13 août

10e dimanche après la Pentecôte

Carême de la Dormition

Clôture de la fête de la Transfiguration de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Transfert des reliques de saint Maxime le Confesseur ; saint Hippolyte, saint Pontien, pape de Rome et sainte Concorde, martyrs à Rome (vers 258) ; sainte Vitaline, ermite en Auvergne (IVème s.) ; saint Antioche, évêque de Lyon (Vème s.) ; saint Junien, ermite en Poitou (vers 587) ; saint Laudulf, évêque d’Évreux (VIème s.) ; sainte Radegonde, reine des Francs, moniale à Poitiers (587) ; s ; saint Dosithée, moine, disciple de saint Dorothée de Gaza (VIIème s.) ; saint Hérulfe, évêque de Langres (vers 774) ; saint Tykhon de Zadonsk, évêque de Voronège, thaumaturge (1783) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Jean Chichev, Joasaph Panov et Constantin Popov, prêtres (1918) ; Séraphim, évêque de Dmitrov, Nicolas Orlov, Jacques Archipov, prêtres et Alexis Vvedensky, diacre (1937) ; martyr Basile Alexandrine (1942).

SAINT DOROTHÉE DE GAZA
Notre saint père Dorothée naquit à Antioche, au sein d’une famille chrétienne et fortunée. Il reçut une bonne éducation, tant ecclésiastique que dans les sciences « du dehors ». Il montrait d’ailleurs une telle ardeur à l’étude, qu’il en oubliait nourriture, boisson et sommeil, ce qui porta préjudice à sa santé qui resta délicate. N’ayant de goût que pour la lecture, notamment des livres médicaux, il évita les mauvaises fréquentations et les dérèglements de la jeunesse, et il pouvait dire plus tard : « Si pour la science profane on ressent une telle soif et une telle ardeur du fait qu’on en acquiert l’habitude, combien plus pour la vertu ! » . Renonçant de bonne heure au monde, il entra au monastère d’abba Séridos, près de Gaza, et s’abandonna en toute confiance aux deux saints Vieillards, Barsanuphe et Jean. Bien qu’il désirât un détachement total, les Anciens, tenant compte de sa faiblesse et de son état de santé, lui laissèrent la disposition d’une petite propriété de famille et la possession des livres qu’il avait apportés au monastère. Comme il ne pouvait entreprendre de grandes mortifications et se trouvait assailli par des pensées d’impureté, saint Barsanuphe lui prodigua consolation et conseils. Il lui recommanda de ne pas se laisser gagner par le désespoir, qui ferait la joie du diable et, lui permettant l’usage d’un peu de vin, il lui prescrivit de faire son possible pour retrancher la volonté de la chair, en portant tous ses efforts sur l’ascèse intérieure du cœur, afin d’acquérir les vertus les plus précieuses : l’humilité, l’obéissance, la componction, la compassion envers tous les hommes et le souvenir continuel de Dieu. Encouragé par les Anciens et assisté par la grâce du Christ, Dorothée put ainsi écraser tous ses ennemis. Il enseignait par la suite que le retranchement de la volonté propre est le raccourci qui permet de parvenir au terme de la perfection. En effet, en s’habituant à renoncer à sa propre volonté, d’abord dans les petites choses, puis en toute activité, on obtient le détachement, et du détachement on parvient, Dieu aidant, à une parfaite impassibilité. Et il répétait fréquemment cette parole des Pères : « Quiconque est parvenu à retrancher la volonté propre est parvenu au lieu du repos ». Un jour qu’il était assailli par une tristesse écrasante et intolérable venant du démon, et qu’il se tenait dans la cour du monastère, découragé et suppliant Dieu de venir à son secours, Dorothée vit soudain un mystérieux personnage, ayant l’aspect d’un évêque, entrer dans l’église. Il le suivit et le vit se tenant en prière, les mains tendues vers le ciel. Quand il eut achevé sa prière, l’homme se tourna vers le jeune moine, qui était rempli d’effroi, et lui frappant la poitrine, il répéta à trois reprises le verset psalmique : J’ai attendu ardemment le Seigneur, et il m’a prêté attention, il a exaucé ma supplication… (Ps 39). Aussitôt le personnage disparu, le cœur de saint Dorothée se trouva rempli de lumière, de joie, de consolation et de douceur, et depuis cette heure, il ne fut plus jamais assailli par l’acédie, la tristesse ou la crainte . Inquiet de cette paix, qui semblait contredire la Sainte Écriture enseignant qu’il faut passer par bien des tribulations pour parvenir au Royaume de Dieu, il s’en ouvrit à Jean le Prophète, qui le rassura en disant : « Tous ceux qui se livrent à l’obéissance des Pères, possèdent cette insouciance et ce repos ». En effet, saint Dorothée ne manquait pas de rapporter toute pensée aux Anciens. Et dès qu’il inscrivait une pensée pour la leur soumettre, il en ressentait déjà soulagement et profit. Assigné à la garde de la porte du monastère et à la réception des hôtes, il fut en plus mis au service d’abba Jean le Prophète. Pouvant ainsi désormais interroger directement l’Ancien, il tira grand profit de ses enseignements pour progresser dans la connaissance des mouvements de l’âme. Après quelque temps, on lui confia la tâche difficile et accaparante d’installer et d’administrer l’infirmerie du monastère, qui avait été construite grâce aux dons de son frère selon la chair. Admirablement préparé à cette fonction par ses études médicales, il s’y adonnait avec zèle et complet renoncement. Du matin jusqu’au soir, il se trouvait sollicité non seulement par le soin des malades, mais aussi par toutes sortes d’autres affaires qui le divertissaient du souvenir de Dieu et de l’hésychia. Il fut tenté à plusieurs reprises de quitter le monastère pour aller mener la vie érémitique, mais saint Jean l’en dissuada, lui disant que celle-ci était pour certains occasion d’orgueil et de chute, et que ce qui lui convenait était la « voie moyenne » de l’obéissance et de la charité : « en gardant l’humilité dans l’hésychia et la sobriété dans les tracas des affaires » . Il ajouta : « Avoir un commandement et s’appliquer à le garder, c’est à la fois soumission et souvenir de Dieu ». Saint Barsanuphe avait promis à Dorothée que s’il observait ses commandements de fuir les plaisirs, la liberté de langage, les vaines conversations, et de garder la charité envers tous ainsi que le souvenir de Dieu, il prendrait sur lui ses fautes et ses manquements pour qu’il soit compté parmi ses « vrais enfants qui sont sous la protection divine ». On lui confia la formation spirituelle du jeune Dosithée, qui grâce aux recommandations de Dorothée parvint rapidement à la perfection, avant de remettre son âme à Dieu. Après la mort de Jean le Prophète et d’abba Séridos, et la réclusion complète de saint Barsanuphe, saint Dorothée alla fonder, avec l’aide de Dieu, son propre monastère entre Gaza et Maïouma. Il y dirigea ses disciples dans l’esprit qu’il avait reçu de ses Pères, Barsanuphe et Jean, avec délicatesse, discernement et charité, en insistant davantage sur le retranchement de la volonté propre et l’humilité, que sur les grandes ascèses corporelles. C’est là que ses disciples recueillirent par écrits ses Instructions Spirituelles, dans lesquelles il joignait la sobriété de l’expression à une si grande sagesse, que ce traité est considéré comme un des ouvrages fondamentaux de la tradition monastique orthodoxe. Il est aussi la seule relique qui nous reste du saint, dont on ignore la date précise de la mort et le lieu de la sépulture. Saint Dorothée exhortait sans relâche ses moines à demeurer unis les uns aux autres par la charité, et leur donnait cette image : « Supposez un cercle tracé sur la terre, c’est-à-dire une ligne tirée en rond avec un compas, et un centre. Imaginez que ce cercle, c’est le monde ; le centre, Dieu ; et les rayons, les différentes voies ou manières de vivre des hommes. Quand les saints, désirant approcher de Dieu, marchent vers le milieu du cercle, dans la mesure où ils pénètrent à l’intérieur, ils se rapprochent les uns des autres ; et plus ils se rapprochent les uns des autres, plus ils s’approchent de Dieu. Et vous comprenez qu’il en est de même en sens inverse, quand on se détourne de Dieu pour se retirer vers l’extérieur : il est évident alors que plus on s’éloigne de Dieu, plus on s’éloigne les uns des autres, et que plus on s’éloigne les uns des autres, plus on s’éloigne aussi de Dieu ».

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 1er ton

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la Vie au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!

Tropaire de la Transfiguration, ton 7

Tu t’es transfiguré sur la montagne, ô Christ notre Dieu, laissant tes Disciples contempler ta gloire-autant qu’ils le pouvaient: fais briller aussi sur les pécheurs que nous sommes ton éternelle clarté, par les prières de la Mère de Dieu; Source de lumière, gloire à toi.


Kondakion du dimanche du 1er ton

Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

Kondakion de la Transfiguration, ton 4

Sur la montagne tu t’es transfiguré et tes Disciples contemplèrent ta gloire, ô Christ notre Dieu, pour autant qu’ils le pouvaient, afin qu’en te voyant sur la croix ils comprennent que ta Passion était voulue et proclament à la face du monde que tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père.

ÉPÎTRE DU JOUR

I Co IV, 9-16

Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XVII, 14-23

Lorsqu’ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit : Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement ; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l’eau. Je l’ai amené à tes disciples, et ils n’ont pas pu le guérir. Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l’enfant fut guéri à l’heure même. Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon? C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. Pendant qu’ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit: Le Fils de l’homme doit être livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent profondément attristés.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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