VENDREDI LUMINEUX. Fête de la Source Vivifiante de la Mère de Dieu
Saint Siméon, frère du Seigneur, évêque de Jérusalem et martyr (107) ; saint Euloge l’hospitalier de Thébaïde (IVème s.) ; saint Floribert, évêque de Liège (vers 746) ; saint Étienne, évêque de Vladimir en Volhynie (1094) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Paul (Svetozarov) et Jean (Rojdestvensky), prêtres, Pierre (Yazykov), Nicolas (Malkov), Auxence (Kalachnikov), Serge (Mefodiev) et Anastasie, martyrs (1922), Marie (Nosov), moniale (1938), Jean (Spassky), prêtre (1941).
SYNAXAIRE DU VENDREDI LUMINEUX
Ce temple fut d’abord fondé par l’empereur Léon le Grand. C’était un homme affable et bienveillant, rempli de compassion : avant qu’il ne montât sur le trône impérial, alors qu’il était encore un simple particulier et qu’il se trouvait à cet endroit précisément, il rencontra un aveugle égaré et il le prit par la main pour le guider. Lorsqu’ils furent à proximité de ce lieu, l’aveugle fut pris d’une soif intense et demanda à Léon de le désaltérer. Celui-ci, entrant dans le bois, se mit à chercher. L’endroit était planté de toutes sortes d’arbres au feuillage abondant. Comme il n’y trouvait pas d’eau, il revint chagriné. Mais d’en haut il entendit une voix qui lui disait. “Léon, il ne faut pas t’inquiéter, car l’eau est proche ; reviens en arrière et tu la trouveras.” Léon revint en arrière et chercha beaucoup, mais ne trouva pas. Il entendit à nouveau la même voix lui dire : “Empereur Léon, entre au plus profond de ce bois, prends avec tes mains de l’eau bourbeuse et guéris la soif de l’aveugle ; enduis les yeux de cet aveugle, et tu sauras immédiatement qui je suis, moi qui depuis longtemps suis l’habitante de ce lieu.” Léon fit donc ce que la voix lui avait révélé, et l’aveugle recouvra la vue. Et, selon la prédiction de la divine Mère, Léon devint empereur peu après, et ses pieuses mains édifièrent au-dessus de la source un temple que l’on peut voir de nos jours.
Là, de nombreux miracles se succédèrent et, longtemps après, Justinien, ce très grand empereur byzantin, alors qu’il souffrait de dysurie, y trouva sa guérison. Par reconnaissance envers la Mère du Verbe, il reconstruisit l’église, qu’il fit plus grande et plus belle. Puis, comme elle avait été endommagée par divers tremblements de terre, finalement Basile le Macédonien la fit restaurer, de même qu’après lui son fils, Léon le Sage. De leur temps, la source opéra beaucoup de miracles : elle guérit d’abcès, de dysurie, d’étisie et de nombreux autres maux tels que tumeurs ou flux de sang, diverses impératrices, ainsi que d’autres femmes. Elle fit cesser bon nombre de fièvres, dont la tierce, et d’autres états grippaux. Elle porta remède également à la stérilité : c’est ainsi qu’à l’impératrice Zoé la source accorda comme don la naissance de l’empereur Constantin Porphyrogénète. Elle a même ressuscité un mort : c’était un pèlerin de Thessalie qui, faisant route vers la source, mourut en chemin. Sur le point de mourir, alors qu’il rendait le dernier souffle, il recommanda aux marins de le porter à l’église de la Source et là, après avoir versé sur lui trois seaux de l’eau qui en jaillit, de l’ensevelir. Il en fut ainsi, et le mort, tandis qu’on lui versait de cette eau, ressuscita.
Longtemps après, alors que le grand temple menaçait de s’écrouler, la Mère de Dieu apparut et le souleva jusqu’à ce que fût sortie la foule qui le remplissait. Cette eau jadis a guéri divers possédés et libéré de leurs chaînes des prisonniers. Elle a guéri la pierre dont souffrait l’empereur Léon le Sage, calmé une violente fièvre de sa femme Théophanô et fit cesser l’étisie de son frère, le patriarche Étienne. Elle guérit aussi de sa surdité le patriarche Jean de Jérusalem. Elle calma la violente fièvre du patrice Tarasios et de sa mère Magistrissa, ainsi que la dysurie de Stylianos, son fils. Une femme du nom de Skhizaina fut délivrée de la dysenterie. Avec cette eau, l’empereur Romain Lécapène, ainsi que sa femme, guérissait relâchements et occlusions. En Chaldée, l’invocation de la divine Mère guérit le moine Pépérine (grain de poivre) et un de ses disciples. De même elle sauva du châtiment les moines Matthieu et Mélétios, accusés auprès de l’empereur. Et qui dira les miracles dont purent bénéficier patrices et protospathaires, et des milliers d’autres ? Quelle langue pourra décrire tout ce que cette eau a produit et tout ce qu’elle opère jusqu’à ce jour, car ils surpassent en nombre les gouttes de pluie, les astres du ciel ou les plantes de la terre, les miracles que nous avons observés de nos jours. Surnaturellement elle guérit les ulcères, la gangrène, les chancres et les autres tumeurs mortelles, les anthrax, la lèpre, les inflammations, les cancers féminins et nombre de maladies mentales ; et, pour les yeux, l’ophtalmie, l’albugine et le glaucome. Elle a guéri de l’hydropisie le varègue Jean et d’une tumeur maligne un autre Varègue ; d’un érysipèle l’hiéromoine Marc, d’une maladie de la pierre ainsi que d’une dyspnée qui le faisait souffrir depuis quinze ans, le moine Macaire. À cela s’ajoute une multitude incalculable de miracles que la source a produits et qu’elle opère encore, sans jamais s’arrêter.
Par l’intercession de ta Mère, Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de Pâques, ton 5
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
Hypakoï de Pâques, ton 8
Ayant devancé l’aurore et trouvé la pierre roulée loin du tombeau, Marie et ses compagnes entendirent la voix de l’ange : Celui qui est dans la lumière éternelle, pourquoi le cherchez-vous parmi les morts, comme un homme ? Voyez le linceul, courez et proclamez au monde que le Seigneur s’est relevé, après avoir mis à mort la mort, car Il est le Fils du Dieu qui sauve le genre humain.
Tropaire de la Source vivifiante de la Mère de Dieu, ton 1
Ton temple, ô Mère de Dieu, / est devenu le paradis : / comme flots d’eaux vives éternellement, / il fit jaillir les guérisons / nous les fidèles, auprès de lui nous puisons / comme à la Source vivifiante la santé / et la vie éternelle, car tu intercèdes auprès de ton fils, le Christ notre Dieu, // pour qu’il sauve nos âmes.
Kondakion de la Source vivifiante de la Mère de Dieu, ton 8
De ta source inépuisable accorde-moi, / Vierge comblée par la grâce de Dieu, / les flots sans cesse jaillissants / de ta grâce qui dépasse l’entendement ; / comme à celle qui enfanta le Verbe ineffablement / je te demande de me rafraîchir afin que je te crie : // réjouis-toi, fontaine du salut.
Kondakion de Pâques, ton 8
Bien que tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau, Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé : Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à ceux qui sont tombés la Résurrection.
ÉPITRE DU JOUR
Actes III, 1-8
Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l’heure de la prière : c’était la neuvième heure. Il y avait un homme boiteux de naissance, qu’on portait et qu’on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l’aumône. Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit : Regarde-nous. Et il les regardait attentivement, s’attendant à recevoir d’eux quelque chose. Alors Pierre lui dit : Je n’ai ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes ; d’un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu.
Ph. II, 5-11 (Source vivifiante)
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn II, 12-22
Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours. La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables; et il dit aux vendeurs de pigeons: Ôtez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore. Les Juifs, prenant la parole, lui dirent: Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte? Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras! Mais il parlait du temple de son corps. C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Lc. X, 38-42 ; XI, 27-28 (Source Vivifiante)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité! Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!