Grand Carême
Saint Nicon, hiéromartyr, et ses 199 disciples martyrs en Sicile (251) ; saint Eusèbe, évêque de Valence (vers 600) ; saint Nicon abbé des Grottes de Kiev (1088) ; saint Basile le juste de Mangazée (1600) saint Luc de Mytilène, néo-martyr grec (1802) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Macaire (Kvitkine), prêtre (1931) ; Élie (Viatline), moine, Anastasie (Bobkov), moniale et Barbara (Konkine), Alexis (Skorobogatov), martyr (1938), Serge (Srebriansky), moine, confesseur (1948).
SAINT NICON ET SES 199 DISICIPLES
Notre saint Père Nicon naquit dans la région de Naples, au cours du IIIe siècle, d’un père païen et d’une mère chrétienne. Engagé dans l’armée, il se trouva un jour dans une situation périlleuse. Se souvenant alors des enseignements de sa pieuse mère sur les promesses de la vie éternelle, il s’écria : « Seigneur Jésus-Christ, viens à mon aide ! » Puis, s’armant du signe de la Croix comme d’une arme invincible, il s’élança au combat, d’où il sortit victorieux et couvert de gloire. De retour dans sa patrie, il rendit visite à sa mère, lui raconta les événements et lui fit part de son projet d’aller se faire baptiser en Orient, aux sources de la Foi.
Débarquant dans l’île de Chio, il s’isola sur une montagne, où il demeura dans le jeûne, la veille et la prière pendant une semaine entière, afin de se préparer au baptême. Un ange de Dieu lui apparut alors et, lui remettant un bâton, il lui donna l’ordre de se rendre sur le rivage. Il y trouva un navire qui le mena jusqu’au mont Ganos, en Thrace , où il rencontra l’évêque Théodore de Cyzique, qui s’était retiré pour mener la vie érémitique dans une grotte, sur les flancs de la montagne. Celui-ci, ayant été informé à l’avance par Dieu de sa venue, le prit avec lui dans sa retraite, lui enseigna les fondements de la foi et le baptisa au Nom de la Sainte Trinité. Nicon décida de rester dans cet endroit où la Providence l’avait conduit, afin d’imiter en tout point la manière de vivre angélique de son père spirituel. Au bout de trois années, Théodore l’ordonna prêtre ; et, quand vint pour lui le temps d’être rappelé à Dieu, il lui remit la direction des cent quatre-vingt-dix disciples qui s’étaient rassemblés autour de lui.
La persécution de Dèce (251), qui avait éclaté en Orient, obligea Nicon et ses compagnons à prendre la mer. Après avoir fait escale quelque temps à Mytilène, ils abordèrent en Italie, où Nicon put revoir sa mère mourante et procéder à ses funérailles. Pendant ce bref séjour dans sa patrie, Nicon conféra le baptême à neuf de ses concitoyens qui, abandonnant leurs familles, décidèrent de se joindre à sa communauté. Les deux cents moines se rendirent ensuite en Sicile et s’installèrent sur le mont Taormina, dans les ruines d’un ancien établissement thermal. Mais ils ne purent jouir que peu de temps de la paix de cette retraite, car le préfet païen de Sicile, Quintien, ayant appris la présence des saints ascètes, les fit arrêter et traduire à son tribunal. Comme les disciples de Nicon, encouragés par les paroles de feu de leur père spirituel, avaient refusé d’une seule voix de renier le Christ et leur sainte profession, le préfet les fit flageller à coups de nerfs de bœuf, puis il ordonna de les décapiter et de jeter leurs corps dans la fournaise des thermes, qui avait été rallumée pour la circonstance. Le tour de saint Nicon étant venu, il fut étendu, les quatre membres écartelés, et des soldats le brûlèrent avec des torches. Ils l’attachèrent ensuite derrière un attelage de bœufs qui alla le jeter dans un profond ravin, d’où on le sortit encore vivant pour lui fracasser la mâchoire à coups de pierres, lui couper la langue et finalement le décapiter. Les précieuses reliques de saint Nicon et de ses compagnons furent retrouvées par la suite par l’évêque de Messine, Théodose, qui fit construire un sanctuaire en leur honneur.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint hiéromartyr, ton 4
Dieu de nos Pères, / dont la clémence agit toujours envers nous, / n’éloigne pas de nous ta miséricorde, / mais par leurs supplications / gouverne notre vie dans la paix.
Kondakion ton 3
La lumière a brillé sur ton coeur grâce aux paroles divines de la mère qui t’enfanta; illuminé par le baptême, tu t’enrôlas dans la troupe des Moines et devins le guide et le flambeau de ceux qui
t’ont suivi; vénérable Père, avec eux prie le Christ de nous accorder la grâce du salut.
Lectures de l’Ancien Testament
Isaïe XIII, 2-13
Faites flotter l’étendard sur la montagne de la plaine ; élevez la voix vers eux, appelez-les de la main; princes, ouvrez vos portes. C’est moi qui les commande, c’est moi qui les conduis; des géants viennent assouvir ma colère, pleins de joie et d’insolence. On entend sur les montagnes la voix de maintes nations; et la voix de ces rois et de ces nations ressemble à celle d’une multitude assemblée. Le Seigneur des armées a donné ses ordres à une nation belliqueuse, Afin que le Seigneur et ses belliqueux combattants vinssent d’une terre lointaine et des extrémités du monde pour détruire toute la terre. Poussez des cris de douleur; car il est proche le jour du Seigneur, où cette destruction viendra de Dieu. C’est pourquoi toute main sera énervée, et toute âme aura peur. Les anciens seront dans le trouble, et ils souffriront des maux comme ceux d’une femme qui enfante; et ils se regarderont l’un l’autre dans une même douleur; et ils seront hors d’eux-mêmes, et ils changeront de visage comme saisis par le feu. Car le voilà qui vient le jour du Seigneur, inévitable, plein de vengeance et de colère, pour rendre la terre déserte et en détruire les pécheurs ; Car les astres du ciel, Orion, toute la splendeur céleste, ne donneront plus de lumière; et le soleil levant sera voilé de ténèbres, et la lune ne donnera plus sa clarté. Et je punirai les méfaits de toute cette terre et les iniquités de ces impies; et je détruirai l’orgueil des pécheurs, et j’humilierai l’orgueil des superbes. Et ceux qui resteront seront plus rares que l’or naturel, et un de ces hommes sera plus rare que la pierre d’Ophir. Car le ciel sera irrité, et la terre ébranlée dans ses fondements par la colère terrible du Seigneur des années au jour où surviendra sa colère.
Genèse VIII, 4-21
Et, le vingt-septième jour de la septième lune, l’arche s’arrêta sur le mont Ararat. Or, l’eau diminua jusqu’à la dixième lune, et, le premier jour de la dixième lune, les cimes des montagnes apparurent. Après quarante jours, Noé ouvrit la porte de l’arche qu’il avait faite, Et fit partir un corbeau, qui, étant sorti, ne revint plus, même après que l’eau se fut desséchée sur la terre. Après lui, Noé envoya une colombe369 pour voir si l’eau s’était retirée de la terre. Mais la colombe, n’ayant point trouvé où poser ses pieds, revint auprès de lui dans l’arche, parce que l’eau était sur toute la surface de la terre. Et, ayant étendu la main, il la prit et l’introduisit auprès de lui dans l’arche. Puis, après avoir attendu sept jours encore, il fit de nouveau partir de l’arche la colombe. Et sur le soir la colombe revint près de lui, tenant en son bec un brin de branche et une feuille d’olivier. Noé reconnut alors que l’eau s’était retirée de la terre. Et après avoir attendu encore sept jours, il fit de nouveau partir la colombe, qui ne revint plus auprès de lui. Or, l’an six cent un de la vie de Noé, le premier jour de la première lune, l’eau disparut sur la terre. Et Noé ouvrit le toit de l’arche qu’il avait faite et vit que l’eau s’était retirée de la face de la terre. Et, le vingt-septième jour de la seconde lune, la terre se trouva sèche. Et le Seigneur Dieu parla à Noé, disant : sors de l’arche avec ta femme, et tes fils, et les femmes de tes fils, et toutes les bêtes fauves qui sont auprès de toi, Et toute chair, depuis les oiseaux jusqu’aux bestiaux ; fais aussi sortir tout reptile se traînant à terre ; et croissez et multipliez. Noé sortit donc avec sa femme, et ses fils, et les femmes de ses fils ; Et toutes les bêtes fauves, et tous les bestiaux, et tout oiseau, et tout reptile se traînant à terre, selon leurs espèces, sortirent avec lui. Et Noé éleva un autel au Seigneur ; puis il prit de tous les bestiaux purs, et de tous les oiseaux purs, et il en offrit sur l’autel un holocauste au Seigneur. Et le Seigneur Dieu respira un parfum délicieux. Et le Seigneur Dieu, ayant réfléchi, dit : Je ne veux plus maudire la terre à cause des œuvres des hommes, parce que l’esprit de l’homme, dès sa jeunesse, se complaît dans le mal. Je ne veux donc plus frapper toute chair vivante, comme Je l’ai fait.
Proverbes X, 31 – XI, 12
La bouche du juste distille la sagesse ; la langue des impies Périra. Les lèvres du juste distillent la grâce ; la bouche des impies, la perversité. Les balances fausses sont en abomination au Seigneur ; le poids juste Lui est agréable. Où est l’orgueil, il y aura confusion ; la bouche des humbles s’exerce à la sagesse. Le juste en mourant laisse des regrets ; la mort des impies cause l’indifférence ou la joie. L’équité trace des voies irréprochables ; l’impiété trébuche contre l’injustice. L’équité des hommes droits les sauve ; les pervers sont pris dans leur propre perdition. L’espérance des justes ne meurt pas avec eux ; l’orgueil des impies ne leur survit point. Le juste échappe aux chasseurs d’hommes ; à sa place, l’impie leur est livré. La bouche de l’impie tend un piège aux citoyens ; l’intelligence du juste les guide dans la bonne voie. Grâce aux justes, une cité prospère ; au contraire, elle est renversée par la bouche des impies. L’insensé se joue des citoyens ; un homme prudent ramène le calme.