Sainte Xénia de Rome (Vème s.) ; saint Babylas d’Antioche et ses disciples saints Timothée et Agapios, martyrs en Sicile (IIIème s.) ; Saint Savinien, martyr à Rilly, près de Troyes en Champagne (275) ; saint Macédonius, ermite syrien (vers 420) ; Saint Léobard, reclus à Marmoutier (593) ; saint Bertran, abbé à saint Quentin (VIIème s.) ; saint Néophyte le Reclus de Chypre, ascète (XIIème s.) ; saint Gérasime de Perm (1441) ; saint Jean, martyr à Kazan (1529) ; sainte bienheureuse Xenia de Saint-Pétersbourg (vers 1803) ; saint martyr Nicolas (Tsikoura) (1918).
SAINTE XÉNIA DE SAINT-PÉTERSBOURG
Xénia Grigorievna Pétrova était mariée à un brillant colonel de l’armée impériale, également chantre à la cour, et menait une vie mondaine et aisée au sein de l’aristocratie de la capitale. Le décès subit de son époux, alors qu’elle n’avait que vingt-six ans, la plongea dans un profond désarroi et lui fit réaliser la vanité de tout attachement terrestre. Elle entreprit dès lors de se libérer de tout ce qui la retenait à la terre, pour se mettre en marche vers le Royaume des cieux par la voie la plus étroite et la plus difficile : celle de la folie pour le Christ. Son comportement changea complètement, et en la voyant distribuer ses biens en dons et en aumônes, ses proches crurent que son deuil lui avait fait perdre la tête. Elle avait revêtu le costume militaire de son mari et ne répondait que lorsqu’on s’adressait à elle avec le nom du défunt. Sans gîte, pieds nus et bientôt revêtue, été comme hiver, des mêmes haillons bariolés, elle allait par les rues des quartiers pauvres, en s’offrant avec douceur et résignation — à l’image du Christ en sa Passion — aux moqueries et aux mauvaises farces des garnements. Elle n’acceptait l’aumône de ceux qui la prenaient en pitié que pour la redistribuer immédiatement aux pauvres, ne mangeait que de temps à autre, quand elle rendait visite à quelque famille de sa connaissance, et allait passer ses nuits dans un champ, à l’extérieur de la ville, où elle restait à genoux en prière jusqu’au lever du soleil.
Les habitants pieux remarquèrent peu à peu que sa conduite étrange cachait une vie sainte, que ses paroles énigmatiques et figurées n’étaient pas sans sagesse et qu’elles voilaient souvent la prédication d’événements à venir. La bénédiction de Dieu semblait l’accompagner partout où elle allait. Quand elle entrait dans une boutique, la recette de la journée croissait notablement ; quand un cocher la prenait dans sa voiture, il trouvait un grand nombre de clients ; quand elle embrassait un enfant malade, il recouvrait bientôt la santé. La compassion qu’on lui portait se transforma bientôt en une vénération générale dans toute la ville, dont elle devint le véritable ange protecteur. Après avoir porté la croix de la folie volontaire par amour du Christ pendant quarante-cinq ans, sainte Xénia s’endormit dans le Seigneur à l’âge de soixante et onze ans (entre 1794 et 1806).
Sa tombe fut immédiatement l’objet d’une vénération croissante et devint un véritable lieu de pèlerinage. Miracles, guérisons, prophéties, apparitions de la sainte n’ont pas cessé depuis près de deux siècles auprès de cette tombe source de vie et de bénédictions. Le peuple s’y presse en foule pour recevoir le secours très puissant des prières de la sainte, considérée comme patronne de la cité, et chacun emporte un peu de terre de son tombeau et de l’huile de la veilleuse qui y brûle en permanence.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaire de sainte Xénia de Rome, ton 8
En toi, vénérable Mère, la divine Image se reflète exactement : * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme qui vit jusqu’en la mort et par-delà; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * sainte Xénia, avec les Anges dans le ciel.
Tropaire de sainte Xénia de Saint-Pétersbourg, ton 4
Rejetant les vanités du monde terrestre,* tu as pris la croix d’une vie sans logis dans l’errance,* tu n’as pas craint les afflictions, les privations, et la dérision des gens,* mais tu as connu l’amour du Christ, * dont maintenant tu te délectes dans les deux*, ô bienheureuse Xénia sage en Dieu,* prie pour le salut de nos âmes.
Kondakion de saint Xénia de Rome, ton 2
Célébrant ton mémorial admirable, Xénie, * nous qui te vénérons de tout cœur, * nous chantons le Christ qui te donna le pouvoir des guérisons ; * intercède sans cesse auprès de lui pour nous tous.
Kondakion de sainte Xénia de Saint-Pétersbourg, ton 3
Séjournant sur terre comme une étrangère, * mais aspirant à la patrie céleste* folle aux yeux des insensés et des incroyants*, tu as été reconnue très sage et sainte par les fidèles, * et tu as été couronnée par Dieu de gloire et d’honneur, * ô vaillante Xénia sage en Dieu, * c’est pourquoi nous te clamons:* réjouis-toi, car après ton voyage sur terre tu résides dans la demeure paternelle.
ÉPITRE DU JOUR
I Pierre IV, 12 – V, 5
Ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s’ingérant dans les affaires d’autrui. Mais si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. Car c’est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Dieu ? Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien. Voici les exhortations que j’adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable.
Ga III,23-29 (Ste Xénia de Pétersbourg)
Frères, avant que ne vienne la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en attendant la révélation de la foi. Ainsi la Loi nous a servi de pédagogue pour nous conduire au Christ, afin que nous obtenions de la foi notre justification. Mais, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous des fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous tous qui dans le Christ avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais, si vous êtes du Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, les héritiers de ce que Dieu a promis.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc XII, 38-44
Il leur disait dans son enseignement : Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques ; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ; qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l’apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement. Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.
Mt XXV, 1-13 (Ste Xénia de Pétersbourg)
En ce temps-là, Jésus dit cette parabole : « le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. Comme l’époux tardait, toutes s’assoupirent et s’endormirent. Au milieu de la nuit, on cria : “Voici l’époux, allez à sa rencontre !” Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent aux sages : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les sages répondirent : “Non ; il n’y en aurait pas assez pour nous et pour vous ; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva ; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous.” Mais il répondit : “Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.” Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l’heure ».