Jour de jeûne
Saint prophète Zacharie et juste Élisabeth, parents de saint Jean-Baptiste ; saints martyrs Thathuil et sa sœur Bebaia d’Édesse (98-138) ; saint Taurin, évêque en Gascogne (Ier-IIème s.) ; sainte vierge-martyre Rhaïs d’Alexandrie (308) ; saints martyrs Urbain, Théodore, Medimnus et leur 77 compagnons à Nicomédie (370) ; saints martyrs Juventin et Maxime d’Antioche (361-363) ; saints martyrs Abdas, Hormiade et Sunin de Perse (environ 424) ; saint Guénébaud, premier évêque de Laon (550) ; saint Anséric, évêque de Soissons (VIIème s.) ; saint Bertin, abbé à Sithiu, dans le diocèse de Thérouanne (698) meurtre du saint prince Gleb, David au saint baptême (1015) ; saint Athanase de Brest-Litovsk, martyrisé par les Latins (1648) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Euthyme (Kotchev) (1937) ; translation des reliques (1992) des saints Pierre et Fébronie, thaumaturges de Mourom (1228).
VIE DE SAINT ZACHARIE
Saint Zacharie était prêtre, de la classe d’Abia, et vivait à Jérusalem avec sa femme Élisabeth, de la classe d’Aaron. Tous deux étaient justes et observaient les commandements du Seigneur avec amour. Mais ils étaient restés sans enfants et avaient atteint un grand âge. Un jour où Zacharie remplissait sa charge et qu’il était entré dans le sanctuaire pour y faire brûler l’encens, il vit apparaître, à droite de l’autel des parfums, l’Archange Gabriel. Rayonnant de lumière divine, celui-ci lui annonça que Dieu avait entendu ses prières et celles de son épouse Élisabeth, et qu’il accordait à leur vieillesse un fils qu’ils devraient appeler Jean. L’envoyé de Dieu ajouta : « Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère et marchera au-devant du Seigneur pour lui préparer un peuple bien disposé »(Lc 1, 16). Zacharie, saisi de stupeur, hésita à croire les paroles de l’ange, aussi celui-ci le frappa-t-il de mutisme jusqu’à la naissance du Précurseur, pour lui apprendre à ne pas douter des promesses divines, lesquelles défient l’ordre de la nature.
Le jour de la naissance de l’enfant, après avoir écrit le nom de Jean sur une tablette, Zacharie recouvra la parole et, rempli de l’Esprit Saint, il entonna alors ce cantique prophétique : Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il a visité son peuple et opéré sa délivrance. Il a suscité pour nous une puissance de salut dans la maison de David son serviteur, ainsi qu’il l’avait dit par la bouche de ses saints prophètes de jadis (…) Et toi petit enfant, tu seras tenu pour un prophète du Très-Haut, car tu précéderas le Seigneur pour lui préparer la voie, pour faire connaître à son peuple le salut par la rémission de ses péchés, grâce à la bonté miséricordieuse de notre Dieu, avec laquelle il va nous visiter, astre d’en haut à son lever, pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, et guider nos pas dans le chemin de la paix (Lc 1, 68sv.).
On raconte en outre qu’après la naissance du Christ, Zacharie ne craignit pas de déclarer ouvertement la virginité de Marie et de montrer qu’elle était vraiment Mère de Dieu, lorsqu’il lui demanda de se placer à l’endroit du Temple où se tenaient ordinairement les vierges. Pour cette raison, il s’attira la haine des Juifs. De plus, lorsque le roi Hérode, qui avait appris la naissance du « Roi d’Israël » et craignait qu’il ne fût un rival usurpant son pouvoir terrestre, envoya ses soldats assassiner les enfants de Bethléem, Zacharie cacha Jean, alors âgé de six mois, avec sa mère Élisabeth, dans une grotte de l’autre côté du Jourdain. Les Juifs saisirent cette occasion pour le dénoncer à Hérode, qui donna l’ordre de le poursuivre jusqu’à l’intérieur du Temple. Il fut assassiné à l’endroit même où il avait placé la Mère de Dieu, et son sang coula jusqu’à l’intérieur du sanctuaire, manifestant ainsi leur forfait devant Dieu. Des prêtres vinrent enlever son corps et l’enterrèrent avec ses pères. À partir de ce moment se produisirent dans le Temple de Jérusalem des prodiges et des signes qui révélaient l’abolition prochaine du culte et de la Loi. Les prêtres n’eurent plus de visions d’anges envoyés par Dieu, la grâce de la prophétie se retira d’eux : ils ne prononcèrent plus d’oracles, ni ne donnèrent au peuple, comme ils le faisaient auparavant, des éclaircissements sur les points difficiles de la Sainte Écriture.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR
Tropaire du prophète Zacharie, ton 4
Revêtu des ornements sacerdotaux, selon la loi de Dieu tu offris saintement d’agréables holocaustes, Zacharie, et tu fus un flambeau, un contemplateur des mystères divins; les signes de la grâce, tu les as manifestés et le glaive te frappa dans le temple de Dieu. Prophète du Christ, avec le Précurseur intercède pour que nos âmes soient sauvées.
Tropaire des saints Pierre et Fébronie de Mourom, ton 8
Vénérable rameau ayant crû sur la racine des souverains, bienheureux Pierre, tu as mené sainte et pieuse vie ; et de même en ce monde fut agréable à Dieu ton épouse, la très-sage Fébronie ; de sorte que tous deux vous avez mérité la vie des moines saints : avec eux priez le Seigneur de nous garder à l’abri de tout mal afin que sans cesse nous puissions chanter en votre honneur.
Tropaire de saint Athanase de Brest-Litovsk, ton 2
Tu es béni, notre père Athanase, car tu vécus fidèlement, défendant avec vigilance la sainte foi orientale, chantant toujours avec tendresse l’acathiste à la Très-Pure, et donnant le commandement de ne pas transgresser la sainte foi orthodoxe, ayant souffert pour le témoignage de la vérité jusque même la mort. Vénérant ta sainteté, nous nous acclamons avec hardiesse : ô notre père, moine martyr Athanase, tu es notre louange et notre ornement.
Kondakion du prophète Zacharie, ton 3
En ce jour le père du Précurseur, le prophète et prêtre du Très-Haut, Zacharie, a préparé la table de son mémorial pour nourrir les fidèles et leur offrir le vin mêlé de la justice et sainteté. Acclamons-le comme initié au saint mystère de la grâce de Dieu.
Kondakion des saints Pierre et Fébronie de Mourom, ton 8
Considérant comme éphémères la gloire de ce monde et la terrestre principauté, Pierre, tu menas sur terre pieuse vie, de même que ton épouse, la très-sage Fébronie, et vous fûtes agréables au Seigneur par vos aumônes et vos prières; c’est pourquoi de la tombe où vous reposez inséparables même après la mort, vous opérez invisiblement les guérisons; priez donc le Christ de garder vos chantées à l’abri de tout malheur.
ÉPÎTRE DU JOUR
2 Cor. IX, 12 – X, 7
Le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu. En considération de ce secours dont ils font l’expérience, ils glorifient Dieu de votre obéissance dans la profession de l’Évangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous ; ils prient pour vous, parce qu’ils vous aiment à cause de la grâce éminente que Dieu vous a faite. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable ! Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, -moi, humble d’apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d’user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair. Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète. Vous regardez à l’apparence ! Si quelqu’un se persuade qu’il est de Christ, qu’il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ.
ÉVANGILE DU JOUR
Mc III, 20-27
Ils se rendirent à la maison, et la foule s’assembla de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens. Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent : Il est possédé de Béelzébul ; c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons. Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsiste ; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister. Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c’en est fait de lui. Personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort ; alors il pillera sa maison.