Grand Carême – dispense de vin et d’huile
Samedi de l’Acathiste
Liturgie de S. Jean Chrysostome
Saint Théodore Trichinas, moine à Constantinople (IVème-Vème s.) ; saint Marcellin, prédicateur et évêque d’ Embrun (374) ; saint Marcien, moine à Auxerre (vers 480) ; saint Grégoire (593) et saint Anastase le Sinaïte (599), patriarches d’Antioche ; saint Anastase, higoumène du Sinaï (685) ; saint Athanase des Météores (1380) ; saint Alexandre d’Ochéven (1479) ; saints moines martyrs du monastère de saint David-Garedja (1616) ; saint Gabriel de Belostok, enfant martyr (1690) ; saint Nicolas Vélimirovitch, évêque d’Ochrid et de Jitcha (1956) ; saint Théodose, confesseur, évêque de Kolomna (1937).
SAINT THÉODORE TRICHINAS
Saint Théodore était issu d’une riche et pieuse famille de Constantinople. Attiré depuis son enfance par la vie angélique, il devint moine dans un des monastères de la capitale, appelé par la suite Monastère du Trichinas. Il s’adonna à une sévère ascèse, revêtu en tout temps d’une seule tunique de crin, qui lui valut son surnom de Trichinas. Ces valeureux combats pour la vertu et sa persévérance dans la prière lui permirent de remporter la victoire contre les embûches des démons, et il acquit en abondance la grâce du Saint-Esprit, de sorte qu’après son bienheureux repos il s’écoula de son tombeau un baume à l’odeur céleste, qui guérissait un grand nombre de maladies de l’âme et du corps.
SAINT CALLIOPE, MARTYR
Saint Calliope appartenait à une famille sénatoriale de Pergé en Pamphylie. Il fut éduqué dans les vertus chrétiennes par sa mère, Théoclée. Lorsque fut promulgué l’édit de persécution générale de Dioclétien (304), sur les recommandations de celle-ci, il alla se réfugier à Pompéiopolis en Cilicie. Témoin des orgies par lesquelles le préfet Maximin honorait les dieux, le jeune chrétien refusa d’y participer en déclarant : « Je suis chrétien, et c’est par des jeûnes que je fête le Christ ! » Aussitôt arrêté et amené devant le gouverneur, celui-ci lui proposa sa fille en mariage s’il acceptait de sacrifier aux dieux de l’Empire. Calliope répondit : « Sache-le bien, je me suis entièrement donné au Christ Dieu, et je veux présenter à son tribunal ce corps vierge et sans souillure. » Maximin, furieux, menaça de lui faire endurer de longs tourments, puis de le livrer aux flammes. Le saint martyr répliqua : « Ces supplices longs et violents ne feront que rendre ma couronne plus riche et plus précieuse, car il est écrit : Nul ne sera couronné s’il n’a généreusement combattu (2 Tim. 2, 5) ». Il fut frappé avec des lanières garnies de plomb, puis avec des nerfs de bœuf, et on l’étendit ensuite sur une roue qu’on fit tourner au-dessus d’un feu ardent. Mais un ange intervint pour éteindre le brasier et rendre inutiles les efforts des bourreaux. Sur ce, le magistrat fit jeter le valeureux combattant du Christ dans le cachot le plus profond de sa prison.
Apprenant tout ce qui venait d’arriver à son fils, la pieuse Théoclée affranchit tous ses esclaves, distribua ses richesses aux pauvres et à l’Église, puis elle se rendit auprès de Calliope dans la prison. Chargé de fer et épuisé par la torture, celui-ci ne put se lever, mais il la salua en disant : « Mère, soyez la bienvenue. Vous allez être témoin de la Passion du Christ en moi ! » — « Je suis heureuse, répondit-elle, car il m’a été donné de te consacrer au Seigneur comme un trésor de grand prix. » Et toute la nuit, ils veillèrent ensemble, priant et glorifiant Dieu.
De nouveau présenté, au matin, devant le tribunal, Calliope s’exclama : « J’ai hâte de mourir du supplice du Christ mon Maître ! » Le Grand Jeudi, lorsque Théoclée apprit que son fils avait été condamné à la crucifixion, elle donna cinq pièces d’argent aux bourreaux pour qu’il fût attaché à la croix la tête en bas, comme l’Apôtre saint Pierre. Le lendemain, Grand Vendredi, à l’heure précise de la mort vivifiante du Sauveur, le saint martyr rendit son âme à Dieu. Quand on le décrocha de la croix, sa mère se précipita pour étreindre le corps de son fils, elle l’embrassa par trois fois en rendant gloire à Dieu, puis elle remit à son tour son âme à Dieu. Les chrétiens du lieu ensevelirent ensemble les corps de la mère et de son fils, unis pour l’éternité dans l’amour du Christ, plus fort que les liens de la chair.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’Acathiste, ton 8
Dès qu’il eût reçu l’ordre mystérieux, l’ange incorporel se présenta avec empressement dans la maison de Joseph et dit à l’Inépousée : Celui qui dans sa descente a incliné les cieux, vient pour être contenu en toi tout entier sans changement ; c’est pourquoi, le voyant prendre dans tes entrailles l’aspect du serviteur, avec effroi je te clame : Réjouis-toi, Épouse inépousée.
Kondakion de l’Acathiste, ton 8
À toi, l’invincible Conductrice des armées,
Nous offrons l’hymne de victoire.
Délivrés des malheurs,
Nous tes serviteurs te dédions cette action de grâces,
A toi, Génitrice de Dieu,
Mais puisque tu possèdes la puissance invincible,
Délivre-nous nous de tout péril,
Afin que nous t’acclamions :
Réjouis-toi, épouse inépousée !
ÉPITRE DU JOUR
Héb IX,24-28
Frères, Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger ; autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut.
Héb IX, 1-7 (samedi de l’Acathiste)
Frères, la première alliance avait ses ordonnances relatives au culte, et son sanctuaire terrestre.
Il s’agissait d’une tente. Dans la partie antérieure, appelée le Saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le Saint des Saints, renfermant l’autel d’or pour les parfums, et l’arche de l’alliance, entièrement recouverte d’or. Il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, le rameau d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler en détail là-dessus. Or, ces choses étant ainsi disposées, les prêtres qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle ; et dans la seconde le grand prêtre seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu’il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc VIII, 27-31
Jésus s’en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question : Qui dit-on que je suis ? Ils répondirent : Jean Baptiste ; les autres, Élie, les autres, l’un des prophètes. Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? Pierre lui répondit : Tu es le Christ. Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de lui à personne. Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après.
Lc X, 38-42, XI, 27-28 (samedi de l’Acathiste)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, nommée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m’aider. Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui t’a porté! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !