La Laure et le séminaire de la Sainte-Dormition de Potchaïev, dans l’ouest de l’Ukraine, sont à nouveau la cible des services de sécurité ukrainiens (SBU) et de la police. L’Église autocéphale et les nationalistes veulent expulser de la Laure l’Église orthodoxe ukrainienne depuis des années, et les tentatives n’ont fait que s’intensifier depuis le début de la guerre en février 2022. Comme la Laure de Kiev, la Laure de Potchaïev appartient à l’État depuis l’époque soviétique et est administrée par la Réserve de Potchaïev-Kremenets. En avril, le Conseil provincial de Ternopol a affirmé avoir constaté des « violations » à la Laure.
Des représentants locaux et de l’État ont également empêché les pèlerins se rendre au monastère. Et le matin du 30 novembre 2023, des officiers du SBU sont arrivés pour « fouiller » la Laure, en raison de « la propagation de l’idéologie russe par les représentants de la Laure », rapporte « Ukrainskaïa Pravda », en se référant à une source du SBU. Au cours de l’année écoulée, les agents du SBU ont perquisitionné des monastères, des églises, des administrations diocésaines et des résidences privées appartenant à des hiérarques et à des membres du clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne dans tout le pays. Il est bien connu que, dans plusieurs cas, ils ont produit de fausses preuves ou interprété les livres orthodoxes imprimés en Russie comme une « preuve » que l’Église orthodoxe ukrainienne canonique est un ennemi de l’État.
La branche de Kremenets du séminaire théologique de Potchaïev, où les jeunes filles étudient pour devenir chefs de chœur, a également été prise pour cible ce matin lorsque la cathédrale Saint-Nicolas de Kremenets, où se trouve l’école, a été encerclée par la police, selon le communiqué du Département de l’information et de l’éducation de l’Église orthodoxe ukrainienne. La police a fait irruption dans les chambres où dormaient les jeunes filles et a forcé celles-ci à rassembler leurs affaires et à entrer dans des bus pour les emmener dans un collège voisin. Toutes les personnes présentes sur les lieux ont reçu l’ordre de quitter les lieux.
« Les forces de sécurité ne se souciaient même pas du fait que la température dans la cour était inférieure à zéro à ce moment-là », a déclaré l’une d’entre elles. Le représentant de la police a déclaré qu’il avait reçu l’ordre d’évacuer les lieux et qu’il avait l’intention de l’exécuter. Certaines étudiantes ont eu peur et se sont enfermées dans leurs chambres, mais les forces de sécurité les menacèrent d’enfoncer les portes et de les expulser physiquement des lieux.
La vidéo ci-dessous montre des scènes de l’expulsion. On peut voir (1’07) les étudiantes chanter le tropaire et le mégalynaire de saint Nicolas.
L’incident d’aujourd’hui survient quelques jours seulement après qu’un tribunal a rejeté l’appel visant à annuler l’ordre d’évacuer la cathédrale, malgré le fait que la communauté paroissiale a préservé et embelli la cathédrale au cours des 30 dernières années.