Jeûne des saints Apôtres
Icône de Notre-Dame de Tikhvine. Saint David de Thessalonique, ermite (vers 540) ; saint Maixent d’Agde, abbé en Poitou (515) ; saint Jean, évêque des Goths (VIIème s.) ; saint Babolein, premier abbé de Saint-Maur-des-Fossés près de Paris (vers 677) ; saint Saulve (ou Salve), évêque d’Angoulême, et son compagnon saint Supérieur, martyrs (vers 770) ; saint Denis, archevêque de Souzdal (1385) ; saint hiéromartyr Georges (Stepaniouk), prêtre (1918).
SAINT DAVID DE THESSALONIQUE
Cet ange terrestre et homme céleste renonça de bonne heure à sa patrie, la Mésopotamie, et à tout attachement au monde pour prendre sa Croix et suivre le Seigneur en devenant moine au monastère des saints Théodore-et-Mercure dit des Koukoullates, à Thessalonique. Il affligeait les élans de la chair par une ascèse soutenue et se guidait dans la science des vertus par la méditation des Écritures et des Vies des saints. Les saints stylites : Syméon l’Ancien, Syméon du Mont-Admirable, Daniel, Patapios et leurs émules faisaient, en particulier, son admiration ; et, brûlant du désir de les imiter, il monta dans un amandier qui se trouvait à droite de l’église et s’installa sur une branche comme un stylite d’un genre nouveau (dendrite). S’offrant en spectacle aux anges et aux hommes (1 Cor 4, 9), il endurait avec patience toutes les rigueurs du climat : battu par les vents, brûlé par le soleil, trempé par la pluie et exposé l’hiver à la neige et au froid. Il était même dépourvu de la stabilité que les stylites avaient sur leur colonne et se tenait sur sa branche, tel un oiseau qui élevait vers Dieu, jour et nuit, les douces mélodies de ses prières et de ses louanges ininterrompues. Des hommes pieux et zélés pour la vertu devinrent ses disciples et supplièrent le saint de descendre de son perchoir pour les guider dans la vie monastique. Mais David leur répondit qu’il ne descendrait qu’au bout de trois ans, après en avoir reçu le signe de Dieu. Ce délai écoulé, un ange lui apparut et lui annonça qu’il avait plu à Dieu par son genre de vie céleste, mais qu’il était temps pour lui de redescendre pour se retirer en cellule, avant de se voir confier une autre mission. David fit part de cette vision à ses disciples qui, après lui avoir préparé sa nouvelle demeure, un minuscule réduit, le firent descendre de l’arbre, en présence du métropolite de Thessalonique, Dorothée, et d’un grand nombre de clercs. On célébra la Divine Liturgie, puis le saint entra en réclusion, au milieu d’un concert de fête spirituelle et d’hymnes d’actions de grâces. Priant continuellement, sans distractions, le saint acquit un surcroît de grâce et de faveur auprès de Dieu. Une nuit, des soldats qui montaient la garde sur le rempart virent que du feu sortait de la fenêtre de sa cellule. Le matin venu, ils s’y rendirent, mais furent stupéfaits de trouver la cellule sans dommages et l’homme de Dieu sain et sauf. Le même miracle se répétait souvent et toute la ville pouvait en être témoin. Un des habitants, Pallade, ayant assisté plusieurs fois à ce prodige, se dit : « Si Dieu accorde une telle gloire à ses serviteurs, laquelle leur réservera-t-Il dans le siècle à venir, quand leurs visages resplendiront comme le soleil ? » Et il partit se faire moine en Égypte. De cette gloire de Dieu, qui était l’objet de sa contemplation, saint David reçut le pouvoir de chasser les démons. Il rendait aussi la vue aux aveugles et guérissait toute maladie en invoquant le Nom du Christ, de sorte que la ville entière le considérait comme son Ange Gardien. En ce temps-là, les hordes conjointes des Slaves et des Avars, qui avaient déjà envahi et ravagé presque toute la Macédoine, menaçaient Sirmium, siège du préfet de l’Illyricum. Celui-ci écrivit alors au métropolite de Thessalonique Aristide, lui recommandant d’envoyer en ambassade auprès de l’empereur Justinien un homme vertueux, pour lui demander de transférer sa résidence à Thessalonique, dont les remparts défiaient toutes les entreprises des barbares. Réunis par l’évêque, les notables et les clercs s’écrièrent tous d’une seule voix que seul David le reclus était digne de les représenter auprès du souverain. Le saint, prétextant son âge avancé, refusa tout d’abord, mais se souvenant du message de l’ange, il se soumit en prédisant qu’il rendrait l’âme à son retour, à quelques stades de sa cellule. Quand saint David sortit de sa cellule, tous les habitants se prosternèrent en voyant son allure imposante : sa chevelure et sa barbe lui descendaient jusqu’aux pieds, et son visage, semblable à celui du Patriarche Abraham, était rayonnant de gloire. Il s’embarqua pour Byzance avec deux disciples, mais l’empereur étant absent quand il arriva au palais, il fut reçu par l’impératrice Théodora qui lui demanda de prier pour le salut de l’Empire et de la cité. Dès son retour, l’empereur Justinien, apprenant qu’un homme de Dieu était présent à la cour, réunit le Sénat pour entendre sa requête. Saint David prenant à pleines mains des charbons ardents et y posant de l’encens à profusion, encensa alors le souverain et tout le Sénat, pendant une heure environ, sans ressentir aucune brûlure. L’empereur, fort impressionné, accueillit avec faveur la supplique du métropolite dont David était porteur, et il accepta de transférer à Thessalonique le siège de la préfecture de l’Illyricum (535), puis il renvoya le saint dans sa patrie avec de grandes marques d’honneur. Quand le navire parvint à proximité du phare de Thessalonique, à un endroit d’où l’on pouvait apercevoir le monastère du saint, David annonça à ses disciples que son heure était arrivée, et après leur avoir donné le baiser de paix et avoir adressé à Dieu une ultime prière, il lui rendit son âme bienheureuse (540). Malgré un vent violent, le navire s’arrêta net et un parfum d’encens se répandit, tandis que des voix célestes se faisaient entendre. Quand elles cessèrent, le navire reprit son cours. Le métropolite et tous les habitants accueillirent le saint sur le rivage et, conformément à ses dernières volontés, ils allèrent l’ensevelir dans son monastère. Cent cinquante ans plus tard, l’higoumène, désirant se procurer une part de ses reliques, fit ouvrir le tombeau, mais la dalle qui le recouvrait se brisa en mille morceaux. Trente ans après, l’higoumène suivant réussit à ouvrir le tombeau et y découvrit le corps du saint intact. Pendant de nombreux siècles ces précieuses reliques continuèrent d’opérer des miracles.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint David, ton 8
En toi, vénérable Père, la divine Image se reflète exactement: * afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ; * et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, qui passe et disparaît, * pour s’occuper plutôt de l’âme, qui vit jusqu’en la mort et par-delà; * c’est ainsi que ton esprit se réjouit, * bienheureux David, avec les Anges dans le ciel.
Kondakion de saint David, ton 1
Sur l’arbre, perché comme un oiseau chanteur, * tu fus toi-même un rameau toujours en fleur, * produisant les fruits de tes vertus * et devenant un autre Paradis * en cultivant sagement dans ton cœur * cet arbre de vie qu’est le Christ; * sans cesse demande pour nous, bienheureux Père David, * la grâce d’en jouir à jamais
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. VII, 14-VIII, 2
Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle ; mais moi, je suis charnel, vendu au péché. Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne. Et maintenant ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi. Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?… Grâces soient rendues à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !… Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. X, 9-15
Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos ceintures ; ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier mérite sa nourriture. Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s’il s’y trouve quelque homme digne de vous recevoi r; et demeurez chez lui jusqu’à ce que vous partiez. En entrant dans la maison, saluez-la; et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne à vous. Lorsqu’on ne vous recevra pas et qu’on n’écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.