24 juillet (ancien calendrier)/6 août (nouveau)

Sainte Christine, mégalomartyre à Tyr en Phénicie (vers 300) ; saint Ursin, évêque de Sens (IVème s.) ; saint Pavace, évêque du Mans (IVème s.) ; saint Salvien, prêtre à Marseille (Vème s.) ; sainte Sigolène, abbesse du monastère de Lagrave (VIIème s.) ; saints Boris et Gleb, princes russes, baptisés Romain et David (1015) ; saint Hilarion de Thvali (1041); saint Polycarpe des Grottes de Kiev (1182) ; saint néomartyr Théophile de Zakynthos (1635) ; saint néomartyr Athanase de Kios (1670). Nouveaux martyrs de Russie : Alphée Korbansky, diacre (1937) ; Nicolas Ponguilsky (1942) et Jean Kalinine (1951), confesseurs, prêtres.

SAINTE MÉGALOMARTYRE CHRISTINE[1]

24 juillet (ancien calendrier)/6 août (nouveau)
Sainte Christine, mégalomartyre à Tyr en Phénicie (vers 300)

La sainte et glorieuse martyre Christine vivait à Tyr, en Phénicie, sous le règne de l’empereur Septime Sévère (194-211). Elle était fille d’un puissant général païen, nommé Urbain, qui, jaloux de sa rayonnante beauté, l’enferma dans une tour élevée, dans laquelle, servie par de nombreuses suivantes, elle pouvait jouir de toutes les richesses et du luxe désirables. Il avait placé dans cette tour une grande quantité de statues des dieux, ornées d’objets précieux, pour que sa fille leur rendît un culte . Mais, bien que la jeune fille restât enfermée, sans contact avec l’extérieur, la grâce de Dieu la visita et illumina son intelligence pour la conduire à la connaissance de la vérité. Usant de sa droite raison, elle réalisa que ces statues inanimées, produits de la main des hommes, ne pouvaient en aucun cas être des dieux, et contemplant par la fenêtre la beauté du ciel, de la terre et toutes les merveilles de la nature, elle en déduisit que toute cette harmonieuse beauté ne pouvait être que l’œuvre d’un Dieu unique, Créateur et infiniment sage. Un ange fut alors envoyé par le Seigneur et lui enseigna tout ce que son cœur ressentait de manière encore confuse sur les mystères de Dieu et de la création. Ayant ainsi reçu la lumière de la vérité et animée d’un zèle ardent pour Dieu, Christine commença à mener une vie de jeûne et de prière. Quand ses parents vinrent lui rendre visite et lui demandèrent d’adorer les idoles, elle refusa net, déclarant qu’elle était désormais disciple du Christ, la vraie Lumière venue en notre monde. Elle repoussa toutes les tentatives de son père, et lui demanda de lui procurer une tunique immaculée afin d’offrir un sacrifice spirituel au seul Dieu en trois Personnes. L’ayant obtenue d’Urbain, qui ne comprenait pas ce langage, elle se mit en prière, et un ange vint la saluer comme épouse du Christ, en lui annonçant les épreuves par lesquelles elle devrait passer pour glorifier Dieu. Avant de se retirer, il la marqua du sceau du Christ, la bénit et lui donna un pain céleste en nourriture. La nuit suivante, la sainte mit en pièces, au moyen d’une hache, toutes les statues qui se trouvaient dans la tour, et alla en distribuer l’argent et l’or aux pauvres. Découvrant ce spectacle, le matin venu, Urbain entra dans une violente colère, et il ordonna de décapiter les servantes de Christine et de livrer sa fille à la flagellation. Douze soldats fustigèrent la jeune fille, jusqu’à l’épuisement de leurs forces, mais Christine, renforcée par la grâce de Dieu, restait inflexible, confessant le Christ et invectivant son père. Urbain la fit jeter en prison, chargée de chaînes et rentra chez lui, tandis que sa femme se rendait en pleurs dans la prison pour tenter de convaincre sa fille de se soumettre afin d’avoir la vie sauve. Comme cette démarche était restée sans effet, Christine fut, le lendemain, de nouveau soumise à la torture. Après avoir eu les chairs lacérées, elle fut attachée à une roue suspendue au-dessus d’un brasier ; mais à sa prière le Seigneur dispersa les flammes. Renvoyée en prison, elle y reçut la visite de trois anges qui lui apportèrent de la nourriture et la guérirent de toutes ses blessures. La nuit venue, Urbain envoya cinq serviteurs qui s’emparèrent de la sainte, lui attachèrent une lourde pierre au cou et la jetèrent dans la mer. Mais, là encore, des anges vinrent à son secours : ils détachèrent la pierre et lui permirent de marcher sur les eaux. Une nuée lumineuse resplendit alors du haut du ciel et le Christ apparut, revêtu de somptueux ornements royaux, et entouré d’une myriade d’anges qui le louaient par des cantiques et remplissaient l’air de la suave odeur de leur encens. Il combla le désir de la sainte en la baptisant lui-même dans la mer, puis la confia à l’archange Michel qui la ramena sur la terre ferme et la conduisit jusqu’à la demeure de ses parents. Découvrant que sa fille avait survécu à toutes ses entreprises meurtrières, Urbain ordonna de la décapiter le jour suivant. Mais cette même nuit, il rendit l’âme misérablement. Quelques jours après, un nouveau magistrat, Dion, vint occuper la fonction d’Urbain. Ayant pris connaissance de l’affaire, il convoqua la sainte, puis la soumit à la torture. Comme elle restait invulnérable, il lui fit tondre les cheveux et ordonna de la promener, nue, à travers toute la ville, afin de la couvrir de honte. Le lendemain, sainte Christine feignit d’accepter la proposition du magistrat d’aller adorer la statue d’Apollon. Parvenue au temple, elle éleva sa prière vers le seul vrai Dieu et commanda à la statue de se déplacer de quarante pas. Dion restant incrédule, elle renversa l’idole et la mit en pièces par l’invocation du Nom du Christ, provoquant la conversion de plus de trois mille païens qui avaient été témoins de ce miracle. Ne pouvant supporter cette défaite, Dion mourut peu après et fut remplacé par un autre gouverneur, nommé Julien, qui fit enfermer sainte Christine dans un four surchauffé. Pendant cinq jours, la sainte y chanta des cantiques d’actions de grâces en compagnie des anges. Le gouverneur la fit alors jeter dans une fosse remplie de bêtes sauvages et de reptiles venimeux. Mais là encore, la servante du Christ fut protégée de tout mal : les aspics se roulèrent à ses pieds, comme pour la vénérer, et les serpents épongèrent tendrement la sueur de son front. Seul Julien demeurait plus féroce que les bêtes sauvages et s’acharnait contre la sainte. Il ordonna de lui trancher les seins, d’où coulèrent du sang et du lait ; puis il lui fit arracher la langue. Finalement, deux soldats lui percèrent de leurs lances le cœur et le côté, lui procurant la couronne de la victoire et l’accès au repos éternel en présence de son céleste Époux. Le tyran n’ayant pas tardé à périr, un des parents de Christine, qui avait cru au Christ à la suite de ces miracles, déposa le corps de la sainte dans une église qu’il avait fait construire en son honneur.

[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.

Tropaire de la sainte martyre, ton 5

Abandonnant le paganisme paternel, tu reçus l’illumination de la foi et devins, en ta virginale splendeur, l’épouse du Christ; après quoi, tu as lutté fermement et triomphé de l’ennemi; Christine, sublime martyre, désormais sans cesse tu implores le Seigneur d’accorder à nos âmes le salut.


Tropaire des saints Boris et Gleb, ton 2

Martyrs de la justice ayant écouté l’évangile du Christ, chaste David et candide Romain, quand votre frère se leva contre vous en ennemi, vous n’avez pas opposé de résistance devant celui qui pouvait faire périr votre corps, mais ne pouvait s’en prendre à votre âme; que pleure donc ce funeste ami du pouvoir, mais vous, avec les chœurs des Anges vous exultez en présence de la divine Trinité: priez-la pour les fils de la sainte Russie.

Kondakion de la sainte martyre, ton 4

La brillante colombe aux ailes d’or, c’est bien toi, et vers la hauteur des cieux tu as trouvé ton repos, vénérable Christine; c’est pourquoi nous célébrons ton illustre fête avec foi, nous prosternant devant la châsse de tes reliques sacrées de laquelle jaillit sur tous en vérité, par grâce de Dieu, la guérison de l’âme et du corps.

Kondakion des saints Boris et Gleb, ton 3

Boris et Gleb, nobles martyrs du Christ, baptisés Romain et David, en ce jour resplendit votre illustre mémoire nous invitant à la louange du Christ notre Dieu; et, vénérant vos reliques sacrées, nous y trouvons, par vos prières, la guérison, saints martyrs, car pour nous vous êtes d’excellents médecins.

ÉPITRE DU JOUR

1 Cor. VI, 20 – VII, 12

Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, puisqu’ils appartiennent à Dieu. Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point.

ÉVANGILE DU JOUR

Matth. XIV, 1-13

En ce temps-là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus, dit à ses serviteurs: C’est Jean Baptiste! Il est ressuscité des morts, et c’est pour cela qu’il se fait par lui des miracles. Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l’avait lié et mis en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce que Jean lui disait: Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme. Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle regardait Jean comme un prophète. Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. A l’instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste. Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donne, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l’ensevelirent. Et ils allèrent l’annoncer à Jésus. A cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se retirer à l’écart dans un lieu désert; et la foule, l’ayant su, sortit des villes et le suivit à pied.

À propos de l'auteur

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Jivko Panev

Jivko Panev, cofondateur et journaliste sur Orthodoxie.com. Producteur de l'émission 'Orthodoxie' sur France 2 et journaliste.
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