Carême de la Nativité
Dimanche des Ancêtres Saint Éleuthère, évêque d’Illyrie, sa mère sainte Anthie et saint Corèbe, éparque, martyrs (IIème s.); saint martyr Éleuthère le Cubiculaire (IVème s.) ; saint Parde, ermite (VIème s.) ; saint Mesmin, moine près d’Orléans (VIème s.) ; saint Étienne, archevêque de Souroge en Crimée, confesseur (787) ; saint Paul, moine au Mont Latros (955) ; saint Tryphon de Petchenga apôtre de la Laponie (1583) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Hilarion, archevêque de Vereïsk (1929) ; Alexandre (Rojdestvensky), Basile (Vinogradov), Victorin (Dobronravov), prêtres (1937).
SAINT ÉLEUTHÈRE
Le glorieux martyr du Christ Éleuthère, éponyme de la liberté, vit le jour à Rome au cours du second siècle . Laissé très tôt orphelin de père, il fut élevé dans la crainte de Dieu et l’amour des saintes vertus par sa pieuse mère, Anthie (Évanthie), qui avait reçu la sainte foi des disciples de l’Apôtre saint Paul. Confié à l’évêque de Rome, Anicet (155-166), pour son éducation, le jeune garçon manifesta de telles qualités qu’il franchit rapidement tous les degrés de la hiérarchie ecclésiastique. Ordonné diacre à quinze ans et prêtre à dix-sept ans, il fut consacré par le pape évêque d’Illyrie à l’âge de vingt ans . Malgré sa jeunesse, il n’en avait pas moins atteint, par sa foi et son zèle ardent, l’état d’un homme mûr dans la connaissance de Dieu, à la mesure de la taille du Christ possédée dans sa plénitude (Éph 4, 13), et il parvenait à convertir un grand nombre de païens au moyen de sa parole, confirmée par de nombreux miracles.
Sa renommée grandissante et la nouvelle de ses succès parvinrent jusqu’aux oreilles de l’empereur qui, inquiet de la force croissante de l’Église, envoya un de ses généraux, Félix, à Avlona en Épire, pour arrêter le saint évêque. Voyant l’aspect rayonnant de ce jeune pasteur au milieu de ses brebis et charmé par la douceur de son enseignement, le rude soldat abandonna à son tour les vanités de ce monde, crut au Christ et aux promesses de la vie éternelle, se fit baptiser et se présenta, en compagnie du saint, devant le tyran, impatient de trouver la perfection en versant son sang. Interrogé par le souverain, le vaillant Éleuthère resta aussi insensible à ses flatteries qu’à ses menaces et, confessant le Christ vrai Dieu, il lui assura que les tortures ne sont que jeux d’enfants pour ceux qui ont revêtu la Croix, et que la mort pour le Christ est pour eux délices, réjouissance et promesse d’une gloire éternelle. D’abord jeté sur un lit de bronze incandescent, puis étendu sur un gril et recouvert d’huile bouillante et de diverses autres matières brûlantes, il demeura indemne, comme rafraîchi par la grâce. Et, sans rien perdre de sa liberté de parole, il blâma le tyran qui persécutait les paisibles brebis du Christ comme un loup d’Arabie (Hab 1, 8). Sur le conseil du préfet de la ville, Coremmon (ou Corembon), homme cruel et à l’imagination fertile en matière de torture, on confectionna un four muni de broches pointues aux deux extrémités pour y précipiter le vaillant athlète de la foi. Mais, comme Éleuthère élevait alors une ardente prière pour la conversion de ses ennemis, le féroce Coremmon, soudain illuminé par le Saint-Esprit, prit la défense du saint, confessa le Sauveur et pénétra avec hardiesse dans le fourneau qu’il avait fait chauffer pour l’évêque. Préservé lui aussi par la grâce, il fut ensuite décapité.
Saint Éleuthère, décidément inaccessible au feu des supplices, fut enfermé dans un sombre cachot, où une colombe venait régulièrement lui apporter de la nourriture. Attaché ensuite derrière des chevaux sauvages lancés au galop, il fut délivré par l’intervention d’un ange et alla se réfugier sur les hauteurs d’une montagne voisine. Il y vécut seul, paisiblement, pendant quelque temps, en compagnie des bêtes sauvages qui, au moment où il chantait l’office divin, s’arrêtaient, pleines de respect, et adressaient avec lui par leur silence un cantique de louange au Dieu de l’univers. Découvert par des chasseurs, il fut de nouveau arrêté et, en chemin vers Rome, il convertit ses gardiens ainsi qu’un grand nombre d’autres païens, qu’il régénéra par le saint baptême avant de comparaître devant le tyran. Il fut jeté aux lions dans l’amphithéâtre à l’occasion d’une fête, mais les fauves les plus redoutables vinrent jouer à ses pieds comme d’inoffensifs chatons. Finalement, saint Éleuthère trouva la délivrance de cette vie passagère et fut couronné en ayant la tête tranchée. Le glaive venait à peine de s’abattre que sa mère, Anthie, se précipita vers le corps immolé de son fils et l’étreignit avec amour, en le glorifiant d’avoir si vaillamment combattu pour le Seigneur. Les bourreaux se ruèrent alors sur elle, et mêlèrent son sang à celui de saint Éleuthère. Selon la tradition populaire, saint Éleuthère est invoqué par les femmes enceintes pour obtenir une heureuse délivrance .
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire des saints martyrs, ton 4
Des Apôtres ayant partagé le genre de vie * et sur leur trône devenu leur successeur, * tu as trouvé dans la pratique des vertus * la voie qui mène à la divine contemplation; * c’est pourquoi, dispensant fidèlement la parole de vérité, * tu luttas jusqu’au sang pour la défense de la foi; * Éleuthère, martyr et pontife inspiré, * intercède auprès du Christ notre Dieu, * pour qu’il sauve nos âmes.
TropaIre de saint Paul, moine au Mont Latros, ton 4
Compagnon des moines saints et des Anges incorporels, nous te chantons, illustre Paul, et te prions d’intercéder pour que nous trouvions miséricorde auprès de Dieu.
Tropaire du saint hiéromartyr Hilarion, ton 4
Ô saint hiérarque du Christ Hilarion, gloire et louange de l’Église russe, ayant acquis l’esprit divin, tu confessas avec audace le Christ devant les sans-Dieu ; endurant les souffrances pour Lui, tu as proclamé aux fidèles : sans Église, point de salut !
Kondakion des saints martyrs, ton 4
Nous te célébrons, vénérable Père, tous en chœur, * splendeur des Evêques et modèle des victorieux Athlètes; * pontife et martyr Éleuthère, nous t’en prions, * délivre des multiples dangers * ceux qui célèbrent ta mémoire de tout cœur * et sans cesse intercède en faveur de nous tous.
Kondakion de saint Paul, moine au Mont Latros, ton 8
Dès la jeunesse tu as ardemment désiré, sage Père, les biens qui surpassent tout esprit, tu as renoncé aux mondaines vanités et par amour de la céleste patrie tu es devenu la demeure de la Trinité, au point d’illuminer les fidèles s’approchant de toi; c’est pourquoi nous te chantons: bienheureux Paul, réjouis-toi.
Kondakion du saint hiéromartyr Hilarion, ton 2
Ayant laissé la gloire de ce monde, tu suivis courageusement le Christ, et ayant reçu le ministère hiérarchique, tu fus orné de la couronne du martyre ; et maintenant, te tenant devant le Trône de Dieu, prie, ô hiérarque très sage Hilarion afin que nos âmes soient sauvées.
ÉPITRE DU JOUR
Tite I, 15 – II, 10
Tout est pur pour ceux qui sont purs ; mais rien n’est pur pour ceux qui sont souillées et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillés. Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d’aucune bonne œuvre. Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine. Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience. Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l’extérieur qui convient à la sainteté, n’être ni médisantes, ni adonnées au vin ; qu’elles doivent donner de bonnes instructions, dans le but d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. Exhorte de même les jeunes gens à être modérés, te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n’être point contredisants, à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur.
ÉVANGILE DU JOUR
Lc XX, 19-26
Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c’était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Ils se mirent à observer Jésus ; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d’être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l’autorité du gouverneur. Ces gens lui posèrent cette question : Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l’apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit : Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription ? De César, répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Ils ne purent rien reprendre dans ses paroles devant le peuple ; mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.