Clôture de la Pentecôte
Saint Tikhon, évêque d’Amathonte en Chypre (vers 450) ; saint Ferréol, prêtre, et saint Ferréol, prêtre, et ses compagnons, martyrs à Besançon (211) ; saint Similien, évêque de Nantes (Ivème s.) ; saint Ilpide, martyr à Mende (257) ; saint Simplice, évêque de Bourges (477) ; saint Bertaud, ermite dans les Ardennes (vers 540) ; saint Aurélien, évêque d’Arles (551) ; saint Amand, ermite à Beaumont près de Reims (VIème s.) ; saint Tikhon de Kalouga (1492) ; saint Tikhon de Kostroma (1503) ; saint Khaïkhosro le géorgien (1558) ; saint Moïse d’Optino (1862) ; saints néomartyrs de Russie : Hermogène, évêque de Tobolsk, Ephrem Dolganev, Michel Makarov, Pierre Koreline, prêtres, et martyr Constantin Miniatov, (1918) ; transfert des reliques de saint Théophane le Reclus (2002).
SAINT TIKHON, ÉVÊQUE D’AMATHONTE
Notre saint Père Tikhon était le fils de modestes chrétiens d’Amathonte, ville située dans la partie méridionale de Chypre. Consacré à Dieu dès son enfance, il grandit dans la piété et fut ordonné lecteur. Son père, qui était boulanger, l’avait un jour chargé d’aller vendre les pains en ville ; mais appliquant les préceptes évangéliques, Tikhon les distribua aux pauvres. Quand son père s’en aperçut, il entra dans une violente colère. L’enfant lui répondit qu’il n’avait fait que prêter aux pauvres et qu’ils en recevraient la récompense au centuple, conformément à la promesse du Seigneur. De fait, quand ils rentrèrent à la maison, ils trouvèrent leurs réserves pleines de blé. Après la mort de ses parents, il distribua tous ses biens et, rejetant les soucis du monde pour se charger du joug doux et léger du Christ, il se présenta à l’évêque Mnémonios. Celui-ci, discernant les qualités du jeune homme, l’ordonna diacre, et le chargea de la gestion des biens de l’église et de l’enseignement du peuple. Par ses paroles pleines du feu de l’amour divin, Tikhon réfutait aisément les tromperies des Juifs et des païens, et présentait un grand nombre d’entre eux à l’évêque pour être baptisés. À la mort de Mnémonios, saint Tikhon fut consacré évêque d’Amathonte par saint Épiphane, et il brilla dès lors sur le candélabre de l’Église, convainquant les uns de la vérité évangélique par ses arguments irréfutables et amenant les autres à la foi par ses miracles éclatants. Il expulsait les démons, guérissait les malades du corps et de l’esprit, et, en un mot, rendait possible l’impossible par la grâce de Dieu agissant en lui. Comme certains idolâtres persistaient dans le culte des faux dieux, le saint évêque pénétra dans leur temple et renversa les statues. Tenant en main un fouet, il chassa la prêtresse d’Artémis, Anthoussa, qui l’avait couvert d’injures. Par la suite, celle-ci réalisa que la puissance de Dieu était avec le saint, elle confessa le Christ et fut baptisée sous le nom d’Évanthia. Un jour, dans un grand concours de danses et d’obscénités, les païens organisèrent une procession avec la statue de la déesse de Chypre. Mais lorsqu’ils passèrent auprès de l’église, saint Tikhon en sortit, brisa la statue et confondit leurs superstitions de telle manière que tous se convertirent et demandèrent le baptême. Une autre fois, le saint évêque fut accusé par deux païens, Calykios et Cléopâtre, et dut comparaître devant le gouverneur de l’île. Il répondit au magistrat qu’étant serviteur du Dieu Ami des hommes, il ne pouvait manquer de l’imiter et d’avoir pitié de tous ceux qui gisent dans les ténèbres de l’erreur pour leur enseigner qu’il n’y a qu’un seul vrai Dieu. Il ajoutait qu’il considérait les païens comme des malades, que Dieu l’avait chargés de guérir, et qu’il était prêt à souffrir leurs injures et leurs mauvais traitements, comme maigre contrepartie des souffrances endurées par le Seigneur pour notre Salut. Impressionné par la confiance tranquille du saint, le juge le fit relâcher, et cette audience provoqua de nombreuses conversions dans l’assistance. Saint Tikhon possédait un champ dans lequel il avait fait planter une vigne. Un jour, quelque temps avant son départ de cette vie, il s’y rendit pour surveiller le travail des vignerons qui émondaient les sarments desséchés. Il ramassa un de ceux qui avaient été jetés pour être brûlés, le présenta au Christ et lui demanda que ce sarment reprenne vie et qu’il porte, avant la saison, des fruits doux et abondants. Puis il le planta en terre, assurant ceux qui étaient présents que ce miracle continuerait de s’accomplir perpétuellement, en témoignage de la présence invisible de leur pasteur et de ses prières vigilantes. Effectivement, après le repos du saint, chaque année, alors que la veille de sa mémoire, célébrée le 16 juin, les grappes étaient encore vertes, comme il est naturel en cette saison, elles mûrissaient soudainement pendant la vigile et se trouvaient, noires et juteuses, au moment de la Divine Liturgie, pour être mêlées au saint Sacrifice. Des grains de raisin étaient emportés par les fidèles pour la bénédiction de leurs vignes et d’autres pour la guérison des malades. Lorsque saint Tikhon reçut de Dieu l’annonce de son trépas, il alla rendre visite aux villageois qui se trouvaient aux champs pour la moisson de l’orge. Ceux-ci se précipitèrent pour recevoir sa bénédiction, et ils entendirent une voix céleste qui invitait le saint à rejoindre le Royaume des cieux. Trois jours plus tard, il tomba malade, lui qui durant de longues années avait relevé par sa prière tous ceux qui étaient souffrants. Il consola sa mère qui se lamentait à son chevet, en lui rappelant que nous ne devons vivre ici-bas que dans l’espérance de la résurrection ; puis, rassemblant ses enfants spirituels, clercs et laïcs, il fit l’éloge de la dignité des chrétiens qui sont devenus enfants de Dieu et frères du Christ, appelés à suivre ses traces sans se laisser tromper par les séductions de cette vie. Après être resté alité trois jours, le saint pasteur fut reçu avec joie dans la cour céleste, alors que toute l’île de Chypre était dans le deuil. Lors de ses funérailles, célébrées par tous les évêques et prêtres de l’île, en présence d’une foule immense, son corps irradiait de lumière et dégageait un délicieux parfum. Conformément à sa promesse, saint Tikhon ne cessa pas de veiller sur son troupeau. Il guérit une femme de la lèpre et délivra un enfant sourd-muet possédé du démon de la manière suivante. Comme les parents de l’enfant s’éloignaient tristement du sanctuaire du saint, après y avoir longuement prié pour sa guérison, en attribuant à leurs péchés l’échec de leur requête, saint Tikhon leur apparut, sous l’apparence d’un prêtre, et les exhorta à la persévérance. Le démon agita alors furieusement l’enfant et s’enfuit en criant : « Ô Tikhon, c’est ton assurance auprès de Dieu qui me chasse » et l’enfant se mit à parler clairement.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 8
Béni es-Tu Christ notre Dieu, qui a rendu très-sages les pêcheurs, leur envoyant le Saint-Esprit, et qui par eux, a pris au filet l’univers, Ami des hommes, gloire à Toi !
Kondakion, ton 8
Lorsque Tu descendis en confondant les langues, ô Très-Haut, Tu divisas les peuples, lorsque Tu distribuas les langues de feu, Tu appelas tous les hommes à l’unité, et tous d’une seule voix, nous glorifions le Très-Saint Esprit !
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. I, 7-12
À tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints : que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! Je rends d’abord grâces à mon Dieu par Jésus Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier. Dieu, que je sers en mon esprit dans l’Évangile de son Fils, m’est témoin que je fais sans cesse mention de vous, demandant continuellement dans mes prières d’avoir enfin, par sa volonté, le bonheur d’aller vers vous. Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis, ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. V, 42-48
Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.