
7 mars
Grand Carême. Dispense d’huile et de vin. Mémoire du miracle de saint Théodore le Conscrit. Saints Basile, Éphrem, Capiton, Eugène, Euthère, Elpide et Agathodore, évêques de Chersonèse, martyrs (IVème s.) ; saint Paul le simple, ermite en Égypte (vers 340) ; saint Éphrem, patriarche d’Alexandrie (546) ; saint Émilien, moine en Italie (VIème s.) ; saints néo-martyrs de Russie : hiéromartyr Nicolas (Rozov), prêtre (1930), Nil (Tioutioukine), moine, Matrone (Grochev), Marie (Grochev), Eudocie (Sinitzyne), Catherine (Konstantinov), Antonine (Novikov), Nadejda (Krouglov), Xénia (Petroukine) et Anne (Gorokov) (1938).
SAINTS HIÉROMARTYRS DE CHERSONÈSE
Vers la seizième année du règne de Dioclétien (300), le saint archevêque de Jérusalem, Hermon (300-314), envoya des évêques missionnaires dans différentes contrées afin d’y prêcher l’Évangile comme de nouveaux apôtres, en particulier vers la Crimée et le pays des Scythes. Lorsque saint Basileus arriva à Chersonèse , il commença aussitôt à annoncer la Bonne Nouvelle aux idolâtres, en leur recommandant d’abandonner leurs faux dieux et d’embrasser la voie de la vertu pour acquérir la vie éternelle. Les païens se précipitèrent furieux contre lui, l’accusant de vouloir renverser leurs traditions, et ils le chassèrent de la contrée en l’accablant de coups. De là, le saint alla s’installer dans une grotte sur le mont Parthène, dans laquelle il priait pour la conversion des infidèles. Le fils du plus important seigneur de Chersonèse vint alors à mourir. La nuit même, il apparut en vision à ses parents éplorés et leur demanda de rappeler le missionnaire qu’ils avaient fait chasser, afin qu’il prie pour lui. Dès que le saint se mit en prière et aspergea le corps de l’enfant d’eau bénite, celui-ci revint à la vie. Ses parents et tous ceux qui étaient présents crurent alors au Christ et demandèrent à recevoir le saint baptême. Mais d’autres païens endurcis, voyant avec crainte les progrès du christianisme, se saisirent du saint évêque, avec la complicité des Juifs, et le traînèrent au bout d’une corde par les rues et les places publiques. C’est ainsi que le saint martyr orna d’une première couronne triomphale le siège épiscopal de Chersonèse.
Saint Éphrem, lui, avait été envoyé en Scythie, et il proclamait le Christ avec assurance parmi les païens partout où il passait. Capturé par les idolâtres et refusant d’adorer les faux dieux, il eut la tête tranchée. On raconte qu’une étoile apparut le jour même, au-dessus de ses reliques qu’on avait jetées aux rebuts .
Peu après, arrivèrent à Cherson de nouveaux évêques missionnaires : Eugène, Agathodore et Elpidios. Ils reçurent eux aussi la couronne du martyre, un an exactement après la mort de saint Basile.
Quelques années plus tard, sous le règne de saint Constantin le Grand (vers 330), l’archevêque de Jérusalem envoya saint Éthérios comme nouvel évêque de Chersonèse. Constatant la sauvagerie des habitants de cette région, celui-ci fit un voyage à Constantinople et obtint pour les chrétiens la protection des autorités. Par édit de l’empereur, les impies furent chassés de la cité et l’on put y construire la première église chrétienne. Au retour d’un nouveau voyage à Constantinople, entrepris pour remercier saint Constantin de ses bienfaits, Éthérios fut capturé par les païens et jeté dans le Danube.
À la demande des chrétiens de Chersonèse laissés orphelins, l’empereur leur envoya un nouvel évêque, saint Capiton. Accueilli par une foule nombreuse à son arrivée dans la ville, il fut alors interpellé par des païens qui lui demandèrent de se soumettre à l’épreuve du feu afin de prouver la vérité de sa prédication. Tous se précipitèrent pour préparer un grand bûcher. Quand il fut allumé, l’évêque se revêtit de tous ses ornements liturgiques et, après une longue prière silencieuse, il ordonna au diacre de clamer : « Soyons attentifs ! » Il entra alors solennellement dans les flammes et, après un moment, il en ressortit indemne, son phélonion couvert de charbons ardents. Le peuple cria alors d’une seule voix : « Il n’y qu’un Dieu, celui des chrétiens, qui est grand et glorieux ! » Et toute la population reçut le saint baptême. Dès lors la foi put s’affermir sans encombre dans cette région. Ce miracle fut relaté aux saints Pères du Premier Concile de Nicée (325). On raconte que, quelques années plus tard, au retour d’un voyage à Constantinople, le navire de saint Capiton échoua à l’embouchure du Dniepr à la suite d’une tempête, et que le saint fut noyé par les païens de l’endroit, le 22 décembre .
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du dimanche, ton 6
Les puissances angéliques apparurent devant Ton sépulcre, et ceux qui le gardaient furent comme frappés de mort. Marie se tenait près du tombeau, cherchant Ton Corps immaculé. Tu as dépouillé l’enfer, sans être éprouvé par lui ; Tu es allé à la rencontre de la Vierge en donnant la vie. Ressuscité d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
Kondakion du dimanche du Jugement dernier, ton 1
O Dieu, lorsque Tu viendras sur la terre dans la gloire et que trembleront toutes choses, un fleuve de feu coulera devant le tribunal, les livres seront ouverts et les secrets révélés. Délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi digne de me tenir à Ta droite, Juge très juste.
ÉPITRE DU JOUR
1 Cor VIII, 8 – IX, 2
Frères, à propos des viandes immolées aux idoles, ce n’est certes pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu : si nous n’en mangeons pas, nous n’aurons rien de moins, et si nous en mangeons, nous n’aurons rien de plus. Mais prenez garde que cette liberté dont vous usez ne devienne pour les faibles une occasion de chute. Car si quelqu’un te voit manger, en toute connaissance, des viandes immolées aux idoles, ne va-t-il pas se croire autorisé, malgré la faiblesse de sa conscience, à en manger lui aussi ? Et ainsi tes bonnes raisons feront tomber le faible, ce frère pour qui le Christ est mort. Or, en péchant contre vos frères, en blessant la conscience de qui est faible, c’est contre le Christ que vous péchez. C’est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, afin que mon frère ne soit pas scandalisé. Ne suis-je pas apôtre ? Ne suis-je pas libre ? N’ai-je pas vu notre Seigneur Jésus Christ ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, pour vous du moins je le suis ; car c’est vous qui, dans le Seigneur, êtes le sceau de mon apostolat.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XXV, 31-46
Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, et t’avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t’avons-nous donné à boire? Quand t’avons-nous vu étranger, et t’avons-nous recueilli; ou nu, et t’avons-nous vêtu? Quand t’avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire; j’étais étranger, et vous ne m’avez pas recueilli; j’étais nu, et vous ne m’avez pas vêtu; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi: Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté? Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.
