
Le 18 octobre, jour de la mémoire des saints néomartyrs Gabriel et Kremidolis, le pape et patriarche d’Alexandrie Théodore II a célébré l’antique liturgie de l’apôtre et évangéliste Marc sur le lieu du martyre et de la tombe des saints, qui se trouve au monastère patriarcal Saint-Georges, dans la ville ancienne du Caire. Cette divine liturgie appartient à l’ancienne tradition alexandrine et est liée inextricablement à l’histoire du deuxième trône patriarcal de l’orthodoxie, avec d’importantes influences byzantines au cours du temps, et qui est attribuée à l’apôtre Marc. Le fait que cette liturgie soit liée au nom du fondateur du trône d’Alexandrie – saint Marc – montre son origine, de même que sa référence à des éléments liturgiques et culturels d’Alexandrie. Elle a été écrite en grec et est connue par des fragments de parchemins et de papyrus du IVème-Vème siècle, mais les manuscrits qui contiennent son texte entier remonte au XIème et aux siècles suivants. Enfin, du point de vue théologique, l’étude de ses prières montre que la liturgie du saint apôtre Marc reflète pleinement la christologie et la pneumatologie de l’Église orthodoxe, tandis que les caractéristiques culturelles locales présentent un intérêt particulier, comme par exemple les références à la vie rurale des Égyptiens, la ville d’Alexandrie et les eaux du Nil. Il convient également de mentionner que saint Nectaire d’Égine, alors évêque de Pentapolis du Patriarcat d’Alexandrie, avait sauvegardé parmi d’anciens manuscrits l’ordo de cette divine liturgie. À l’occasion de cette célébration particulière, le pape et patriarche d’Alexandrie a déclaré : « … Aujourd’hui, vous avez assisté à une divine liturgie différente, notre propre divine liturgie, celle qu’a écrite notre apôtre, saint Marc. Aujourd’hui, la ville du Caire est en fête. Aujourd’hui, ce sont aussi les martyrs [martyrisés en 1522 pour avoir refusé de se convertir à l’islam, ndt] qui fêtent, ces néomartyrs du temps du patriarche Joachim Pany. La tradition indique que cette liturgie avait été préservée par un grand patriarche d’Alexandrie, Mélèce Pigas. Cette liturgie était célébrée seulement ici, en Égypte et, pour cette raison je suis allé vers un puits et j’ai prié pour que les eaux, celles du Nil, montent et irriguent les champs et les jardins d’Égypte. Pour cette raison, nous irons en procession au puits du Nil (…) Vos yeux pleureront, parce que la prière se réfère aux malades. Je me suis rappelé de tous les malades de la pandémie et j’ai demandé que la paix de Dieu vienne sur le pays du Nil. Je vous bénis mes enfants. Aujourd’hui, j’ai porté la chasuble que portaient les premiers prêtres et hiérarques. Je tiens ce bâton qui est une copie de celui du berger lorsqu’il paissait les brebis. En outre, seul le pape d’Alexandrie pouvait se couvrir la tête de cette coiffe, celle que portait toujours le grand Cyrille d’Alexandrie. Cet encolpion en or massif est d’origine paléochrétienne. C’est celui que portaient les premiers évêques en tant que phylactères. Mes enfants, vous avez la bénédiction du Christ. Je remercie les hiérarques Nicolas et Nicodème, qui ont tant de fois prié avec leurs troupeaux pour vous mes jeunes enfants, qui serez les clercs de demain. Que Dieu vous bénisse ». Enfin, le pape et patriarche Théodore II, après avoir adressé des paroles édifiantes aux jeunes, a remercié le métropolite d’Hermopolis Nicolas et métropolite de Memphis Nicodème qui avaient prié avec lui, la communauté du monastère, ainsi que le consul de Grèce au Caire Mme Marie Zisis. À l’issue de la divine liturgie a eu lieu la procession avec l’icône et les reliques des saints dans les catacombes du monastère et la bénédiction des eaux du Nil.
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