moment avant de distribuer la nourriture aux moissonneurs, pour qu’il ait le temps de faire une commission au loin. À peine avait-il donné cet ordre qu’il fut enlevé par un ange et transporté à Babylone pour donner à manger au prophète Daniel enfermé dans la fosse aux lions (Dn 14, 33). De retour en Judée par la même force miraculeuse, il se présenta quelques instants plus tard à ses moissonneurs et leur servit le même repas.
Portant un nom qui promettait la délivrance finale du peuple et annonçait la future résurrection (Habacuc : « père de la résurrection »), le saint prophète Habacuc se tenait vigilant, à l’écoute de la parole de Dieu, au sommet du poste de garde de son cœur (Hab 2, 1). C’est de là qu’il entonna son hymne admirable, devenu la quatrième Ode du canon des Matines. Contemplant les signes prophétiques de la manifestation de la puissance de Dieu par l’Incarnation, il s’écria : « Seigneur, j’ai entendu le récit de ton ouvrage, et j’ai été saisi de crainte ; Seigneur, j’ai considéré tes œuvres et j’ai été frappé de stupeur » (Hab 3, 2). Il prédit la naissance du Verbe en désignant mystérieusement la virginité de la Mère de Dieu : « Dieu viendra de Théman et le Saint de la montagne ombragée par la forêt » (3, 3). Décrivant la descente du Christ dans la chair comme une redoutable intervention cosmique de Dieu qui, dans sa colère contre ses ennemis, fait arrêter le soleil et la lune, et effraie la terre entière et les abîmes, Habacuc contemple le Seigneur monté sur les apôtres, comme sur des chevaux et des chars de combat, pour traverser la mer, vaincre la mort et sauver son peuple. C’est pourquoi, saisi de crainte, il se réjouit pourtant dans le Seigneur, son Sauveur, qui affermira ses pas sur le roc de l’Évangile quand viendra la fin des temps, et le fera monter avec le Christ ressuscité sur les hauteurs de la contemplation, afin de chanter en vainqueur son cantique de gloire dans le Royaume éternel.
Le tombeau du prophète Habacuc fut retrouvé sous le règne de Théodose, à la suite d’une révélation, dans le village de Kela (Keila), à quelque distance à l’est d’Éleuthéropolis. On édifia sur les lieux un sanctuaire flanqué d’un monastère, où vécut saint Épiphane [12 mai].
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint prophète, ton 2
Célébrant, Seigneur, la mémoire de ton prophète Habacuc, * par ses prières, * nous t’en supplions, sauve nos âmes.
Tropaire de saint Ouroch, ton 3
Tu as fleuri comme jeune homme en ta patrie, toi dont les vertus constituaient l’ornement, bienheureux Ouroch, et dus subir une injuste mort avant le temps, en doux fruit poussé sur la racine des rois, non encore assez mûr pour être cueilli; et, pleuré de tous les tiens, tu es parti habiter les parvis du Seigneur, où désormais tu intercèdes pour nous qui rendons hommage à ta mémoire sacrée.
Tropaire de saint Joannice de Devitch, ton 1
Par le jeûne, les prières et illuminé par la grâce divine, tu illumines pieusement les confins de la terre ; ayant reçu de Dieu la grâce des miracles, tu guéris les maladies et tu expulses les esprits mauvais des hommes qui accourent à la châsse de tes reliques, ô notre vénérable père Joannice. Gloire à Celui qui t’a donné la grâce, gloire à Celui qui t’a renforcé, gloire à Celui qui par toi accorde à tous la guérison.
Tropaire de saint Porphyre le Kavsokalyvite, ton 8
Habitacle de la lumière divine et réceptacle des dons de l’Esprit, splendeur des presbytres, véritable étalon des moines, ô sage Porphyre, resplendissant du don des miracles et du discernement, notre Père vénérable, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.
Kondakion du saint prophète, ton 8
Prophète inspiré, tu as proclamé à la face de l’univers que Dieu viendrait du midi, c’est-à-dire de la Vierge Marie, * et du milieu de la nuit où tu veillais devant lui, * tu as annoncé au monde la résurrection du Christ comme tu l’avais appris d’un Ange resplendissant. * C’est pourquoi dans l’allégresse nous te chantons: * Réjouis-toi, brillant trésor de prophétie.
Kondakion de saint Ouroch, ton 6
Comme splendide fleur d’un noble rameau, bienheureux Ouroch, tu as poussé, mais par jalousie tu fus tué de la main de tes propres familiers; toi qu’illuminait l’Esprit divin et qui étais issu d’une famille de saints, pour la sainteté de ta vie et pour ton martyre tu fus couronné; et, puisque tu habites le céleste palais, prie pour nous qui célébrons ta mémoire de tout notre cœur.
Kondakion de saint Joannice de Devitch, ton 8
Dès ta jeunesse, tu aimas la vie angélique, ô sage en Dieu, tu laissas tous les biens éphémères. Sorti du monde, telle une étoile tu t’élevas vers le Soleil spirituel et juste, le Christ, Duquel tu reçus la grâce de la guérison, soignant les différentes maladies de ceux qui accourent à ta châsse sacrée. Aussi, célébrant avec amour ta vénérable mémoire, nous te crions : réjouis-toi père Joannice !
Kondakion, ton 8
Temple très sacré du Paraclet et très aimé de la Toute Pure Mère de Dieu, Porphyre, louons-le de tout notre cœur. Lui qui aime et guérit et protège tous et intercède afin que nous parvenions à la déification. Pour tout cela nous nous écrions : Réjouis-toi, Père Porphyre.
ÉPITRE DU JOUR
Galates III, 8-12
Frères, l’Écriture prévoyait déjà que Dieu justifierait les païens par la foi, et c’est ainsi qu’Abraham reçut d’avance cette bonne nouvelle : « En toi seront bénies toutes les nations ». Les fils qui lui viennent de la foi sont donc bénis avec Abraham, parce qu’il a cru. Tous ceux, en effet, qui s’en tiennent aux pratiques de la Loi demeurent sous le coup de la malédiction. Car il est écrit : « Maudit soit quiconque ne s’attache pas à pratiquer tous les préceptes écrits dans le livre de la Loi.» D’ailleurs, il est clair que la Loi ne justifie personne devant Dieu, puisqu’il est écrit que «la vie future appartient à celui qui tire sa justice de la foi ». Or la Loi ne procède pas de la foi ; au contraire, elle dit : « C’est en pratiquant les préceptes que l’on vivra grâce à eux ».
ÉVANGILE DU JOUR
Lc IX, 57-62
Pendant qu’ils étaient en chemin, un homme lui dit : Seigneur, je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids : mais le Fils de l’homme n’a pas un lieu où il puisse reposer sa tête. Il dit à un autre : Suis-moi. Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; et toi, va annoncer le royaume de Dieu. Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d’aller d’abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui répondit : Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas propre au royaume de Dieu.