Carême de la Dormition
Avant-Fête de la Transfiguration de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Saint Eusigne d’Antioche, martyr à Césarée de Cappadoce (362) ; saints Anter (236) et saint Fabien, papes de Rome, martyrs (250) ; saint Ponce, martyr de Cimiez (257) ; saint Yon, martyr en Ile-de-France (IIIème s.) ; saint Memmie, évêque de Châlons-en-Champagne (IIIème s.) ; saints Cantide, Cantidien et Soleb, martyrs en Égypte (IVème s.) ; sainte Nonne, mère de saint Grégoire le Théologien (374) ; saint Cassien, évêque d’Autun (IVème s.) ; saint Venance, évêque de Viviers (544) ; saint Viâtre, ermite en Sologne (VIème s.) ; saint Abel, archevêque de Reims (770) ; saint néomartyr Christos de Prévéza (1668) ; saint Jean de Chozeba, moine (1960) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Étienne Khitrov, prêtre (1918) ; martyres Eudocie Cheïkov, Daria Oulybina, Daria Timaguine et Marie Neizvestny (1919) ; Simon, évêque d’Oufa (1921) ; Jean Smirnov, diacre (1939).
SAINT MARTYR EUSIGNE D’ANTIOCHE [1]
Le saint et glorieux martyr Eusigne demeurait à Antioche. Âgé de cent dix ans, il avait servi pendant plus de soixante années dans l’armée, sous Constance Chlore, saint Constantin, Constance et Julien l’Apostat (361). Un jour, deux païens lui demandèrent de les départager dans une querelle, mais celui que le vénérable vieillard avait déclaré coupable alla le dénoncer à l’empereur Julien, sous prétexte qu’il ne se contentait pas d’adorer le Crucifié, mais qu’il s’arrogeait de plus le pouvoir judiciaire, privilège de l’empereur. Julien le fit aussitôt convoquer et lui demanda avec colère qui lui avait permis de se comporter en rival de son pouvoir. Comme le saint lui répliquait que la véritable cause de ce jugement était sa religion, Julien ordonna aux secrétaires de cesser l’enregistrement de ses déclarations et il le menaça de le faire exécuter comme un brigand. Mais lui rappelant ses longues années de service auprès de ses prédécesseurs, Eusigne le pria d’être soumis à un jugement régulier. Le lendemain, comme l’empereur devait se rendre à Césarée de Cappadoce en vue d’y recruter des troupes pour sa campagne en Perse, il fit emmener le vieillard. Eustochios, diacre de l’Église d’Antioche et parent du saint, suivit le cortège en secret et parvint à approcher le prisonnier qui le pria d’engager un secrétaire pour consigner par écrit les Actes de son procès, afin que les chrétiens puissent en tirer profit. Eustochios lui promit qu’il se chargerait lui-même de cette tâche, serait-ce au péril de sa vie. Dès qu’il parvint à Césarée, Julien fit comparaître Eusigne qui, malgré son âge, rayonnait d’une telle force physique et spirituelle, que tous les assistants en restèrent admiratifs. Le souverain lui montra les instruments de torture exposés et lui commanda de sacrifier à Zeus. Eusigne lui répondit : « Que le diable se contente de t’avoir arraché à la vie éternelle pour te vouer aux tourments éternels de l’enfer ! Quant à moi, je ne sacrifierai pas aux idoles. » Sur l’ordre de l’empereur, il fut alors étendu sur le chevalet et les bourreaux, après lui avoir écorché la peau, lui passèrent des torches enflammées sur le corps. Alors que l’âcre odeur des chairs brûlées remplissait l’endroit, l’empereur renouvela sa demande. Eusigne répliqua à l’Apostat en lui reprochant de se montrer indigne successeur de son illustre parent, saint Constantin le Grand, qu’il avait servi et à la suite duquel il s’était lui-même converti. Et le vétéran raconta comment Constantin, ayant été pris par des Perses qui voulaient le sacrifier à leurs dieux, il était intervenu et l’avait sauvé par l’assistance du Christ, et comment il s’était converti à la suite de ce miracle . À l’audition de ce récit, de nombreux soldats présents se montrèrent disposés à croire au Christ. C’est pourquoi Julien ordonna d’en finir au plus vite et de décapiter le vénérable Eusigne, dont les funérailles furent célébrées, dit-on, par saint Basile le Grand. Aussitôt après l’exécution, l’empereur Julien partit en campagne contre les Perses, au cours de laquelle il trouva la mort. On rapporte qu’au moment de rendre son âme misérable, il se serait écrié : « Tu as vaincu, Nazaréen ! »
[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras.
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire de l’avant-fête de la Transfiguration, ton 4
Allons à la rencontre du Christ transfiguré, fidèles, célébrant dans la joie l’Avant-fête, et disons: de la divine allégresse voici qu’approche le jour, car le Seigneur gravit la montagne du Thabor pour rayonner de sa divine splendeur.
Kondakion de l’avant-fête de la Transfiguration, ton 4
En ce jour par la divine Transfiguration le genre humain tout entier divinement resplendit, s’écriant plein de joie: Le Christ se transfigure, sauvant le monde entier.
ÉPÎTRE DU JOUR
1 Cor. V, 9-VI, 11
Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, – non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres ; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors ? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous. Quelqu’un de vous, lorsqu’il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints ? Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? Et si c’est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements ? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges ? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie ? Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l’Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges ! Je le dis à votre honte. Ainsi il n’y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères. Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles ! C’est déjà certes un défaut chez vous que d’avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller ? Mais c’est vous qui commettez l’injustice et qui dépouillez, et c’est envers des frères que vous agissez de la sorte ! Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu. Et c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l’Esprit de notre Dieu.
1 Cor. VI, 20 – VII, 12 (anticipé)
Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, puisqu’ils appartiennent à Dieu. Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l’impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. Ne vous privez point l’un de l’autre, si ce n’est d’un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l’un d’une manière, l’autre d’une autre. À ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu’il leur est bon de rester comme moi. Mais s’ils manquent de continence, qu’ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler. À ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari (si elle est séparée, qu’elle demeure sans se marier ou qu’elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme. Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point.
ÉVANGILE DU JOUR
Matth. XIV, 1-13
En ce temps-là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus, dit à ses serviteurs: C’est Jean Baptiste! Il est ressuscité des morts, et c’est pour cela qu’il se fait par lui des miracles. Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l’avait lié et mis en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce que Jean lui disait: Il ne t’est pas permis de l’avoir pour femme. Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu’elle regardait Jean comme un prophète. Or, lorsqu’on célébra l’anniversaire de la naissance d’Hérode, la fille d’Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu’il promit avec serment de lui donner ce qu’elle demanderait. A l’instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste. Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu’on la lui donne, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l’ensevelirent. Et ils allèrent l’annoncer à Jésus. A cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se retirer à l’écart dans un lieu désert; et la foule, l’ayant su, sortit des villes et le suivit à pied.
Matth. XIII, 54-58 (anticipé)
S’étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l’entendirent étaient étonnés et disaient : D’où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N’est-ce pas le fils du charpentier? N’est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères? Et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D’où lui viennent donc toutes ces choses? Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité.