Carême de la Nativité
Saint Paramon, martyr avec 370 chrétiens de Nicomédie (250) ; saint Philomène, martyr à Ancyre (vers 274) ; Saint Brendan de Birr (573) ; saint Acace du Sinaï (VI) ; saint Nectaire des Grottes de Kiev (XII) ; saint Habib, évêque de Nekressi en Géorgie, martyr (VI) ; saint Pityroun (IV), disciple de Saint Antoine le Grand ; saint Denis, évêque de Corinthe, martyr (182) ; saint Pitirim d’Égypte (IV) ; saint Tiridate, roi d’Arménie (IV) ; saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyr (305) ; saint Mardaire, évêque de Libertyville (1935) ; saint hiéromartyr Serge (Kotchourov), prêtre (1941).
SAINT MARTYR PARAMON
Akylin, le gouverneur d’Orient pendant le règne de l’empereur Dèce (vers 250), partit un jour en cure aux eaux thermales de Balsatia. Il ordonna d’emmener à cette occasion trois cent soixante-dix chrétiens de Nicomédie, qui avaient été emprisonnés sur son ordre, afin de les mettre en demeure d’y offrir un culte au temple d’Isis. Comme ils avaient refusé, ils furent tous décapités. En voyant ce spectacle, le juste Paramon cria au gouverneur : « Quelle grande impiété je vois ! Un infâme massacre de tant de justes, étrangers de surcroît, comme s’ils étaient des bestiaux ! » Akylin entendit ces paroles et ordonna de l’arrêter. En chemin, les soldats de son escorte maltraitèrent saint Paramon de différentes manières : les uns le frappèrent de leur lance, d’aucuns lui percèrent la langue et d’autres membres au moyen de roseaux aiguisés. Enfin parvenus auprès du gouverneur, ils le mirent à mort. Son corps fut enseveli avec les autres saints martyrs.
SAINT HIÉROMARTYR SATURNIN DE TOULOUSE
Grec d’origine et de noble naissance, saint Saturnin fut un des sept saints missionnaires envoyés de Rome pour évangéliser la Gaule, sous le règne de Dèce (250). Lorsque ces saints hommes parvinrent à Arles, Saturnin se vit attribuer les régions du Languedoc, de la Gascogne (sud-ouest de la France) et les frontières de l’Espagne. Après avoir connu de rapides succès, il se heurta ensuite à l’endurcissement des païens à Carcassonne, et fut emprisonné. Délivré par l’intervention d’un ange, il poursuivit sa mission vers la ville de Toulouse où, trouvant des âmes mieux disposées à recevoir la Parole de Dieu, il fonda une église. Il guérissait les malades et les lépreux par le signe de la Croix et inspirait par sa parole un ardent amour de Dieu à ses auditeurs. Puis, laissant saint Papoul poursuivre son œuvre, il continua son périple vers l’Espagne et évangélisa Pampelune et Tolède.
De retour à Toulouse après le martyre de saint Papoul, le saint évêque resplendissait tellement de la grâce de Dieu que les idoles cessèrent de rendre leurs oracles trompeurs, et restèrent muettes malgré les prières et les sacrifices de leurs adeptes. Les païens étaient désespérés et se préparaient à offrir un taureau en sacrifice sur le Capitole, lorsque Saturnin vint à passer pour se rendre à un office religieux. Dans la foule quelqu’un le reconnut et s’écria : « Voici l’ennemi de notre religion, le porte-étendard de la nouvelle secte, celui qui enseigne qu’il faut détruire nos temples, celui qui condamne nos dieux en les appelant des démons. C’est lui qui, par sa présence, nous empêche d’obtenir nos réponses accoutumées. Vengeons l’injure qu’il nous fait et qu’il fait à nos dieux. Obligeons-le à sacrifier pour apaiser les dieux et sinon à mourir pour que sa mort, du moins, leur soit agréable ! » Tandis que ses compagnons prenaient la fuite, Saturnin, gardant son calme, répondit : « Je ne connais que le seul et vrai Dieu. Comment voulez-vous que je craigne vos dieux imaginaires, alors que, selon vous, ce sont eux qui sont effrayés par moi ? » À ces mots de l’évêque, le tumulte de la foule ne fit que croître. Ils se saisirent de Saturnin, lui attachèrent une grosse corde aux pieds et le fixèrent derrière le taureau sauvage qui, frappé à coups d’aiguillons, se précipita furieusement hors du temple. Dès les premières marches, la tête du saint martyr se brisa en laissant répandre sa cervelle à terre ; puis la bête, poursuivant sa course folle dans les rues de la ville, réduisit en lambeaux son corps jusqu’à ce que la corde se rompît à un endroit où l’on édifia plus tard une église en l’honneur du saint évêque. Au mépris du danger, deux pauvres femmes chrétiennes vinrent peu après sur les lieux, déposèrent le corps de saint Saturnin dans un cercueil de bois et l’ensevelirent dans une fosse voisine. Très fréquenté pendant des siècles par de nombreux pèlerins, le tombeau du saint apôtre de Toulouse, au-dessus duquel on édifia par la suite une grande basilique, était célèbre dans toute l’Europe pour les miracles qui s’y accomplissaient. En France, de nombreuses localités portent son nom (Saturnin, Cernin, Sornin, etc).
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr Paramon, ton 4
Ton Martyr, Seigneur, pour le combat qu’il a mené / a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; / animé de ta force, il a terrassé les tyrans / et réduit à l’impuissance l’audace des démons; / par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire du saint hiéromartyr Saturnin, ton 4
Par les premiers Apôtres tu fus envoyé comme premier évêque de Toulouse, Saturnin ; dans les ténèbres des païens tu as porté la lumière du Christ ; intercède auprès de Lui pour que nos âmes soient sauvées.
Тropaire de saint Mardaire de Libertyville, ton 4
Tu aimas le Christ dès ta jeunesse, et tu ne servis que Lui durant toute ta vie, tu n’écoutas que le Dieu Créateur, et tu prêchas à tous la parole de l’Amour divin, aimant la beauté de la maison du Seigneur, ô Mardaire l’illuminateur récemment apparu, édificateur de l’Église du Christ ; aussi le Seigneur Ami des hommes t’a honoré de la gloire éternelle de Son Royaume, sur terre et dans les cieux.
Kondakion du saint martyr Paramon, ton 2
Devenus soldats du Christ par la foi, / vous avez enfoncé les rangs de l’ennemi; / ayant reçu la couronne des vainqueurs, / bienheureux Paramon et Philoumène, vous partagez avec les Anges même honneur.
Kondakion du saint hiéromartyr Saturnin, ton 6
Tu n’as pas craint les faux dieux des païens, effrayés plutôt par ta lumière, Saturnin ; ceux qui sacrifiaient à ces démons, pour la mort de leur âme, des taureaux, te firent traîner par l’un de ces animaux jusqu’aux marches du Capitole, où ton chef, se brisant, fit éclater la puissance de satan et, comme tête des fidèles, édifia pour toujours, à la gloire du Père, sous la motion de l’Esprit, l’Église toulousaine du Christ notre Dieu.
Kondakion de saint Mardaire de Libertyville, ton 8
Du village de Kornet de Lech, du Monténégro de Pierre de Tsétinié, tu survolas tel un aigle montagnes et mers, depuis la Russie impériale jusques en lointaine Amérique, Mardaire ami de Dieu, tu as témoigné à tous du Seigneur Christ ; tu édifias l’église de Libertyville, et fus le bienfaiteur des indigents et des orphelins. Aussi, après la mort, tu te réjouis dans l’éternel royaume de Dieu.
ÉPITRE DU JOUR
2 Tim I,1-2,8-18
Paul, apôtre de Jésus Christ, par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est en Jésus Christ, à Timothée, mon enfant bien-aimé : que la grâce, la miséricorde et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ notre Seigneur. N’aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile. C’est pour cet Évangile que j’ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d’instruire les païens.Et c’est à cause de cela que je souffre ces choses ; mais j’en ai point honte, car je sais en qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là. Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi. Garde le bon dépôt, par le Saint Esprit qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m’ont abandonné, entre autres Phygelle et Hermogène. Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore, car il m’a souvent consolé, et il n’a pas eu honte de mes chaînes ; au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement, et il m’a trouvé. Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là. Tu sais mieux que personne combien de services il m’a rendus à Éphèse.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XX, 19-26
Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils se mirent à observer Jésus ; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d’être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l’autorité du gouverneur. Ces gens lui posèrent cette question : Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l’apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit : Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription ? De César, répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Ils ne purent rien reprendre dans ses paroles devant le peuple ; mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.
