Le 18 juillet a eu lieu à la laure de la Sainte-Trinité, à Serguiev Possad, une réception solennelle à l’occasion de la fête de saint Serge de Radonège. À la fin de celle-ci le patriarche de Moscou s’est adressé aux personnes présentes par une allocution. Parlant de la signification de la mémoire de saint Serge pour tout le plérôme de l’Église orthodoxe russe, le primat a exprimé ses regrets au sujet des tentatives de certains cercles de politiser le concept de « monde russe ».
« Malheureusement, nos adversaires utilisent l’expression ‘monde russe’ commeune sorte d’épouvantail, déclarant qu’il s’agit là d’une doctrine qui sert exclusivement les intérêts politiques de la Fédération de Russie. Le monde russe, c’est aussi à la fois le monde ukrainien et le monde biélorusse. C’est le monde de toute la « Rous’ ». C’est le monde qui a été créé par le baptême dans le Dniepr, c’est le monde du prince Vladimir, c’est le système de valeurs qui a pénétré dans la culture, dans le mode de vie de notre peuple (…)
Et pour ce qui concerne la langue russe, je dirais seulement que cette langue est celle de nos contacts. Si le rôle de cette langue s’affaiblit, les contacts seront bien plus complexes entre Ukrainiens, Russes et Biélorusses, comme de même avec beaucoup d’autres peuples. Parce que la langue est le moyen naturel pour entretenir des relations chez les hommes appartenant à une seule culture et communauté spirituelle » a déclaré le primat.
« Malgré le fait que la seule mention du monde russe est déjà devenu, en Ukraine, dans le cadre de la doctrine politique actuelle, quasiment un délit, nous continuerons tranquillement, calmement, mais avec insistance, à témoigner de cette vérité, celle des fonts baptismaux de Kiev, de la création par nos ancêtres de toute la civilisation orientale slave, que d’une certaine façon nous appelons « monde russe », a déclaré le patriarche. « Ouvrez ‘La chronique des temps passés’ [du moine Nestor de Kiev, XIIe s., ndt], au début même de cette œuvre figurent les paroles ‘d’où est venue la terre russe ?’. Il n’y est pas question de l’Ukraine, de la Russie, de la Biélorussie, on y parle de la terre russe. Aurions-nous le droit, afin de satisfaire les humeurs politiques, de renoncer à notre histoire, nos idéaux, nos saints, nos monastères, notre office, notre langue commune ? » a conclu le patriarche Cyrille.