Sainte Euphémie, grande-martyre à Chalcédoine (304) ; sainte Sébastienne, martyre (86-96) ; sainte martyre Mélitène (138-161) ; saints Victor et Sosthène, martyrs à Chalcédoine (vers 304) ; saint Dorothée d’Égypte (IVème s.) ; saint Principe, évêque du Mans (vers 511) ; saint Frou (VIIème s.) ; sainte Eugénie d’Alsace, abbesse de Hohenbourg (735) ; saints Joseph et Isaac de Géorgie (808) ; sainte Ludmila, princesse tchèque, martyre (927) ; saint Procope de Sazava en Bohème (1053) ; saint Cyprien, métropolite de Kiev (1406) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Grégoire (Raevsky), prêtre (1937) ; Serge (Lossev), prêtre (1942) ; Koukcha d’Odessa, confesseur (1964).
VIE DE LA SAINTE MÉGALOMARTYRE EUPHÉMIE
Sainte Euphémie vécut sous le règne de Dioclétien (entre 284 et 305). Elle naquit à Chalcédoine de parents riches et pieux, qui l’éduquèrent dans l’amour du Christ. À cette époque, un certain Priscos, virulent sectateur de Mars, devint proconsul pour l’Asie. À l’occasion de la fête de son dieu, il ordonna, sous peine de mort, que tous les habitants de la région se rendent à Chalcédoine pour le célébrer. Tous les chrétiens s’enfuirent alors par petits groupes dans des maisons isolées ou dans les déserts, afin d’échapper au tyran et de sauvegarder leur foi.
Sainte Euphémie s’était cachée elle aussi, avec quarante-neuf autres chrétiens, parmi lesquels elle brillait par sa vertu et sa sagesse comme un astre étincelant. Ils furent pourtant rapidement découverts et amenés devant le proconsul, qui essaya d’abord de les convaincre en flattant leur jeunesse et leur sagesse. Mais les saints lui rétorquèrent : « Ne perds pas ton temps avec nous, ô gouverneur, ne t’épuise pas en vaines paroles car nous considérons comme la plus grande honte, étant des êtres raisonnables, d’abandonner le seul vrai Dieu qui a fait le ciel et la terre, pour adorer tes dieux insensibles et sans raison. Sache que tes menaces de tortures ne nous effrayent pas, au contraire, elles seront pour nous légères et te montreront la puissance de notre Dieu. » À ces mots, la colère du proconsul s’enflamma, et il fit torturer Euphémie et ses compagnons sans arrêt pendant vingt jours. À l’issue de cette épreuve, comme il constatait que la fermeté de leur foi n’avait été en rien ébranlée, il fit comparaître Euphémie, en qui il avait remarqué la tête du groupe. Comme elle lui avait manifesté sa détermination, il lui fit broyer les membres au moyen de roues de fer ; mais, ayant invoqué le secours de Dieu, la sainte se retrouva bientôt guérie. Priscos ordonna alors d’allumer une fournaise ardente, dont les flammes montaient à plus de quarante-cinq pieds, dans laquelle il fit jeter Euphémie. Là encore, Dieu vint au secours de sa servante et envoya un ange qui écarta d’elle les flammes. Devant ce miracle, ses bourreaux, Sosthène et Victor, se convertirent au Christ, et ils moururent martyrs quelques jours plus tard sous les dents des fauves.
Euphémie fut encore livrée à bien d’autres tourments, mais Dieu l’en délivra chaque fois, afin de montrer combien sa grâce est plus forte que toutes les tortures inventées par la malice des hommes. Ayant été finalement jetée aux fauves, la sainte rendit son âme à Dieu sous la simple morsure d’un ours. Ses parents recueillirent sa sainte dépouille et l’ensevelirent à proximité de la ville. Lorsque la persécution de Dioclétien prit fin, les chrétiens placèrent les reliques de sainte Euphémie dans un sarcophage d’or, qu’ils déposèrent à l’intérieur d’une église qui lui était dédiée. Le jour de sa fête coulait régulièrement de son tombeau un flot de sang frais, qui dégageait un parfum céleste. C’est également auprès de ce tombeau que s’accomplit le miracle du rejet du tome des hérétiques lors du concile de Chalcédoine (451), commémoré le 11 juillet.
Ces précieuses reliques, qui attirèrent pendant des siècles des foules de pèlerins, furent transférées à Constantinople, en 616, lors des invasions perses. Elles sont aujourd’hui conservées intactes dans l’église du Patriarcat, au Phanar.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’Exaltation de la Croix, ton 1
Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ; accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton peuple par Ta Croix.
Tropaire de la grande-martyre Euphémie, ton 4
Ta brebis Euphémie, ô Jésus, crie d’une voix forte : « Mon époux, c’est Toi que j’aime, c’est pour Te chercher que je combats, c’est avec Toi que je suis crucifiée et ensevelie par Ton baptême. Pour Toi je souffre, afin de régner avec Toi. Pour Toi je meurs, afin de vivre en Toi. Accueille, comme victime sans tache, celle qui par amour est immolée pour Toi ». Par son intercession, ô Miséricordieux, sauve nos âmes.
Kondakion de la grande-martyre Euphémie, ton 4
En ton martyre tu as bien combattu, * après ta mort tu nous sanctifiés * par les flots de tes miracles, Euphémie; * c’est pourquoi nous vénérons ta sainte dormition, * nous tenant avec foi près de tes reliques sacrées * afin de préserver nos âmes de toute maladie * et de puiser la grâce des miracles auprès de toi.
Kondakion de l’Exaltation de la Croix, ton 4
Toi qui T’es volontairement élevé sur la Croix, ô Christ Dieu, accorde Tes miséricordes au nouveau peuple qui porte Ton Nom. Réjouis les chrétiens orthodoxes par Ta Puissance et donne-leur la victoire sur les ennemis, ayant pour secours Ton arme de paix et trophée invincible.
ÉPITRE DU JOUR
2 Cor. VIII, 7-15
De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d’exceller aussi dans cette œuvre de bienfaisance. Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par le zèle des autres, la sincérité de votre charité. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis. C’est un avis que je donne là-dessus, car cela vous convient, à vous qui non seulement avez commencé à agir, mais qui en avez eu la volonté dès l’année dernière. Achevez donc maintenant d’agir, afin que l’accomplissement selon vos moyens réponde à l’empressement que vous avez mis à vouloir. La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu’elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu’elle n’a pas. Car il s’agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d’égalité : dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins, afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu’il y ait égalité, selon qu’il est écrit : Celui qui avait ramassé beaucoup n’avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n’en manquait pas.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc III, 6-12
Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr. Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit de la Galilée ; et de la Judée, et de Jérusalem, et de l’Idumée, et d’au-delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu’il faisait, vint à lui. Il chargea ses disciples de tenir toujours à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule. Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher. Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s’écriaient : Tu es le Fils de Dieu. Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître.