Saint Timothée et son épouse sainte Maure, martyrs en Égypte (298) ; saint Théodose, higoumène des Grottes de Kiev (1074) ; saint Pierre, thaumaturge, évêque d’Argos (922) ; saint Théophane, évêque de Périthéorion (1353) ; sainte Julienne (1393) et Eupraxie (1394) de Moscou ; saint néo-martyr Ahmed le Calligraphe (1682) ; saint hiéromartyr Nicolas (Benevolensky), prêtre (1941).
SAINTS MARTYRS TIMOTHÉE ET MAURE
Saint Timothée était originaire d’un village proche de Thèbes, en Égypte. Il avait été ordonné lecteur et, par la lecture des livres saints dans les assemblées liturgiques, il confirmait les chrétiens dans leur espérance des biens à venir. Lorsque furent publiés les premiers édits de Dioclétien contre les chrétiens (304), vingt jours seulement après son mariage avec la pieuse Maure, Timothée fut dénoncé comme prédicateur de la nouvelle religion et traduit devant le préfet de Thèbes, Arien, qui le somma de lui livrer les livres de l’église. Mais le saint refusa, disant : « De même qu’un père ne saurait livrer volontairement ses enfants à la mort, de même je préfère mourir plutôt que de livrer à l’autodafé ces manuscrits par lesquels les fidèles et moi-même recevons la grâce de Dieu et la protection de ses anges. » Pris de colère, Arien lui fit passer dans les oreilles des broches rougies au feu, qui, transperçant le tympan, lui crevèrent les deux yeux qui tombèrent à terre. On l’attacha ensuite à une roue couverte de clous qui lui déchiquetèrent la chair ; mais Timothée fut guéri par la grâce de Dieu et résista à d’autres supplices, en criant que rien ne pourrait le séparer de l’amour du Christ (cf. Rm 8, 35). Le tyran le fit alors jeter en prison et convoqua Maure avec l’espoir de l’utiliser pour vaincre la résistance de Timothée. Il essaya d’abord, par des flatteries, de la convaincre de ramener son époux à la raison, afin de ne pas le perdre après vingt jours seulement de mariage. Au terme d’un bref entretien avec Timothée, Maure sortit du cachot, pleine d’une sainte ardeur, et confessa au préfet qu’elle aussi était chrétienne et se tenait prête à offrir sa vie pour le Christ. Arien lui fit tondre les cheveux et, après avoir eu les doigts coupés, elle fut jetée dans de l’eau bouillante. Elle resta toutefois indemne et dit au magistrat : « Ton feu est bien faible. Si tu n’as pas assez de bois, envoie des serviteurs chez mes parents, et ils t’en donneront ! » Arien s’approcha et demanda à vérifier par lui-même si l’eau était bien chaude. Maure lui jeta de l’eau et, hurlant de douleur, le préfet vit la peau de sa main se décoller sous l’effet de la brûlure. Il ordonna alors de brûler la sainte avec des torches préalablement enduites de goudron et de soufre. Mais Maure restait encore invulnérable et raillait l’impuissance de ses persécuteurs. Arien donna alors l’ordre d’attacher les deux époux à des croix, l’un en face de l’autre, et de les laisser mourir lentement. Ils restèrent ainsi crucifiés, à l’imitation de notre Seigneur Jésus-Christ, pendant neuf jours entiers, en s’encourageant mutuellement à la patience. Plein de rage devant ce spectacle de la victoire du Christ qui habitait en eux par la foi, le diable prit une apparence humaine et présenta à Maure une coupe de lait mêlé de miel pour la désaltérer. Mais la sainte le repoussa par sa prière. Par la suite, il la transporta en imagination dans une terre de délices, près d’un fleuve de lait. Celle-ci s’arma alors d’une sainte colère pour repousser une fois de plus ces avances trompeuses, et déclara qu’elle préférait boire au calice de vie éternelle que le Christ lui présentait sur la croix. Dès le départ du démon, un ange du Seigneur apparut, prit Maure par la main et l’entraînant en vision au ciel, il lui montra un trône resplendissant, sur lequel étaient posées une robe d’une blancheur éclatante et une couronne en or, et il dit : « C’est pour toi que ces choses sont préparées. » Puis il la transporta dans un lieu plus élevé encore, où se trouvaient un autre trône, une autre robe blanche et une autre couronne, et il ajouta : « Celles-ci ont été préparées pour ton mari, car c’est lui qui a été la cause de ton salut. » Revenue à elle, Maure fit part de cette révélation à Timothée, et c’est avec joie qu’ils remirent ensemble leur âme à Dieu, le dixième jour.
Des pieux chrétiens acquirent leurs corps à prix d’argent et les ensevelirent avec honneurs, en rendant grâce à Dieu d’avoir glorifié ses saints martyrs. Par la suite de nombreuses guérisons s’accomplirent non seulement auprès de leurs reliques, mais aussi au profit des fidèles qui vénéraient leur icône ou invoquaient le nom des saints époux.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de Pâques, ton 5
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.
Tropaire du dimanche du 3ème ton
Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
Tropaire des saints martyrs, ton 4
Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené * ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire de saint Théodose de Kiev, ton 8
Dès l’enfance tu as aimé la vie monastique: formé à la vertu, courageusement tu as réalisé ton désir, habitant dans une grotte et rendant si belle ta vie par tes jeûnes et ta splendeur, toi qui demeuras dans une constante prière, tel un Ange incorporel, éclairant comme un brillant luminaire la terre de Russie; Père Théodose, prie le Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes.
Kondakion des saints martyrs, ton 4
Vous qui avez supporté * les supplices les plus variés * et avez reçu de Dieu * votre couronne, auprès de lui, * intercédez pour nous qui célébrons * votre mémoire sacrée, * sublime Timothée et Maure toute-digne de nos chants, * afin que nous puissions jouir de la paix, * car la forteresse des fidèles, c’est bien le Seigneur.
Kondakion de saint Théodose de Kiev, ton 3
En ce jour vénérons un astre de la Russie surgi de l’orient pour gagner le couchant, le bienheureux Théodose, car il a comblé tout le pays de ses miracles et bienfaits et nous-mêmes par la grâce et perfection de sa règle monastique.
Kondakion du paralytique, ton 3
Par Ta divine sollicitude, Seigneur, relève mon âme cruellement paralysée par toutes sortes de péchés et d’actions insensées, de même que jadis Tu as relevé le paralytique, afin que sauvé, je Te clame : ô Christ miséricordieux, gloire à Ta Puissance.
ÉPITRE DU JOUR
Actes X, 1-16
Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne. Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison ; il faisait beaucoup d’aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit : Corneille ! Les regards fixés sur lui, et saisi d’effroi, il répondit : Qu’est-ce, Seigneur ? Et l’ange lui dit : Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s’en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre ; il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer. Dès que l’ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d’entre ceux qui étaient attachés à sa personne ; et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé. Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela arriva jusqu’à trois fois ; et aussitôt après, l’objet fut retiré dans le ciel.
ÉVANGILE DU JOUR
Jn VI, 56-69
Le Seigneur dit : celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n’en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement. Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm. Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l’écouter? Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il? Et si vous voyez le Fils de l’homme monter où il était auparavant?… C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta: C’est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui. Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.