22 décembre

Carême de la Nativité

Heures Royales – anticipation

Sainte Anastasie de Rome, grande-martyre (vers 304) ; saints Chrysogone, Evode, Eutychien, sainte Théodotie et les autres compagnons de sainte Anastasie, martyrs en Illyrie (vers 304) ; saints néo-martyrs de Russie: Démètre (Kiranov) et Théodore (Poroïkov), prêtres (1938).

SAINTE GRANDE-MARTYRE ANASTASIE

22 décembre

Sainte Anastasie, portant un nom qui signifie la résurrection, vivait à Rome, au temps où Dioclétien régnait sur l’Empire romain (284-305). Elle était fille d’un riche et illustre païen, nommé Prétexatus ; mais sa pieuse mère, Fausta, après avoir planté en son âme d’enfant les premiers germes de la foi, la confia à un homme vénérable, plein de sagesse et fort versé dans la connaissance des saintes Écritures, Chrysogone, pour qu’il lui enseignât les choses de Dieu. Par la suite, son père la maria contre son gré à un homme exécrable, Publius, qui ne pensait qu’à satisfaire avec elle ses grossières convoitises. L’âme éprise pour l’Époux céleste et pour la virginité qui rend semblable aux anges, la jeune fille réussit à éviter les relations conjugales avec son époux, sous prétexte de maladie. Mais la nuit, elle se revêtait d’humbles habits, comme une femme du peuple et, en compagnie d’une servante, allait visiter les soldats du Christ retenus dans les prisons de l’empereur pour la cause de la Foi. Elle obtenait d’y entrer en offrant l’or sans compter aux gardes, et prodiguait avec amour et dévotion quelques soulagements à ceux qui avaient enduré les supplices pour le Nom du Christ. Elle leur lavait les pieds, nettoyait et bandait leurs plaies encore toutes fraîches, et les encourageait à persévérer jusqu’au terme du combat pour recevoir les palmes de la victoire et de la gloire éternelle. Quand Publius apprit que son épouse l’avait trompé en prétextant la maladie et qu’elle se dégradait en se mêlant à la gent méprisée des martyrs chrétiens, il entra dans une terrible colère et fit enfermer Anastasie dans sa demeure, en lui interdisant tout contact avec le monde.

Grâce à l’entremise d’une vieille femme chrétienne du voisinage, Anastasie réussit pourtant à faire parvenir une lettre à son père spirituel, Chrysogone, qui se trouvait lui aussi en prison sur ordre de l’empereur. Il lui répondit par une lettre pleine de joie et d’espérance, la consolant dans sa détresse et l’exhortant à la persévérance, car emprisonnements, persécutions et souffrances de toutes sortes sont la part des disciples de Celui qui a accepté d’être crucifié pour notre Salut. Comme l’or est éprouvé dans la fournaise, c’est ainsi, par les épreuves, que le Seigneur éprouve la foi et l’amour de ses serviteurs. Réconfortée par ses paroles, la jeune femme supporta avec patience les mauvais traitements de ses geôliers, bien qu’elle fût réduite à la dernière extrémité, car ceux-ci la privaient presque complètement de nourriture. Dans une seconde lettre, Chrysogone renouvela ses forces, lui recommandant de se préparer à tout instant à mourir pour le Christ, afin d’être comptée au nombre des martyrs victorieux. Croissant de jour en jour dans la joie et la fermeté de la foi, sainte Anastasie persévéra ainsi près de trois mois, au terme desquels, son mari ayant péri dans un naufrage au cours d’une expédition vers la Perse, elle recouvra sa liberté. Elle s’empressa alors d’aller rendre visite à Chrysogone, et obtint de lui la permission de distribuer sa fortune en œuvres de bienfaisance pour consacrer désormais sa vie à la visite et au soutien des confesseurs dans leurs prisons.

Dioclétien, en séjour à Aquilée, prescrivit alors de mettre à mort les chrétiens amassés dans les prisons de Rome, et fit comparaître à son tribunal Chrysogone, un des principaux responsables de leur ténacité. Après avoir repoussé avec une méprisante ironie les vaines propositions du souverain, qui lui promettait de le couvrir d’honneurs s’il acceptait de se soumettre, l’héroïque vieillard fut entraîné dans un lieu désert et décapité, puis son corps fut jeté dans les eaux d’un lac voisin. Quelque temps après, à la suite d’une révélation divine, ses saints restes furent retrouvés et dignement ensevelis par les soins d’un saint ascète demeurant dans la région, nommé Zoïle, et de trois jeunes sœurs originaires de Thessalonique : Agapé, Chionée et Irène. Par la suite, conformément à une révélation dont Zoïle avait été gratifiée, les trois jeunes filles, assistées par sainte Anastasie, furent arrêtées, traduites devant Dioclétien à Aquilée et consommèrent avec une intrépide bravoure leur martyre pour le Christ. Quant à Zoïle, il s’endormit dans la paix du Seigneur.

De jour comme de nuit, Anastasie se dépensait sans compter pour ses compagnes et pour tous les confesseurs. Il n’était pas un chrétien qui ne trouvât auprès d’elle quelque réconfort : nourriture, argent, assistance compatissante, paroles brûlantes pour les encourager à la constance et à l’espérance dans les biens célestes, et lorsqu’ils parvenaient au terme de leurs combats, elle assurait à leurs dépouilles une digne et pieuse sépulture. Le tyran donna finalement l’ordre d’exterminer, en une nuit, tous ceux qui étaient encore retenus dans les cachots, en noyant les uns, en jetant les autres au feu, ou en les passant au fil de l’épée. Anastasie, se rendant comme à l’accoutumée à la prison, n’y trouva plus aucun de ses frères, aussi, accablée de douleur, elle s’affaissa tout en larmes devant la porte. Quand des païens de passage la découvrirent ainsi abattue, elle leur répondit, n’ayant plus souci de se cacher, qu’elle était chrétienne et qu’elle pleurait la perte de ses frères. Immédiatement arrêtée comme une femme du commun, elle fut traduite devant Florus, le préfet de l’Illyricum. Apprenant sa haute condition, celui-ci ne la livra pas immédiatement aux bourreaux, mais essaya de la convaincre en l’interrogeant. Le lendemain, Anastasie fut présentée devant Dioclétien. Mais devant l’un et l’autre, toutes ses réponses n’avaient qu’un seul objet : le mépris des biens et des considérations de ce monde, et l’attente impatiente de rejoindre ses compagnons dans le Royaume des cieux. À bout d’arguments, le préfet Florus décida de livrer la jeune veuve au grand prêtre païen du Capitole, Ulpianus, qui la mena dans son palais et lui montra exposés d’un côte quantité de bijoux, de riches toilettes et d’objets précieux, et de l’autre des instruments de supplices, dont la vue seule glaçait d’horreur le plus insensible des païens. Qu’elle accepte de sacrifier aux dieux, et il lui promettait de l’épouser et de la combler de ces richesses, sinon il la soumettrait à la torture. Pendant trois jours, elle fut l’objet des entreprises perfides de trois méchantes femmes qui essayaient de la faire fléchir. Mais, restant constamment en prière, sans manger ni dormir, Anastasie sentait au contraire ses forces se renouveler. Comme Ulpianus se précipitait sur elle pour lui faire outrage, il fut soudain frappé de cécité, et il mourut, après avoir vainement invoqué ses dieux illusoires.

Libérée, Anastasie se rendit à Nicée en Bithynie où, en visitant les prisons, elle rencontra la pieuse veuve Théodote, qui se consacrait elle aussi à l’assistance et au réconfort des confesseurs de la foi. Dioclétien l’avait offerte en mariage au comte de Bithynie, Leucade, pour que l’attrait de la vie mondaine la persuadât d’abandonner le Christ. Après avoir, comme Anastasie, repoussé le moment de s’unir à son époux, Théodote avait profité de son absence pour se consacrer tout entière au soutien des soldats du Christ, en compagnie de ses trois enfants. Apprenant la conduite de son épouse à son retour, Leucade, furieux, la livra au proconsul de Bithynie, Nicétios, pour qu’elle soit châtiée. Irréductible, de même que ses enfants, Théodote s’apprêtait à recevoir la palme du martyre. Son fils aîné, Évode, amené devant les instruments de torture, répondit au tyran : « Tu vois bien que la résolution de notre âme et l’audace de nos paroles, malgré notre jeune âge, nous sont données par le Christ. C’est Lui qui a retiré de nous la crainte humaine, et c’est Lui qui nous revêt maintenant d’une force divine. » Encouragé avec ardeur par sa propre mère à ne pas fléchir, le jeune garçon fut alors livré aux bourreaux et mourut sous les verges. Quant à sa mère, elle fut jetée, en compagnie de ses deux autres fils, dans un brasier en rendant gloire à Dieu qui lui avait permis de gagner ainsi le Ciel avec ses enfants [29 juil.].

Livrée au nouveau préfet d’Illyrie, Lucien, homme avide et sans scrupules, sainte Anastasie refusa de lui céder sa fortune, « car, dit-elle, ce n’est pas aux riches comme toi que mon Dieu m’a commandé de distribuer mes biens, mais aux pauvres, pour leur procurer le salut de l’âme. » Jetée en prison, elle y resta pendant un mois entier, sans prendre aucune nourriture, réconfortée et encouragée par les fréquentes apparitions de sainte Théodote. Quand il la vit sortir rayonnante de force spirituelle, le préfet la livra à d’autres geôliers, plus cruels, pour trente autres jours de réclusion, à l’issue desquels il la condamna à mort. En compagnie d’environ cent trente païens, condamnés pour des crimes de droit commun, et d’un seul chrétien, nommé Eutychien, Anastasie fut embarquée sur un navire, dont on avait percé la coque en maints endroits et qu’on abandonna en pleine mer. Mais, avant que le bateau ne commence à s’enfoncer, sainte Théodote apparut au gouvernail et mena le navire jusqu’à l’île de Palmaria (au large de Naples), où se trouvaient des chrétiens en exil. Devant ce prodige, les compagnons de la sainte embrassèrent à leur tour la foi, pleins de reconnaissance. En apprenant cette nouvelle, le préfet envoya ses troupes dans l’île, fit arrêter près de deux cents chrétiens, et ordonna de tous les décapiter, à la suite d’Anastasie, qui obtint enfin la palme du martyre qu’elle avait procurée à tant d’autres. Ses précieuses reliques, d’abord transportées à Rome où l’on édifia une église en son honneur, furent ensuite transférées à Constantinople, sous le patriarche saint Gennade (vers 470), et déposées dans l’église portant son nom, où elles accomplirent de nombreux miracles.

(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire de l’avant-fête, ton 4

Prépare-toi, Bethléem : * pour tout homme s’ouvre l’Eden ; * pare-toi, Ephratha: * en la grotte la Vierge fait fleurir l’arbre de vie; * son propre sein devient le Paradis mystique * où pousse l’arbre divin * dont ceux qui en mangent vivront * au lieu d’en mourir comme Adam: * le Christ vient au monde pour relever son image déchue.

Tropaire de la sainte grande-martyre, ton 4

Ta brebis, ô Jésus, * s’écrie de toute la force de sa voix : * C’est toi que j’aime, divin Époux, * c’est toi que je cherche en luttant ; * avec toi crucifiée, * je suis ensevelie en ton baptême ; * je souffre pour toi, afin de régner avec toi; * je meurs pour toi, afin de vivre aussi en toi; * reçois comme victime sans défaut * celle qui par amour s’immole pour toi. * Par ses prières, Dieu de miséricorde, sauve nos âmes.

Kondakion de la sainte grande-martyre, ton 2

Ceux que frappent les épreuves et l’affliction, * accourant vers ton temple, reçoivent les guérisons * de la grâce divine qui demeure en toi, Anastasie, * car sans cesse pour le monde tu fais sourdre les guérisons.

Kondakion de l’avant-fête, ton 2

Réjouis-toi, Bethléem, prépare-toi, Ephratha, car la Vierge s’empresse d’enfanter le grand Pasteur qu’elle porte en son sein ; à cette vue les Pères théophores se réjouissent et, avec les bergers, chantent la Vierge qui allaite.

Lectures de Prime

Prophétie de Michée (5,1-3)

Ainsi parle le Seigneur : Et toi, Bethléem, maison d’Ephratha, tu n’es pas la moindre entre les milliers de Juda, car de toi sortira pour moi celui qui doit régner sur Israël, et dont l’origine remonte au commencement, aux jours de l’éternité. C’est pourquoi Dieu les livrera, jusqu’au temps où enfantera celle qui doit enfanter; et le reste de ses frères retournera vers les fils d’Israël. Il se lèvera et se montrera, et fera paître son troupeau avec la force du Seigneur; et dans la majesté du nom de son Dieu ils auront une demeure assurée, car il sera magnifié jusqu’aux extrémités de la terre.

Epître du saint apôtre Paul aux Hébreux (1,1-12)

A maintes reprises et sous maintes formes ayant jadis parlé à nos pères par les Prophètes, Dieu, en ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a créé les siècles. Reflet de sa gloire et empreinte de sa personne, ce Fils qui soutient l’univers par sa parole puissante, ayant accompli par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la majesté divine dans les hauteurs, devenu d’autant supérieur aux Anges que le nom qu’il a reçu en héritage est incomparable au leur. Auquel des Anges, en effet, Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré? Et encore: Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils? Et de nouveau, lorsqu’il introduit le Premier-né dans le monde, il dit: Et que tous les Anges de Dieu se prosternent devant lui! Tandis qu’à propos des Anges il s’exprime ainsi: Lui qui fait de ses Anges des esprits, et de ses serviteurs des flammes de feu, il dit à son Fils: Ton trône, ô Dieu, est pour les siècles des siècles; sceptre de droiture, le sceptre de ton règne. Tu aimes la justice, tu détestes l’iniquité; c’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a consacré d’une huile d’allégresse de préférence à tes compagnons. Et encore: Toi, Seigneur, au commencement tu as fondé la terre, et les cieux sont l’œuvre de tes mains. Ils périront, mais toi, tu demeures, et tous ils vieilliront comme un vêtement; tu les changeras, tel un manteau, et ils seront changés; mais toi, tu restes le même, et tes années ne passeront point.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (1,18-25)

Voici comment eut lieu la naissance du Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit saint. Joseph, son époux, qui était un homme droit et ne voulait pas la dénoncer publiquement, se proposa de la répudier en secret. Comme il formait ce dessein, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qu’elle a conçu provient de l’Esprit saint. Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c’est lui en effet qui sauvera son peuple de ses péchés. Or tout cela se produisit pour que fût accompli cet oracle prophétique du Seigneur: «Voici que la vierge concevra, elle enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel », ce qui signifie: Dieu avec nous. Eveillé de son sommeil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait ordonné: il prit chez lui son épouse; et, sans qu’il l’eût connue, elle enfanta son fils premier-né, auquel il donna le nom de Jésus.

Lectures de Tierce

Lecture de la prophétie de Jérémie (Baruch III, 26-IV, 4)

C’est Lui notre Dieu, nul ne peut Lui être comparé. Il a scruté toute voie de connaissance, et l’a confiée à Jacob Son serviteur, à Israël Son bien-aimé. Après cela, Il est apparu sur la terre et Il a conversé avec les hommes. C’est là le livre des préceptes de Dieu, la loi qui subsiste à jamais ; tous ceux qui s’y attachent arrivent à la vie, mais ceux qui l’abandonnent vont à la mort. Reviens, Jacob, pour t’en saisir ; marche vers la splendeur, à sa clarté. Ne cède pas ta gloire à un autre, tes privilèges à un peuple étranger. Heureux sommes-nous, Israël, car ce qui plaît à Dieu nous fut révélé.

Lecture de l’Epître du saint apôtre Paul aux Galates  (3,23-29)

Frères, avant que ne vienne la foi, nous étions enfermés sous la garde de la Loi, en attendant la révélation de la foi. Ainsi la Loi nous a servi de pédagogue pour nous conduire au Christ, afin que nous obtenions de la foi notre justification. Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous un pédagogue. Car vous êtes tous des fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous tous qui dans le Christ avez été baptisés, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. Mais si vous êtes du Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.

Lecture du saint Évangile selon Luc (II, 1-20)

En ces jours-là parut un édit de César Auguste ordonnant le recensement de toute la terre habitée. Ce premier recensement eut lieu du temps où Quirinius était gouvernant de Syrie. Et tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa propre cité. Joseph, lui aussi, quitta la cité de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, vers la cité de David appelée Bethléem – car il était de la maison et de la lignée de David – afin de s’y faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Or il advint, pendant leur séjour en ce lieu, que le temps où elle devait enfanter se trouva révolu. Elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. Il y avait dans la contrée des bergers qui demeuraient aux champs et qui la nuit veillaient tour à tour à la garde de leur troupeau. Et voici qu’un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les entoura de clarté ; et ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point, car voici, je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd’hui, dans la cité de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes, couché dans une crèche. Et soudain se joignit à l’ange une troupe nombreuse de l’armée céleste, louant Dieu et disant: Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre, aux hommes bienveillance! Lorsque les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux: Allons jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que nous a fait connaître le Seigneur. Ils s’empressèrent d’y aller et trouvèrent Marie et Joseph, ainsi que le nouveau-né couché dans la crèche. Et, l’ayant vu, ils divulguèrent les paroles entendues au sujet de cet enfant. Et tous les auditeurs s’émerveillèrent du récit des bergers. Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait dans son cœur. Puis les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout œ qu’ils avaient entendu et pour tout ce qu’ils avaient vu, en accord avec l’annonce reçue.

Lectures de Sexte

Lecture de la prophétie d’Isaïe (VII, 10-16, VIII, 1-4 et 9-10)

Le Seigneur, s’adressant à Achaz, lui dit : Demande au Seigneur ton Dieu de t’accorder un signe venant des profondeurs ou de là-haut. Achaz répondit : Je n’en ferai rien, je ne veux pas mettre le Seigneur à l’épreuve ! Isaïe dit alors : Écoutez donc, maison de David ! Ne vous suffit-il pas de fatiguer les hommes, que vous en veniez à fatiguer le Seigneur ? C’est donc le Seigneur lui-même qui va vous donner un signe. Voici, la Vierge concevra, elle enfantera un Fils et on Lui donnera le nom d’Emmanuel. De laitage et de miel Il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Aussi même avant de connaître le bien et le mal, cet Enfant rejettera le mal, pour choisir le bien. Et le Seigneur me dit: Prends une plaque neuve, assez grande, et écris dessus en caractères lisibles: Vite au pillage du butin! car il y en a ; puis trouve-moi des témoins dignes de foi, le prêtre Urie et Zacharie, fils de Barachie. Et je m’approchai de la prophétesse : elle conçut et enfanta un fils; et le Seigneur me dit: Donne-lui pour nom «prompt butin, vite au pillage ». Car, avant que l’enfant sache dire le nom de son père et de sa mère, on apportera les richesses de Damas et les dépouilles de Samarie devant le roi d’Assyrie. Dieu est avec nous ! Sachez-le, tous les peuples, et soumettez-vous à Lui, car Dieu est avec nous. Prêtez l’oreille, tous les peuples de la terre : malgré votre force, vous lui serez soumis. Et si vous reprenez force, vous lui serez soumis encore ; tous les projets que vous ferez, le Seigneur les ruinera, et toute parole que vous direz n’aura chez vous nulle suite, car Dieu est avec nous !

Lecture de l’épître aux Hébreux du saint apôtre Paul (I, 10 – II, 3)

Au commencement, Seigneur, tu as fondé la terre, et les cieux sont l’œuvre de tes mains. Ils périront, mais toi, tu demeures, et tous ils vieilliront comme un vêtement ; tu les changeras, tel un manteau, et ils seront changés ; mais toi, tu restes le même, et tes années ne passeront point ! Et auquel des Anges Dieu a-t-il jamais dit : Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds ? Ne sont-il pas tous des esprits officiants, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ? C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention aux enseignements que nous avons entendus, de peur d’être entraînés à la dérive. Car, si la parole annoncée par des Anges a eu un effet, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, comment nous-mêmes échapperons-nous en négligeant pareil salut, qui, annoncé tout d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu ?

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (II, 1-12)

Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem en disant : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. Le roi Hérode, l’ayant appris, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui ; il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple et s’enquit auprès d’eux du lieu où devait naître le Christ. Ils lui dirent : À Bethléem de Judée, car voici ce que le prophète a écrit: «Et toi, Bethléem, pays de Juda, tu n’es certes pas le moindre parmi les clans de Juda, car de toi sortira un Chef qui sera le pasteur de mon peuple Israël. » Hérode alors appela les mages en secret et se fit préciser par eux la date de l’apparition de l’étoile, puis il les dirigea sur Bethléem en disant : Allez prendre des informations précises sur cet enfant; et, quand vous l’aurez trouvé, faites-le moi savoir, afin que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. Sur ces paroles du roi, ils se mirent en chemin. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient se mit à les précéder jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où l’enfant se trouvait. La vue de l’étoile les remplit d’une grande joie ; ils entrèrent dans la maison, trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, le front contre terre, se prosternèrent devant lui; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ensuite, avertis par un songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

Lectures de None

Lecture de la prophétie d’Isaïe (IX, 5-6)

Un Enfant nous est né, un Fils nous est donné; sur ses épaules repose la royauté. On Lui donne ce nom: Ange du Grand Conseil, Conseiller merveilleux, Dieu fort, Maître souverain, Prince de paix, Père du siècle à venir. Car j’amène la paix, la santé sur les princes. Sublime est Son empire, la paix qu’Il fait régner ne connaît point de borne, depuis le trône de David et Son royaume, pour l’affermir et fortifier dans la justice et l’équité, dès maintenant et pour les siècles. Voilà ce que fera le zèle du Seigneur Sabaoth.

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux (2, 11-18)

Frères, le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer « frères » quand il dit : J’annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée je te louerai. Et encore : Je mettrai ma confiance en lui. Et encore : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés. Puis donc que les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui-même y participa pareillement, afin de réduire à l’impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et d’affranchir tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort. Car ce n’est pas à des anges, assurément, qu’il vient en aide, mais à la race d’Abraham. En conséquence il se devait de ressembler en tout à ses frères, afin de devenir dans le service de Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. Car du fait qu’il a lui-même souffert par l’épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu (2,13-23)

Après le départ des mages, voici qu’un ange du Seigneur apparut à Joseph au cours d’un songe et lui dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle à nouveau ; Hérode, en effet, va rechercher l’enfant pour le faire périr! Joseph se leva, prit de nuit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il demeura jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplit cet oracle prophétique du Seigneur : « Depuis l’Égypte j’ai rappelé mon fils. » Lorsqu’Hérode se vit joué par les mages, il fut pris d’une violente fureur et envoya tuer, dans Bethléem et tout son territoire, tous les enfants de moins de deux ans, selon la date qu’il s’était fait préciser par les mages. Alors fut accompli l’oracle du prophète Jérémie : « Une clameur s’est fait entendre dans Rama, des plaintes, des sanglots et maint gémissement : c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas se laisser consoler du fait qu’ils ne sont plus. » Lorsqu’Hérode fut mort, voici qu’un ange du Seigneur apparut à Joseph en Égypte au cours d’un songe et lui dit : Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et marche vers la terre d’Israël ; car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant! Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère et se dirigea vers la terre d’Israël. Mais, ayant appris que sur la Judée régnait Archélaüs à la place d’Hérode son père, il craignit d’y aller ; averti en songe, il se retira sur le territoire de la Galilée et s’en alla demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplit l’oracle des prophètes : On l’appellera Nazaréen.

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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Le président de la République Emmanuel Macron a reçu le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, ce lundi, au Palais de l’Élysée. ...