Jour de jeûne
Saint martyr Callistrate et ses compagnons martyrs en Italie (304) ; saints Marc, Aristarque et Zénas, apôtres (Ier s.) ; sainte Epichaire, martyre à Rome (284-305) ; saints Florentin et Hilaire, martyrs en Bourgogne (IIIème s.) ; ; saint Ignace, moine en Thrace (963-975) ; saint Sabbace de Solovki (1435) sainte Aquiline, néo-martyre grecque près de Thessalonique (1764); saint Anthime l’Ibère, métropolite d’Hongro-Valachie, martyr (1716) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Pierre, métropolite de Kroutitsa (1937), Dimitri (Chichokine), prêtre (1918), Germain, évêque de Volsk, Michel (Platonov), prêtre (1919, Théodore (Bogoyavlensky) (1937).
VIE DU SAINT MARTYR CALLISTRATE[1]
Saint Callistrate était originaire de Carthage, d’une famille chrétienne depuis que l’un de ses ancêtres, ayant vu de ses yeux les miracles accomplis par le Christ, était revenu dans sa patrie pour convertir les siens. Au temps de la persécution de Dioclétien (vers 303), il servait comme soldat dans la légion dite des « Calendes », qui s’était mise en route pour gagner Rome. Certains soldats, constatant que Callistrate se détournait des dérèglements ordinaires aux hommes de guerre et qu’il ne vénérait pas les idoles, se mirent à le surveiller. Un soir, alors qu’il s’éloignait du campement selon son habitude pour aller prier dans un lieu solitaire, ils le suivirent et, tendant l’oreille, ils l’entendirent répéter sans cesse pendant des heures le Nom béni de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils allèrent aussitôt le dénoncer à leur général, Persentinus, qui le fit convoquer dès le lever du jour pour l’interroger sur sa conduite. Le vaillant Callistrate qui, jusque-là, avait confessé le Christ dans la solitude et l’obscurité de la nuit, le confessa alors publiquement et au grand jour. Persentinus le fit aussitôt étendre à terre et frapper sauvagement par ses hommes. Ils lui enfoncèrent ensuite un entonnoir dans la bouche pour le forcer à boire toute une bassine d’eau, puis l’enfermèrent dans un sac et le jetèrent à la mer. Mais par la providence divine, le sac se déchira et deux dauphins ramenèrent le saint sur le rivage. En constatant ce miracle, les quarante-neuf soldats, qui étaient présents sur les lieux, se repentirent d’avoir livré Callistrate, et ils crurent au Christ. Ils furent immédiatement soumis à la torture, puis jetés en prison, où Callistrate passa la nuit à leur enseigner les saints dogmes sur la venue du Christ en la chair, sur le Jugement dernier et sur la récompense promise aux fidèles soldats de Jésus-Christ.
Le lendemain, ils furent de nouveau suppliciés et condamnés à être jetés pieds et poings liés dans une piscine profonde. Au moment où ils allaient y être plongés, Callistrate pria Dieu pour que ce bain devienne pour eux celui du saint baptême. Leurs liens se défirent aussitôt et ils sortirent de la piscine revêtus de robes lumineuses, tandis qu’une couronne apparaissait sur la tête de Callistrate et qu’une voix se faisait entendre du ciel, encourageant le saint et ses compagnons à rejoindre les demeures éternelles qui leur étaient préparées. À cette voix, une idole qui se trouvait non loin de là s’effondra et fut réduite en cendres, entraînant la conversion de cent trente-cinq autres soldats. Craignant d’autres miracles et de nouvelles conversions, le général fit couper les saints en morceaux, la nuit même, dans la prison. Les cent trente-cinq nouveaux convertis, ensevelirent pieusement leurs restes et édifièrent à cet endroit une église en leur honneur.
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du saint martyr Callistrate, ton 4
Tes Martyrs, Seigneur, pour le combat qu’ils ont mené * ont reçu de toi, notre Dieu, la couronne d’immortalité; * animés de ta force, ils ont terrassé les tyrans * et réduit à l’impuissance l’audace des démons; * par leurs prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.
Tropaire de saint Sabbace de Solovki, ton 3
Tu partis loin du monde pour habiter au désert, où tu menas le bon combat dans les macérations, la vigilance et l’oraison ; c’est pourquoi même après ta mort tu fais sourdre les guérisons ; Père Sabbace, intercède auprès du Christ notre Dieu pour qu’à nos âmes il accorde la grande miséricorde.
Tropaire du saint hiéromartyr Pierre de Kroutitsa, ton 2
Appelé par le saint patriarche Tikhon au ministère épiscopal selon le dessein divin, tu fus un gardien vigilant et un défenseur intrépide du troupeau du Christ, ô saint hiéromartyr Pierre ; tu subis des ennemis de Dieu la violente incarcération et les exils lointains, les souffrances et la mort ; recevant la couronne de gloire, tu te réjouis maintenant aux cieux. Prie le Dieu miséricordieux de préserver notre Église des troubles, et accorde la concorde et la paix à ton peuple, et sauve nos âmes, ô saint hiéromartyr.
Kondakion de saint Sabbace de Solovki, ton 2
Ayant fui la confusion de cette vie, tu demeuras sur une île de la mer; prenant ta croix, tu as suivi le Christ dans les jeûnes, les veilles, l’oraison, faisant fondre ta chair par les mauvais traitements; et tu devins le joyau des moines saints; c’est pourquoi, vénérable Père Sabbace, nous célébrons ta mémoire de tout cœur: sans cesse auprès du Christ notre Dieu intercède en faveur de nous tous.
Kondakion du saint hiéromartyr Pierre de Kroutitsa, ton 4
Ayant acquis la paix et la douceur de l’esprit, ayant un ferme espoir dans la miséricorde divine, tu veillas fidèlement sur l’Église de Russie, et tu fus un confesseur du Christ, ô hiéromartyr Pierre, toi qui pries toujours et intercèdes auprès de Dieu pour nos âmes.
Kondakion du saint martyr Callistrate, ton 4
Comme un astre géant * sur le monde tu brillas, * déployant les rayons de tes exploits * et de tes miracles sur tous les fidèles chantant: * Réjouis-toi, Callistrate, fameuse gloire des Martyrs.
ÉPITRE DU JOUR
Gal. II, 6-10
Ceux qui sont les plus considérés-quels qu’ils aient été jadis, cela ne m’importe pas: Dieu ne fait point acception de personnes, -ceux qui sont les plus considérés ne m’imposèrent rien. Au contraire, vR qui a fait de Pierre l’apôtre des circoncis a aussi fait de moi l’apôtre des païens, et ayant reconnu la grâce qui m’avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis. Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres, ce que j’ai bien eu soin de faire.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc V, 22-24, 35, VI, I
Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui, l’ayant aperçu, se jeta à ses pieds, et lui adressa cette instante prière : Ma petite fille est à l’extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. Jésus s’en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait. Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner davantage le maître? Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue: Ne crains pas, crois seulement. Et il ne permit à personne de l’accompagner, si ce n’est à Pierre, à Jacques, et à Jean, frère de Jacques. Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris. Il entra, et leur dit: Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui l’avaient accompagné, et il entra là où était l’enfant. Il la saisit par la main, et lui dit: Talitha koumi, ce qui signifie: Jeune fille, lève-toi, je te le dis. Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Et ils furent dans un grand étonnement. Jésus leur adressa de fortes recommandations, pour que personne ne sût la chose; et il dit qu’on donnât à manger à la jeune fille. Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent.