Carême des saints Apôtres
Saint Samson l’hospitalier, anargyre à Constantinople (vers 530) ; sainte Jeanne la myrrhophore ; saint Sévère, prêtre (VIème s.) ; saint Didier d’Autun (579) ; sainte Angadrême, abbesse du monastère d’Oroër (695) ; saint Émilien, évêque de Nantes et martyr (725) ; saint Jean de Chinon, ermite en Touraine (VIème s.) ; saint Georges, higoumène d’Iviron (1065), saint Martin de Tourov (1146) ; saint Sérapion du lac Koja (1611) ; saints néomartyrs de Russie : Alexandre (Sidorov) et Vladimir (Sergueïev), prêtres (1918) ; Pierre (Ostrooumov), prêtre (1939).
SAINT SAMSON L’HOSPITALIER
Notre saint Père Samson était issu d’une famille de la haute noblesse de Rome, apparentée semble-t-il à la lignée de saint Constantin le Grand. Il étudia toutes les sciences de ce temps, en particulier la médecine, vers laquelle le portait sa nature compatissante. Il ne pouvait rester insensible au spectacle de la souffrance et de la misère, c’est pourquoi il recevait dans sa demeure les malades et les indigents qu’il rencontrait, afin de leur procurer avec charité tous les soins nécessaires et, plus encore, la consolation de la prière et de la foi. À la mort de ses parents, il distribua son immense fortune et, désormais libre de tout attachement terrestre, désireux de fuir l’estime des hommes, il partit pour Constantinople. Installé dans une pauvre maison, il s’adonnait à la prière dans la quiétude, mais continuait aussi son activité de bienfaisance, rassemblant les malades qu’il trouvait et les soignant sans réclamer d’honoraires. Il prenait tout particulièrement soin des malades incurables ou souffrants de maux que les autres médecins répugnaient à soigner : lépreux, paralytiques, aveugles, possédés, de sorte que sa renommée se répandit dans toute la ville et sa demeure devint le refuge des désespérés. Peu après avoir été ordonné prêtre, à l’âge de trente ans, par le patriarche saint Mènas, qui appréciait ses œuvres agréables à Dieu, saint Samson guérit d’une grave maladie l’empereur Justinien (527-565) qui, ayant perdu tout espoir des médecins, avait été averti en rêve de convoquer le saint en son palais. Il suffit à Samson de mettre la main sur l’endroit où l’empereur souffrait pour qu’il soit aussitôt guéri. Désirant cependant fuir les louanges, il lui appliqua ensuite un peu de pommade, afin qu’on n’attribuât pas ce miracle à sa vertu. Le souverain, ne sachant pas comment exprimer sa reconnaissance, voulut le couvrir d’or, mais le saint lui renvoya ses cadeaux en disant : « C’est ce que j’ai rejeté par amour du Christ que tu veux m’offrir ? » Et il lui proposa d’utiliser plutôt cet argent pour la construction d’un hôpital, à côté de sa masure, où il pourrait recevoir dignement les malades et les pauvres. L’empereur acquiesça avec enthousiasme et il chargea les ouvriers qui venaient d’achever la construction de Sainte-Sophie de bâtir, un peu au nord de la Grande-Église, un édifice vaste et splendide, qui resta célèbre sous le nom d’Hospice de Samson (Xénon) . Par la suite, le saint dirigea l’établissement avec un dévouement sans égal, se mettant au service de ses frères souffrants avec la sollicitude d’un ange auprès du Seigneur. Cette institution exemplaire, qui possédait de nombreux médecins spécialisés et était desservie par des moines, avait été dotée par l’empereur d’abondants revenus, non seulement pour la rémunération de son personnel, mais aussi pour qu’on y distribue généreusement nourriture et vêtements aux étrangers et aux nécessiteux. Ayant mené ainsi pendant de longues années cette activité apostolique, saint Samson s’endormit en paix à un âge très avancé. Son corps fut inhumé dans l’église de Saint-Mocios où, le jour de sa fête, les médecins de Byzance, qui l’honoraient comme leur saint patron, se rendaient en procession. Dans l’hospice, on vénérait son bâton, son étole et ses ornements sacerdotaux. Par la suite, de nombreux miracles et guérisons s’accomplirent dans son Xénon par l’intercession invisible du saint ou à la suite de ses apparitions. Peu après son décès, un immense incendie, parti de Sainte-Sophie, ravagea toutes les maisons alentour et commença d’entamer le toit de l’Hospice. Les employés et les hommes de bonne volonté semblaient peiner en vain, quand ils virent le saint marcher sur le toit et ordonner, avec autorité, au feu de se retirer, et c’est ainsi que l’établissement fut préservé du sinistre. Les malades se rendaient auprès du tombeau du saint pour y passer la nuit en prière ; ils vénéraient son icône et s’oignaient de l’huile de la veilleuse qui brûlait au-dessus du tombeau, et fréquemment saint Samson leur apparaissait, seul ou en compagnie des saints Anargyres Côme et Damien, pour leur procurer la guérison.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de saint Samson, ton 8
Vénérable Père, tu as obtenu * le salaire que ta patience t’a mérité, * car tu fus infatigable dans l’oraison * et tu aimas les pauvres sans jamais te lasser. * Bienheureux Samson, prie le Christ notre Dieu * de sauver nos âmes.
Kondakion de saint Samson, ton 4
Comme excellent médecin * et comme officiant d’un sacrifice agréable au Seigneur, * par des hymnes et des psaumes nous célébrons * ta sainte mémoire, Samson, * en glorifiant le Christ qui t’a donné le pouvoir des guérisons.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. IX, 6-19
Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit : En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils. Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père ; car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et ils n’eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, il fut dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune ; selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Ésaü. Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l’Écriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ?
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. X, 32-36, XI, 1
C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux; mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.