Synaxe des douze saints glorieux et illustres Apôtres : Pierre, André, Jacques de Zébédée, Jean son frère, Philippe, Barthélémy, Thomas, Matthieu, Jacques d’Alphée, Jude (ou Thaddée), Simon le zélote et Matthias ; saint Martial, premier évêque de Limoges (vers 250) ; saint Bertrand, évêque du Mans (623) ; sainte Adèle, abbesse à Orp-le-Grand en Brabant (670) ; sainte Clotsinde, abbesse de Marchiennes (714) ; saint Pierre, tsarévitch (1290) ; saint Gélase de Râmet, évêque de Transylvanie (XIVème s.) ; saints néomartyrs de Russie : Timothée (Petropavlovsk), prêtre ; moine Nicandre (Prousak) (1918) ; moine Théogène (Kozyrev) (1939) ; martyr Jean (Demidov) (1944).
SYNAXE DES DOUZE APÔTRES
En ce jour, qui reste illuminé par la gloire des deux Premiers-Coryphées, l’Église associe à leur mémoire les autres illustres Apôtres du Seigneur qui forment un chœur d’astres nouveaux dans son firmament spirituel. Fondements et colonnes de l’Église, ils sont aussi les anges chargés de la garde des douze portes ouvrant l’accès à la Jérusalem céleste (Ap 21, 9). Douze étaient les fils de Jacob, qui furent à l’origine du peuple d’Israël, et douze furent aussi les disciples que le Seigneur a choisis, dont il fit les témoins de son enseignement et de ses miracles, qu’il « envoya » prêcher le Royaume de Dieu en leur conférant le pouvoir d’expulser les démons et de guérir toute maladie (Mt 10), et qui finalement furent envoyés par lui, après la Résurrection, pour aller dans le monde entier, proclamer l’Évangile à toute la création (Mc 16, 14), et baptiser tous les peuples au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit (Mt 28, 19). De même que le Fils a été « envoyé » par le Père en ce monde pour notre Salut, de même, mettant à part ces disciples, Il les a « envoyés » proclamer que le Royaume des cieux était tout proche : Comme le Père m’a envoyé, ainsi, moi aussi, je vous envoie (Jn 20, 21). Il leur donna comme condition pour être ses Apôtres, de renoncer à tout attachement terrestre : Ne vous procurez ni or, ni argent, ni menue monnaie pour vos ceintures, ni besace pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton.… (Mt 10, 9-10). Et Il leur annonça qu’ils devraient affronter tribulations et persécutions pour lui rendre témoignage : Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups… Vous serez haïs de tous à cause de moi… vous serez traduits devant les gouverneurs et les rois, à cause de moi, pour rendre témoignage. Mais lorsqu’on vous livrera, ne cherchez pas comment parler ou que dire : ce que vous aurez à dire vous sera donné sur le moment, car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit de votre Père qui parlera en vous (Mt 10, 17-20). Témoins de la Résurrection du Seigneur tant par leur vie que par leur prédication, les saints Apôtres se sont offerts en spectacle au monde, aux anges et aux hommes, disant avec Paul : Jusqu’à l’heure présente, nous avons faim, nous avons soif, nous sommes nus, maltraités et errant. Nous sommes devenus comme l’ordure du monde, l’universel rebut (1 Cor 4, 11-12), afin que par leur sacrifice l’Église fût édifiée sur la puissance de Dieu et non des hommes (1 Cor 2, 5). Autour des deux Premiers-Coryphées les saints et illustres Apôtres forment donc aujourd’hui un chœur harmonieux : André, le Premier-Appelé, frère de Pierre, qui proclama l’Évangile sur le littoral de la Bithynie, du Pont et de l’Arménie. S’en retournant par le Pont et Byzance, il descendit jusqu’en Grèce, et mourut crucifié à Patras, en Achaïe [30 nov.]. Jacques, fils de Zébédée, qui témoigna de la Résurrection dans toute la Judée. Il périt par le glaive, sur ordre du roi Hérode Agrippa, jaloux de sa célébrité [30 avr.]. Jean le Théologien, frère de Jacques, qui reposa sur la poitrine du Seigneur. Après avoir proclamé le Christ dans la province d’Asie, sur ordre de Domitien, il fut exilé à Patmos, où il écrivit son Évangile et l’Apocalypse. De retour à Éphèse, il s’endormit en paix dans un âge très avancé. Philippe, de Bethsaïde en Galilée, concitoyen de Pierre et André, proclama la Bonne Nouvelle dans la province d’Asie et la région de Hiérapolis en Phrygie, en compagnie de sa sœur Mariamne et de saint Barthélemy. Il mourut à Hiérapolis, crucifié par les païens. Thomas, appelé aussi Didyme, diffusa l’Évangile chez les Parthes, les Mèdes, les Perses et les habitants de l’Inde. Il mourut percé de lances par les païens. Barthélemy (Bartholomé) prêcha en Lydie et en Mysie avec l’Apôtre Philippe ; puis, après la mort de ce dernier, il poursuivit sa mission en Arabie Heureuse, en Perse et en Inde, et acheva sa course en Arménie, crucifié, à Albanopolis (ou Urbanopolis). Sa dépouille, enfermée dans un coffre de plomb et jetée à la mer, fut ensuite recueillie en Sicile. Matthieu le Publicain, appelé précédemment Lévi, était frère de Jacques fils d’Alphée. Après avoir rédigé son Évangile, il partit en mission chez les Parthes. Il périt, dit-on, par le feu à Hiérapolis sur l’Euphrate. Jacques, fils d’Alphée, son frère, annonça le Christ à Gaza et Éleuthéropolis et ses environs. Il périt crucifié dans la ville d’Ostracine en Égypte [9 oct.]. Simon le Zélote, de Cana en Galilée — qui est aussi appelé Nathanaël dans l’Évangile de saint Jean — proclama la Bonne Nouvelle en Mauritanie et en Afrique du Nord, puis il partit, dit-on, pour la Grande-Bretagne, où il mourut crucifié [10 mai]. Jude, apparenté à notre Seigneur — appelé aussi Thaddée et Lévi par saint Matthieu —, partit en mission en Mésopotamie et finit ses jours dans la région du mont Ararat, pendu et percé de flèches par les infidèles [19 juin]. Matthias fut ajouté au nombre des Apôtres après l’Ascension, pour remplacer le traître Judas. Il prêcha l’Évangile en Éthiopie, où il remit son âme à Dieu à la suite de nombreux tourments que lui infligèrent les païens [9 août]. À ces bienheureux Apôtres, on a coutume d’associer les saints Évangélistes : Marc, fils spirituel de saint Pierre, qui évangélisa Alexandrie et la Pentapole, et souffrit le martyre broyé sous un rocher [25 avr.], et Luc, le médecin et premier iconographe, qui, après avoir suivi saint Paul dans ses périples, écrivit son Évangile sous son inspiration. Parvenu à Thèbes en Béotie, il y mourut en paix à l’âge de quatre-vingts ans [18 oct.]. C’est donc sur le témoignage de ces saints Apôtres, dont les paroles se sont fait entendre jusqu’aux extrémités du monde (Ps 18, 5) pour attester la réalité de la Résurrection du Christ, que l’Église a été édifiée. Et s’ils occupent à juste titre la première place dans l’assemblée des saints, c’est précisément parce que, se détachant de tout pour suivre le Seigneur, ils sont devenus ses parfaits imitateurs, et ils clament à tous les hommes : Devenez nos imitateurs comme nous l’avons été du Christ (1 Cor 11, 1). Une fois passée la génération de ceux qui avaient connu le Seigneur pendant son séjour terrestre, le ministère apostolique ne s’en est pas éteint pour autant (comme en témoigne saint Paul), mais il a été transmis à tous ceux qui ont contemplé la résurrection du Christ dans l’illumination de l’Esprit Saint. La grâce de l’apostolat ne se limite donc pas à la prédication orale de la Bonne Nouvelle, mais elle s’étend sur tous les saints, qui ont contribué à l’édification de l’Église par leur témoignage de la Résurrection.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire, ton 4
Princes des Apôtres divins * et docteurs de l’univers, * intercédez auprès du Maître universel * pour qu’au monde il fasse don de la paix * et qu’à nos âmes il accorde la grâce du salut.
Kondakion, ton 2
Les infaillibles prédicateurs de la parole de Dieu, * les Coryphées de tes Apôtres, Seigneur, * auprès de toi ont trouvé le lieu de leur repos, * dans la jouissance de tes biens, * car tu as accueilli leurs souffrances et leur mort * mieux que toute offrande des prémices de la terre, * toi qui seul peux lire dans le cœur des hommes.
ÉPÎTRE DU JOUR
Rom. III, 28 – IV, 3
Car nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ? Ne l’est-il pas aussi des païens ? Oui, il l’est aussi des païens, puisqu’il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis. Anéantissons-nous donc la loi par la foi ? Loin de là ! Au contraire, nous confirmons la loi. Que dirons-nous donc qu’Abraham, notre père, a obtenu selon la chair ? Si Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu. Car que dit l’Écriture ? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.
1 Cor. IV, 9-16 (saints Apôtres)
Frères, il me semble que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés ! Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. Ce n’est pas pour vous faire honte que j’écris ces choses ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères, puisque c’est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l’Évangile. Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. VII, 24 – VIII, 4
C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison : elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison : elle est tombée, et sa ruine a été grande. Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine ; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes. Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, une grande foule le suivit. Et voici, un lépreux s’étant approché se prosterna devant lui, et dit : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Puis Jésus lui dit : Garde-toi d’en parler à personne ; mais va te montrer au sacrificateur, et présente l’offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage.
Mc. III, 13-19 (saints Apôtres)
Le Seigneur monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu’il voulut, et ils vinrent auprès de lui.Il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. Voici les douze qu’il établit: Simon, qu’il nomma Pierre; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre; André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d’Alphée; Thaddée; Simon le Cananite; et Judas Iscariote, celui qui livra Jésus.